THE FUTURE KINGS OF ENGLAND – Who Is This Who Is Coming ? 2011
http://www.thefuturekingsofengland.com/
http://www.myspace.com/thefuturekingsofengland
Label : Backwater Records
Angleterre

Track list :
1- Journey to the Coast (2:04)
2- The Globe Inn (4:26)
3-  Finding the Whistle (2:01)
4-  Watcher Part 1 (1:56)
5-  Who Is This Who Is Coming? (9:09)
6-  Convinced Disbeliever (3:59)
7-  Watcher Part 2 (1:59)
8-  A Face of Crumpled Linen (10:17)
9-  Spectacle of a Scarecrow (5:54)
Line-up :
 Ian Fitch : Guitar, keyboards, Effects
Simon Green : Drums, Keyboards, Effects
Steve Mann : Bass, Keyboards, Effects
Karl Mallett : Keyboards, Effects ?


Cinquième (déjà !) réalisation du trio britannique, au post rock instrumental, organique et imagé, dont je ne possède que deux albums ; le second (2005), qui m’avait assez convaincu, malgré quelques facilités d’inspiration, et le troisième, que j’avais déjà moins apprécié(les défauts du précédent un peu plus accentués)… FUTURE KINGS OF ENGLAND a-t-il évolué depuis ?
Double-oui (voire triple);
 tout d’abord par l’ajout d’un quatrième larron, dont le poste n’est pas défini dans le livret (superbe, soit dit en passant), et que je soupçonne très fortement de tenir les claviers, à l’aune de leur importance dans ce disque ici présent (et peut être la voix sur « Watcher prt 1 & 2 » ?). Et c’est là que mon deuxième « oui » intervient. Le krautrock s’est très largement installé sur ce WHO IS WHO SI COMING, et pour son plus grand bien, à mon avis, apportant une force, une dimension supplémentaire et bien planante (évidemment !) au propos, en plus de nouvelles émotions (introspection, expectative, angoisse…). Certains synthétiseurs ont même décidé d’occuper toute la place sur certaines pièces, en solitaire, ajoutant encore en intériorité.
Le vent siffle d’entrée, une porte claque, et nous voilà immédiatement propulsés dans l’ambiance. La teneur est sombre (pas étonnant) et mélancolique (non plus !), et les formes mouvantes d’un certain psychédélisme apparaissent déjà sur votre plafond, cérébrales, lascives,  nostalgiques, émouvantes, plaintives, tantriques, répétitives…  Les fantômes de naguère (Pink Floyd 60s-70s, Popol Vuh, Eloy et Tangerine Dream en tête) enlacent ceux d’aujourd’hui (Anglagard, Anekdoten).  Cet album se déroule dans un esprit plutôt moelleux et cotonneux ; pas de murs de sons dévastateurs, mais plutôt une approche impressionniste, dont on verrait apparaître et disparaître les coups de pinceaux, à la manière d’un…trip ? Et ben oui en fait !...Le tout est bien pulsé (ah tout de même !) par une batterie très à l’os (sans effet), finalement plus jazz (les cymbales) que rock ou heavy, mixée en avant, et insufflant à la musique de FKOE (faisons court !) quelque chose de très vivant.
Cet opus s’articule autour d’une nouvelle de J .R . JAMES, extraite d’un plus large ouvrage (« Histoires de fantômes d’un antiquaire »), chapitrée et  déclinée dans le livret, disponible sur le site du groupe, et relatant l’histoire de Parkins, universitaire de Cambridge, effectuant un séjour dans un hôtel en bord de mer, dans le but d’assouvir ses penchants pour le golf, bientôt rejoint par son ami colonel, y découvrant (l’hôtel !) une bien étrange flûte, dont l’usage semble commander au vent et à quelques manifestations fantomatiques… brrrr… La pochette et le travail visuel en disent long à ce sujet. Ambiance façon « Horla » (Maupassant) garantie…En trois mots : mélancolie, scepticisme et effroi. So british !
Bon, alors, les fantômes, les oscillations froides et tristes, les bruitages réalistes, les glissements d’une séquence à l’autre, les boucles hypnotiques, les riffs mid tempo scandés en deux accords, on a entendu  mille fois (presque !), et on se dit ici que l’on peut peut être passer son chemin ? Ok pour ceux qui n’apprécient pas, mais moi si !... Et bien que, comme à l’écoute de leurs disques précédents, j’ai émis au début quelques réserves (manque d’ossatures et de mélodies mémorables, quelques facilités à la Eloy façon variète), j’ai cru bon persévérer, en poussant la deuxième écoute jusqu’au bout. Et j’ai bien fait !!! Voilà un voyage prenant, profond, hypnotique, explorant une bien belle et large palette d’ambiances, de sons (claviers floydiens et shultziens en diable, un régal !), et de styles (rock, krautrock, space, symphonique, folk, gothique, expérimental…), autour d’un vrai projet, largement cohérent. Et en effet, il est fort appréciable avec cette musique d’être tenu par un fil narratif travaillé, musical, photographique et  littéraire en l’occurrence, et non par un sujet-prétexte un peu creux et mal maîtrisé, comme c’est souvent le cas dans le progressif (et le métal, n’en parlons pas !). Au menu donc : beauté, intrigue et folie !...
 Ça c’est du bel ouvrage !  
Long live the Kings !
CHFAB
¾

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