THE PINEAPPLE THIEF-Someone Here Is Live
http://www.thepineapplethief.com
Label : Kscope
Angleterre
Track list :
1- God Bless The Child (06 :40)
2- Tightly Wound (06 :39)
3- Wake Up The Dead (04 :51)
4- 3000 Days (07 :07)
5- Shoot First (04 :20)
6- Different World (09 :50)
7- All You Need To Know (04 :26)
8- My Debt To You (05 :51)
9- Counting The Cost (04 :09)
10- Part Zero (06 :18)
11- Preparation For Meltdown (07 :58)
12- Show A Little Love (04 :05)
13- Too Much Too Lose (14 :36)
14- Nothing At Best (04 :46)
15- Light Up Your Eyes (09 :21)
16- Snow Drops (08 :47) (bonus track)
Total time : 1: 58: 22
Line-up :
Bruce Soord : Guitars, Vocals
John Sykes : Bass, Backing vocals, shakers, harmonica
Steve Kitch : Keyboards, shakers
Keith Harrison : Drums, backing vocals, shakers, claves
-Paul Kennedy : Live sound engineer
-Bert Treep : Photographies
« Quelqu’un ici nous aurait entendu?… »
Je n’osais même pas en rêver, et les dieux l’ont fait !...déjà il
y a encore deux mois, la nouvelle circulait d’une éventuelle prestation
de THE PINEAPPLE THIEF à Bordeaux, grâce à l’association ECLIPSE (salut
Fabrice !), et j’étais prêt à acheter mon billet. Tout était
organisé, j’avais prévu de passer voir de la famille là-bas, en train
et tout, et puis, au dernier moment, l’annulation du concert tant
espéré est tombé comme une guillotine, moi qui tant de fois m’étais
résigné à ne JAMAIS voir l’un de mes groupes favoris (pareil pour Ozric
Tentacles: en France ? jamais !), ni même de pouvoir mettre
la main sur leur CD hyper collector « Live 2003 » (archi
épuisé)…Il y a des choses sur lesquelles on fait une croix sans
amertume, tout simplement par résignation (on ne peux pas revivre ce
qui est perdu ; Genesis, Gentle Giant, National Health, le King
Crimson de 73-74, la tournée de Animals, celle de A Passion Play etc…),
et voir ou entendre TPT en faisait partie. ET puis O surprise, le
groupe de BRUCE SOORD nous offre en cette toute fin d’année 2010, sur
un splendide plateau d’argent (virtuel mais payant tout de même, donc
sur MP3) la totalité d’un set datant d’octobre dernier, lors de la
dernière tournée, histoire d’enfoncer un peu plus le clou de l’entrée
du groupe chez KSCOPE !...j’en pleure encore de bonheur…
Inutile d’y aller par quatre chemins, ce live est mo-nu-men-tal.
Comment la musique incroyable de SOORD, au talent inépuisable
(définitivement le progressif du vingt-et-unième siècle, aux côtés de
RADIOHEAD, OCEANSIZE, TORTOISE, CHANCE :RISIKO, ALGERNON…pour ne
citer qu’eux), dont la simplicité fait toujours mouche, aux
arrangements studio extraordinaires d’invention, de clarté, à la
maîtrise du son exceptionnelle, allait-elle se manifester sur scène
avec seulement quatre protagonistes ?!?...
Le résultat m’a laissé (et c’est loin d’être fini) la gueule proprement
ouverte, ahuri que je fus. Tout y est; les voix, les développements,
les harmonies, cette fibre pop à la mélancolie si pertinente, cette
gestion exceptionnelle du temps, tout, je vous dis, tout, et bien plus
encore…Ce que je ne soupçonnais pas, c’est la puissance, que dis-je, la
sauvagerie, avec laquelle les guitares (LA guitare en fait !)
parviennent à se déchaîner tout au long de ce live (près de deux
heures !). Pourtant, l’esbroufe n’est pas de mise ici, un seul son
lourdement saturé (aaaah cette façon de travailler avec les
larsens...magique! Seuls HENDRIX et ADRIAN BELEW y parvenaient ainsi à
mes yeux) pour les riffs puissamment rock, et un seul son clair pour
tous les passages acoustiques (et il y en a des guitares folk dans le
catalogue des Voleurs d’Ananas !), et ça marche: là où les albums
distillaient toute leur sophistication orchestrale, nous y
découvrons enfin leur pendant scénique, en un dépouillement
jubilatoire, qui confère aux compositions leur véritable génie.
Et puis il y a la voix de BRUCE SOORD (parfaitement épaulée par ses
confrères), dont la présence s’avère ici spectaculaire, manquant certes
parfois ça et là de justesse, mais à l’intensité dramatique décidément
formidable, et se défaisant nettement de son humeur plaintive (voilà
qui conciliera ses détracteurs).
En gros, ce sont les trois derniers albums qui sont représentés en
majorité dans ce live, constitué de plusieurs dates européennes, autant
dire que vous n’y trouverez aucune faute de goût, que la teneur y est
particulièrement rock (de la furie en barre !), à l’image du
dernier disque, et que le public, bien que sans doute pas hyper
nombreux, ne s’y trompe pas, tant il y est franchement déchaîné (mais
les amateurs de certains concerts prog savent très bien de quoi je
parle…).
Aucun rajout n’a été effectué sur les bandes, et l’agencement
instrumental a été respecté brut de brut, la guitare d’un côté, les
claviers de l’autre, comme si on y était.
Le groupe est bien rôdé, et on y sent l’énergie de l’instantané. Là où
PORCUPINE TREE nous délivre depuis longtemps déjà des concerts très
élaborés, très travaillés, au son et mixage exceptionnels (normal quand
on les connaît), et un peu froids du coup car souvent immuables d’un
concert à l’autre, on a en revanche, dans ce live, l’impression
certaine d’assister à quelque chose d’unique, qu’on ne retrouvera pas
la fois d’après. N’est-ce pas tout ce que l’on peut attendre de la
scène?
Jamais aussi clairement ce groupe n’a fait montre d’une telle
classe, définitivement internationale. Ces types sont-ils en route pour
un carton planétaire ? Pas sûr, hélas et tant mieux (surtout avec
l’anonymat cybernétique d’aujourd’hui ; tout est si visible, donc
tout est invisible), mais ils le méritent sans l’ombre d’un doute. On
pourrait rêver à un parcours comme celui de Marillion ; fidélité,
pérennité, qualité…
Il se passe quelque chose d’extraordinaire, et THE PINEAPPLE THIEF en
est la cause ! Je considère même que cette prestation dépasse de
loin l’album studio qui le précède (déjà chroniqué dans notre site), ce
n’est pas peu dire…Ce live fera date.
Indispensable
4/4
CHFAB