THE FLOWER KINGS – Banks Of Eden
http://www.flowerkings.se
Label : Inside Out Music
Suède

Track list :
CD1
1- Numbers  (25 :20)
2- For The Love Of Gold  (7 :30)
3- Pandemonium  (6 :05)
4- For Those About To Drown  (6 :30)
5- Killing The Imperial  (7 :40)
CD2
6- Illuminati  (6 :20)
7- Fireghosts  (5 :50)
8- Going Up  (5 :10)
9- LoLines  (4 :40)
Total time : (75 :05)

Line-up :
Roine Stolt / vocals and guitars
 Hasse Fröberg / vocals and guitars
 Jonas Reingold / bass
Tomas Bodin / keyboards
 Felix Lehrmann / drums and percussion
Le souvenir est encore vif et limpide en moi ; la première fois que je découvrais Roine Stolt, avec The Flower King. J’étais étudiant, à peine plus de vingt ans, dans un 24m2 à Paris, et tout espoir d’un renouveau progressif redevenait à nouveau éclatant, ouvrant large, très large les portes vers des musiques désormais débarrassées de tout complexe, fixant de nouveau la barre à son plus haut niveau, tout prêt des grands de l’âge d’or, Yes, Genesis, ELP, et consort!... sensation O combien prophétique, aux vues des myriades de constellations musicales, depuis, qui continuent plus que jamais à éclore aujourd’hui. Rien que pour ça, Stolt and Co, Thank you !
J’ai longtemps collé à la carrière scénique et discographique des Flower Kings, jusqu’à « Unfold the Future », pour être précis, tant j’appréciais leurs nouvelles colorations jazz et free dernièrement choisies, ainsi que l’intégration jouissive de Daniel Gildenlow (Pain Of Salvation). Mais déjà, le versant ultra chrétien très racoleur commençait à s’affirmer de plus en plus. Et puis… Et puis… La suite ne m’avait plus convaincu, tant ces velléités mainstream avaient pris le dessus, toutes engoncées de prêchi-prêcha, tout en donnant l’impression que les idées musicales de Stolt avaient fini par tourner en rond, pour ne pas dire à vide. Les quelques live qui avaient suivi n’avaient pas démenti ma déception. C’était soit du réchauffé, soit de rares passages réussis parmi des cascades de barba papa… Du coup, plus un seul de leurs albums n’avait trouvé grâce à mes yeux, et j’avais bel et bien décroché. Faut dire que le brio des nouveaux autres groupes qui débarquaient s’avérait sans appel(c’est toujours le cas).
Notre récente (23 juin 2012) convention Progarea est depuis passée par là, et a changé la donne (merci Denis !!!), car sur les conseils de mes camarades (ChtiSeb, Señor Valasco…), je me suis penché sur BANKS OF EDEN, avec lequel il faut à nouveau compter. Car c’est un album très réussi. Le niveau d’inspiration est bel et bien là, et les défauts inhérents des Flower kings ont été intelligemment soit écartés, soit stratégiquement relégués au CD bonus de l’édition DELUXE. Voici donc un album court (50mn)! Déjà un bon point. Roine y chante plus qu’à l’accoutumée (j’ai toujours préféré son chant retenu et soul, à celui hyper too much de Hasse Fröberg). Les compos ont retrouvé une maturité (thèmes inspirés, tiroirs, déclinaisons, fluidité des séquences…) et une ambition qui semblait faire défaut.  Bien qu’il ne s’agisse pas non plus d’une véritable révolution, de nouvelles influences ont été incorporées (Porcupine Tree, King Crimson, Lalo Shiffrin), et des tonalités plus sombres. Le jazz est revenu, les rebondissements nombreux et le son est 70s en diable! Le nouveau batteur et efficace, pas forcément très souple, mais très pétant, donc convainquant. Bref, tout y est plutôt bon (même les bluettes !), et du coup, relègue Transatlantic au second plan, tant les compos (c’est évidemment surtout le cas pour LA pièce de résistance, Numbers) s’avèrent moins clinquantes et se savourent sur la longueur.
Rien n’est tant fascinant qu’un groupe qui choisit un de se remettre en question, et s’aventure sur des terrains qui lui sont un peu inhabituels. Parfois ça conduit à un désastre, parfois c’est salutaire. C’est le cas ici, je trouve, pour Banks Of Eden. Du coup, on attend déjà la suite, en priant (!) qu’il ne s’agira pas d’un one shot. Amen.
Très bon cru.
CHFAB
3/4




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