TIDES FROM NEBULA- Earthshine
http://www.myspace.com/tidesfromnebula
Label : Mystic Production
Pologne

Track list :
1- These Days, Glory Days  (6 :45)
2- The Fall Of Leviathan  (8 :29)
3- Waiting For The World To Turn Back (3 :06)
4- Caravans  (9 :59)
5- White Gardens  (6 :13)
6- Hypothermia  (2 :40)
7- Siberia  (10 :04)
8- Cemetery Of Frozen Ships  (5 :49)
Line-up :
Adam Waleszynski : guitar
Maciej Karbowski : Guitar, keyboards
Przemek Weglowski : Bass
Tomasz Stolowski : Drums

« Terre de Lumière »
Aaaaah la Pologne !....ça faisait longtemps qu’elle ne m’avait pas rappelé à son bon souvenir… Bon, alors, encore du néo prog hyper produit rempli jusqu’à la gueule avec des claviers-samples-nappes symphoniques en overdose, façon « Je vénère Collage et Satellite depuis que je suis né» ? …
Loupé ! Non non non non non, voilà plutôt un fils de (les fils de, plutôt) GODSPEED YOU BLACK EMPEROR (qui va bientôt reprendre du service d’ailleurs !), MOGWAI, CECILIA EYES et consort. En plein post Post-rock donc. Bon, là aussi, les rejetons sont légions, avec plus ou moins de bonheur aussi (souvent moins), mais je dois bien reconnaître que ce deuxième album (en 2009 pour le premier) de TIDES FROM NEBULA a fait son petit effet… Je n’ai pas hésité à le faire tourner en boucle chez moi, sans que ça ne me gène le moins du monde. Pour toute activité, c’est absolument idéal…
Bon, je guette d’ici là ceux qui vont ne voir dans cet album que de la belle musique d’ascenseur… Mais si ça pouvait être vrai !!! Du rock, des raz de marrées d’émotions, des atmosphères prenantes, dans nos parkings ? Nos magasins discount ? Nos salles d’attente ? Mais ma bonne dame, ce serait le désordre !...Les gens ne penseraient plus à leurs boîtes de détartrant pour émail WC ! Ils déambuleraient lentement, au milieu des rayons, le cœur transporté, tout absorbés par la musique ! Non non non, dans ce monde, on doit cir-cu-ler pour mieux Con-so-mer!!!
Et bien moi, je plaide pour la contemplation, et je dis oui à ce disque, car il parviens encore à faire défiler en moi le film de la vie, avec ses sensations, sa beauté, son vague à l’âme, et me rapproche un peu plus des êtres, et nous rappelle que nous sommes tous pétris de la même matière, celles du questionnement, celle des rêves, et de notre perplexité face à la durée des choses, des objets, de ceux qu’on aime, de notre espèce, de notre planète, et des super novas mortes dans le cosmos, et qui continuent pourtant à parsemer nos ciels nocturnes… Nostalgie ? L’enfance perdue et regrettée ? Peut être. Mélancolie certainement, puisqu’elle illustre si bien notre époque. Nous sentons tous très bien que quelque chose est en train de finir en ce bas monde, pour déboucher sur une ère évidemment inconnue, et chargée d’inquiétude, alors cela nous laisse forcément un peu embués, confus, émus, voire attristés pour certains.
TIDES FROM NEBULA capte très bien cette couleur spleenéenne en demi-teinte, cette palette de bouleversement qui est le nôtre : délicats arpèges de guitares (électrique ou acoustique), transe sereine (tempos lents ou solennels), piano stratosphérique, batterie précieuse, fine, nuancée ou martelée, pour des séquences qui finissent en raz de marrée puissantissimes. On connaît tout cela par coeur, bien sûr, ces sons aux réverbes infinies, ces cathédrales de lumières cinglantes, ces nuées d’horizons mystiques, ces larsens planants, ces retombées diaphanes…
Et bien, ça marche encore. Chaque séquence est hantée par un talent certain, des introductions splendides, qui au piano, qui à la six corde, qui aux synthétiseurs…Tout cela est joué avec une émotion superbe, avec une vraie gestion du temps, une technique et une classe sans faille, un souci de l’inspiration constant, et un sens assez confondant du renouvellement. Dans le genre, et avec du tout instrumental, c’est à saluer… Et le tout, sans jamais quitter une certaine luminosité, même si souvent opalescente, en excluant les zones de la colère, la haine ou la révolte. Pas de violence dans ces nébuleuses-là, pas de sang ni de cruauté, et si on y sent la chair, elle n’y est que tremblante ou frémissante. Vous pensez bien, avec une telle musique, on imagine avec envie la dimension qu’elle peut prendre sur scène, en une sorte de communion intérieure et collective à la fois…
Ici, inutile de décrire chaque morceau, car tout passe par le ressenti et finalement, l’indescriptible.
Moi, je dis bravo. Un mot pour parler de la pochette, puisqu’elle est à l’image même de la musique : splendide.
CHFAB
4/4


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