WHITE WILLIOW – Terminal Twilight  (2011)
http://www.whitewillow.info
Label : Termo Records (USA : Laser’s Edge)
Norvège

Tracks :
1- Hawks Circle The Mountain  (07:10)
2- Snowswept  (04:13
3- Kansas Regrets  (04:39)
4- Red Leaves  (08 :40)
5- Floor 67  (09 :54)
6- Natasha Of The Burning Woods  (06 :30)
7- Searise  (13 :14)
8- A Rumour Of Twilight  (02 :35)

Line-up :
Sylvia Skjellestad : Vocals
Jacob Holm-Lupo : Acoustic, Electric Guitars, E-bow, Piano, Glockenspiel
Ellen Andrea Wang : Bass Guitars
Ketil Vestrum Einarsen : Woodwinds
Lars Fredrik Frøislie : Mellotron, Hammond, Rhodes, Wurlitzer, piano, Keyboards, Glockenspiel
Mattias Olsson : Drums, Percussions
Guests :
Tim Bowness : vocals (Kansas Regrets)
David Lundberg : Fender Rhodes, Wurlitzer (Kansas Regrets), Orchestron (Snowswept)
Michael S.Judge : Guitar solo (Mountain)

« La beauté des saules au crépuscule »
Je me souviens des WHITE WILLOW (saule blanc), alors qu’ils représentaient un des jeunes espoirs naissants du renouveau progressif, à l’aube des années 90, dont la prestation scénique était présentée sur un des CDs du PROGFEST (je ne sais plus lequel). Un ou deux de leurs titres (je crois) figuraient parmi ceux de leurs contemporains, déjà des pointures… Quelque chose émanait de ce groupe nordique, un charme certain, bien qu’encore un peu maladroit (l’épreuve scénique tout du moins),  déjà emmené par une voix féminine, fluette, fragile… Et depuis, je n’avais jamais pris leur train en marche, à moitié convaincu. Avais-je eu tort ?
Et me voilà maintenant, contemplant la sublime pochette (l’un des plus beaux digipacks depuis longtemps, avec le travail visuel magnifique de RENE LYNCH) du désormais sixième album de ces norvégiens (16 ans d’âge !), emmenés par Jacob HOLM-LUPO, compositeur, guitariste et claviériste. J’attends que tombe le soir, bien vautré dans mon canapé, et, chose désormais rare (tout fout l’camps !), je me rends tout entièrement disponible  à «TERMINAL TWILIGHT »…
Et je décolle direct… ! J’ai parlé de charme tout à l’heure ? Et bien oui, c’est le cas, je suis d’emblée littéralement charmé, dès le premier morceau ; arpèges synthétiques sombres, voix superbe (une nouvelle chanteuse ?), belle, à la douceur profonde, maîtrisée, sans affectation pourtant, claviers enveloppants, aux splendides oscillations space-vintage à tomber, rythmique trip hop, puis guitares acides et vénéneuses, stratosphériques, progression harmonique et mélodique sublime (contrepoints), aérienne majesté, ruptures inquiètes, alambiquées sans trop s’y perdre, batterie claquante (fantastique tout au long du disque), reprise du thème-couplet, pour terminer en une envolée tout bonnement exceptionnelle (ça faisait longtemps que j’avais pas ressenti ça), flûte à bec à l’appui. Ce morceau s’avère d’emblée être un must…
La suite ne dépareille pas, offrant une belle variété d’atmosphères. Symphonisme précieux façon Kate Bush (« Snowswept »), ballades diaphanes (« Kansas Regrets », soutenue par l’extrême délicatesse de TIM BOWNESS, la voix de NO-MAN !!!), rythmiques ancestrales (irlandaises, orientales), guitares folk ultra planantes, séquences sinueuses et glaciales, déferlements rock (« Floor 67 »), séquences synthé-pop très actuelles (recyclage krautrock et new wave).
Tout au long de ces cinquante minutes, le son est extraordinaire, chaque instrument est consigné avec une clarté quasi irréelle, joué avec un énorme feeling, avec le souci d’une splendide mise en espace, une profondeur très envoutante (à l’image de PAATOS ou ANEKDOTEN, pour ne citer qu’eux), et les arrangements sont un ravissement de chaque instant. A peine parfois les compos s’étiolent-elles, ne serait-ce (sans doute ?) que pour mieux nous préparer aux prochaines séquences qui les composent. Les passages forts en émotions sont innombrables, distillant en nous la plus douce des mélancolies (Natasha Of The Burning Woods, la pièce maîtresse s’il en est une, avec le morceau d’ouverture), au plus tendre des heures, jamais pourtant bien loin des moments de graves troubles. De plus, WHITE WILLOW a cette faculté remarquable de savoir tisser des entrelacs vipérins autour de mélodies claires et somme toute évidentes, ce qui fait de cet album (je m’adresse aux sceptiques) une œuvre dont on ne découvre toutes les clefs qu’après plusieurs écoutes, d’une traite, tout aussi bien que par petites touches. Ainsi, au fur et à mesure, on finit par mettre à jour les réelles structures principales des morceaux (couplets, thèmes, refrains, digressions). C’est là le gage du grand talent (à mon humble avis).
Les références ne se laissent qu’à peine deviner (en plus de celles citées tout à l’heure, comme ça, au débouté: la richesse et la classe de Pink Floyd, la fièvre d’Anglagard, la beauté de Genesis, les brumes de Sigur Ros, l’éther de Marillion, l’évidence de Landberk, le symphonisme du Crimson des débuts) tant la musique semble naître d’elle-même, incontestablement pétrie de beauté mélodique, et peut être un peu plus dépouillée des abstractions de ses débuts (mais je ne peux en juger tout à fait).
Donc pas de doute, TERMINAL TWILIGHT est une œuvre qui sait tenir ses promesses, celles d’un album qui s’annonce comme un très beau cru, et ne fait que murît admirablement…J’étais loin de mesurer il y a plus de quinze ans que WHITE WILLOW figurerait un jour parmi les formations majeures des Landes du Nord, dont acte. J’ai encore appris quelque chose, je suis ravi. Vivement les précédents albums !
Aaaah, la scandinavie….
CHFAB
4/4

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