Artiste: Van Der Graaf Generator
Album : Do Not Disturb
Sortie : 30 septembre 2016
Page : http://www.vandergraafgenerator.co.uk/
Label : Sofasound
Page du label : http://sofasound.com/orders3.htm#grounding
Mouton-note: [ :-) ]
Support : CD
Auteur : CHFAB
Lien pour la pochette : http://www.vandergraafgenerator.co.uk/
Mots-clés pour catégorisation : eclectic prog art rock avant garde
13ème album de ce groupe phare, inscrit depuis longtemps sur les tables
de la loi du rock progressif britannique, âge d'or oblige... Formation
emmenée par l'incroyablement prolifique et néanmoins toujours sous
estimé Peter Hammill (du moins du point de vue médiatique), Van Der
Graaf Generator affiche une histoire d'une densité peu commune. Comment
présenter le récit des rebondissements multiples de ce groupe, ses
renaissances successives, toujours aventureuses et pertinentes, sans
réellement pouvoir leur rendre justice dans le simpke cadre d'une
chronique? Espérons qu'un ouvrage francophone pourra un jour réparer
nos lacunes, tout en sachant que les intéressés au mouvement
progressifs en sauront déjà un rayon sur la question. Les moins
familiers aujourd'hui auront la chance d'explorer cette galaxie ,
unique à bien des égards, à commencer par sa
longévité.<br><br>
VDGG, rendu à la vie depuis 2005 (mais sans le saxo de Jackson depuis)
semble recommencer à chaque fois presque comme un débutant, de par sa
modestie intrinsèque, mais aussi de par son inventivité face à ses
contraintes. Rappelons que c'est l'un des rares groupes de rock à ne
pas compter de guitare dans ses rangs la plupart du temps. Et
lorsqu'elle est présente, c'est constamment dans un rôle rythmique,
pour ne pas dire en retrait. Ici pourtant, elle occupe une part
davantage prépondérente ( « (Oh No I Must Have Said)
Yes », joué sans claviers!) par rapport à son ressent passé.
Du coup on pourra remarquer que le travail d'organiste de Hugh Banton
est un peu moins prégnant dans ce <i>Do Not
Distrub</i>, dont le parti pris de jeu apparaît comme plus
dépouillé, moins éclatant qu'à l'accoutûmée. On gage que les versions
scéniques de cet opus rendront justice à cer nouveau répertoire, tant
Banton, organiste émérite, a su faire preuve de magnificence au cour
des dernières tournées du groupe..<br><br>
Le disque débute tranquillement, évoquant paerticulièrement les travaux
d'Hammill dans les années 90, avec la simplicité limpide et sincère qui
caractérise si bien la majeure partie de sa carrière. Puis peu à peu
les compositions se complexifient, alternant chants directs et riffs de
guitare, ambiances interlopes ou enluminures de clavier, jusqu'à
l'accélération des trois derniers morceaux, sommets incontestables du
disque, laissant l'auditeur, une fois achevé un «
Go » totalement planant, sur une impression des plus
positives. Pari tenu? On notera également une présence plus assumée du
jazz (notamment les 6ème et 7ème morceaux), de par les rythmiques et
accompagnements au clavier. « Almost The Words »
figure parmi les pièces les plus intéressantes, soufflant le calme et
la rugosité quasi punk de la période Van Der Graaf (formation plus à
l'os qui sous tend la totalité de cet album), pour terminer en
une <i>jam</i> diabolique! .<br><br>
Depuis son retour en 2005, VDGG est bien debout, avec l'honnêteté des
premiers jours, à se réinventer, se redéployer, et faire fi des
accidents, physiques (crise cardiaque d'Hammill) comme contingents
(départ de David Jackson), et si l'intensité et la folie des vertes
années studio se font un peu désirer, l'âme, elle, est bel et bien
présente. Les voir sur scène demeure une expérience stupéfiante,
renouant avec la puissance et les débordements qu'on connaît à ce
désormais trio. Courrez-y, et surtout réjouissez-vous qu'à l'instar
d'un King Crimson décidément indépassable, ce soit peut être le dernier
dinosaure à proposer encore un répertoire nouveau et d'encore belle
facture. Le chant du cygne des autres anciennes gloires n'en
paraît que plus poussif, voire génant, pour ne pas dire honteux... Et
bien qu'elles se le disent: Van Der Graaf Generator est un groupe qui
compte aujourd'hui, en 2016. Et vlan!