28 03 10
YANG- Machines
http://laspada.perso.cegetel.net/yang/yang2fr.html
label: Yang Music
France
Line-up:
Frédéric Lépée: Guitars, Saz, Piano, Sound programming
Volodia Brice: Drums, Electronic equipment
Laurent James: Guitars
Nico Gomez: Bass
Track list:
01- Massacre (05:17)
02- Superball (04:21)
03- De la Mélancolie à la Révolte
04- Le Procès (05:55)
05- Circuit de Satisfaction (05:15)
06- 3ème Messs (05:41)
07- L'Etau Familial (04:33)
08- heavy Motion, Light Thoughts (05:46)
09- somr Rescued Demons (05:18)
10- Temperance (04:02)
« Math en deux coups »
Voici donc la nouvelle production du troisième groupe initié par
FREDERIC LEPEE, comositeur autant que guitariste émérite (école
frippienne par excellence) après le légendaire SHYLOCK(pour la fin des
années 70), puis PHILARMONIE (fin 80, milieu des 90s), et voici donc le
deuxième album de YANG.
Cette formation récente (2002 ) est ainsi composée d'un formidable duo
de guitaristes (le deuxième c'est LAURENT JAMES de LORDS OF MUSHROOMS,
ex formation française de metal prog), et d'une section rythmique non
moins brillante (VOLODIA BRICE, batteur, co-fondateur de ce quatuor,
avec Lépée, compositeur également, puis à la basse: NICO GOMEZ).
Inutile de le dissimuler davantage, YANG avance dans les eaux
somptueuses et agventureuses du courant crimsonnien nouvellement
dénommé MATH ROCK.
En effet, il était sans doute temps de redécouvrir (et donc redéfinir)
ce courant aussi populaire que le R I O (rock in opposition), ou le
ZEUHL, et dont on attribuait jusque là le poids des fondations à KING
CRIMSON, en oubliant les pères réels de cette musique: BELA BARTOK,
STRAVINSKI, MOUSSORSKI, SATI (pour la simplicité apparente, et
l'emprunte lumineuse des choses) biensûr, et tant d'autres... en
bref, tous les compositeurs de la première moitié du 20ème siècle, avec
aussi les minimalistes PHLIPP GLASS, STEVE REICH, TERRY RILEY, aux
aspirations sombres et inquiètes (industrie et guerres mondiales
obligent...), dont la musique aujourd'hui amplifiée s'allie avec une
expression d'apparence froide (mais réchauffée par l'électricité),
métrique, basée sur la transposition, la symétrie, le contrepoint et la
répétition.
Voici donc un album d'exception, criblé de pulsions rock à souhait,
parfois jazzy (dans l'esprit), aux stridences fulgurantes (voir le 1er
morceau ), soutenues par des rythmiques puissantes lorsque lentes et
majestueuses (pièces 3, 6, 8 ), arrythmiques (mesures aux pulsations
impaires), et parfois diablement dansantes ( 4, 5 et 10) ) puisque
funky.
Les constructions alternées s'envisagent réellement comme autant
d'édifices architecturaux, laissant entrer la lumière, à travers des
charpentes faites de métal, de rouages et de vapeur (confère le nom de
l'album et son design...), aux contrastes saisissants, sans la moindre
baisse d'inspiration...Tout est passionnant de bout en bout, et le
dialogue syncrone des guitares, aux entrelacs électriques incroyables,
syncopés à souhait, incrustés de quelques synthés et piano, de nous
emporter jusqu'au bout de ces à peu près 50 minutes (bonne durée,
laissant commme une envie d'y retourner).
Les accalmies sont oniriques à souhait, délicieuses, et agencent
magnifiquement toute transition vers de nouveaux schémas.
La technique de chaque instrumentiste est exemplaire.
Quelle écriture, ciselée, taillée avec une grande précision, aux
arrangements splendides. Le son est excellentissime (album enregistré à
Antibes, près de Nice)...
Alors, du diamant?
Oui, et franchement étourdissant, tout en étant exempt de toute
confusion.
En un mot: BRILLANT.
CHFAB
4/4