15 06 2009
UNGDOMSKULEN-BISEXUAL
http://www.myspace.com/ungdomskulen
Norvège
Track list:
1- Sleep Over Beethoven
2- The Observer
3- Idunno
4- Osaka
5- Only In Novels
6- Teenage Tritonus
7- Lose Control
8- a-Golden Egg
b-Disposable Hunk
c-Pink And Blue Checkered Toenails
musiciens:
Kristian Stockhaus,
Øyvind Solheim,
Frode Kvinge Flatland
Good and healthy hearts pumping in uncomfortable chests.
Telles sont les influences revendiquées par cet étrange combo venu du
froid(encore!), je vous la traduits donc: il s'agit de coeurs
sains pompant à l'intérieur de cages thoraciques inconfortables...En
gros, et si j'ai bien compris, c'est la vie out simplement qui motive
le trio.
Alors bon, ben, comment vous dire...
Avec ces gars-là, vous allez avoir à faire à un son, une inspiration,
et un esprit complètement atypique, voir nouveau, finalement. Je
m'explique: cette musique semble puiser ses racines au coeur même d'une
pop garage follement underground...(Je revois encore les images de 72,
à l'émission POP 2, dont le journaliste présenta Genesis comme
« la crème de l'underground britannique »...je crois que tout
amateur de cette époque aurait du mal à contenir sa vessie en entendant
cela)Non!!!! ne fuyez pas!!!!
Je suis conscient d'avoir cité là trois termes, trois genres musicaux,
oeuvrant souvent consciemment pour la destruction systématique de
toute velléité progressive; en fait il ne manquait que le label punk
pour enfoncer l'ultime clou du massacre...
Tout ceci est une tentative de ma part d'exprimer la couleur générale
de l'album, le son, et le fait plutôt remarquable qu'il n'y ait pas une
seule mesure de clavier, tout au long des 8 morceaux de BISEXUAL. On y
repèrera des rythmes binaires, très pop donc, des guitares saturées au
son bien crade (grunge?), une voix masculine très popisante (façon
BEACH BOYS, ou bien CAKE, et un bel accent américain avec tout ça), une
basse incandescente, mélodique ou tortueuse, psyché à souhait (ah,
certains proguistes se sont retournés...), quelques intros magnifiques
(morceaux 5, 7 et 8), de la fureur certes, de la musique
atonale(dissonante), mais sans jamais perdre le fil de chaque pièce.
Je vous assure n'avoir jamais entendu un truc pareil; ce power trio
(guitare-basse-batterie, mais on ne sait pas qui joue quoi et qui
chante) plein de turbulences, très 60s dans le son(fuzz à tous les
étages), peut faire penser au KING CRIMSON des débuts (mais alors
de très loin) à SONIC YOUTH aussi(!!!!), GENTLE GIANT pour le
contemporain, et surtout CLIFFHANGER(vous vous souvenez de ce groupe
hollandais dans les années 90? même son, même esprit...), avec une voix
simple, mélodique, très humaine, humble (entendez par là « sans
effet »), et tout ça, en délivrant de réelles musiques
PROGRESSIVES. Les compos ne s'étalent pas outre mesure, et offrent
suffisamment de matière à l'attention. Des climats incroyables se
succèdent (1, 2, 5, 6), sans démonstration stérile. Ah non mais c'est
franchement étonnant...La production est claire, indéniablement
électrique, mais profonde, et la stereo « fait main »
s'emploie avec brio.
L'inspiration est présente à chaque étape, les compositions font preuve
d'une réelle ambition, chaque pièce a une personnalité propre, et la
furie et le trouble le disputent autant aux accalmie, et autres pauses
contemplatives ou préoccupées.
Bien sûr, pour les légions du néo-prog, le plat sera trop déconcertant
(l'album s'intitule Bisexual ), voire inmangeable, mais
c'est aussi reconnaître que le néoprogueux hardcore n'aime pas être
dérouté...(enfant de la FM?).
Mais pour le vilain curieux que je suis, je dois bien reconnaître qu'à
chaque écoute, je succombe un peu plus au charme trouble et pas si
abstrait que ça de Ungdomskulen.
Ce n'est pas un ovni, c'est vraiment une musique vivante, à
l'image de notre humanité: belle parce que surprenante, bizarre,
parfois moche aussi, plutôt incompréhensible, et en tout cas
pleine d'émotions.
Ah oui, je voulais dire un petit mot sur la pochette, que je trouve
absolument magnifique, avec tous ces visages tournés dans la même
direction, portant le même casque, façon THX1138 (de Georges Lucas, et
c'est ce qu'il a fait de mieux...son premier film..!), captés par on ne
sait quelle... secte(?!?). On pense aussi à ce peintre admirable qui
travaille depuis un moment avec King Crimson,(mais pas que) et dont je
ne connais pas le nom: internautes, votre savoir serait précieux en la
matière. Enfin voilà quoi...
C'est quand la suite?
CHFAB
coup de coeur