SKY ARCHITECT- A Dying Man’s Hymn (2011)
http://www.skyarchitect.com
label : GALILEO Records
Hollande
Track List :
1- Treebird (9 :14)
2- Melody Of The Air - Exposito (6 :16)
3- The Campfire Ghost’s Song (10 :00)
4- Woodcutters Vile (12 :58)
5- Melody Of The Air – Explicato (11 :14)
6- The Breach (11 :05)
7- Hitodama’s Return (6 :37)
8- Melody Of The Air - Recapitulatio (4 :38)
9- A Dying Man’s Hymn (5 :11)
Line-up :
Tom Luchies : Vocals, Guitar
Wabe Wieringa : Guitar
Rik Van Honk : Keyboards
Guus Van Mierlo : Bass
Christian Bruin : Drums
«Cinq hollandais volant… »
Et le voici, le deuxième pavé des p’tits génies de Rotterdam !
Souvenez-vous, l’année dernière (2010), SKY ARCHITECT, quintette batave
(donc) venait de nous décocher, avec son premier disque (Excavations Of
The Mind) une de ces sacrées claques comme on en reçoit que trop peu,
malgré la production pléthorique (le mot est faible !) des
constellations progressives actuelles… Un disque d’une richesse inouïe,
à l’inspiration quasi miraculeuse, portée par l’excellentissime
guitariste Wabe WIERINGA, et la voix pop superbe de Tom LUCHIES, d’un
niveau mélodique comme technique franchement impressionnants… d’une
classe absolument internationale… Y a qu’à voir d’ailleurs la
foultitude de festivals prog à laquelle ils ont été conviés depuis…
On attendait forcément du coup leur deuxième chapitre avec une certaine
fébrilité…Mais parfois les coups de génie n’arrivent qu’une fois, et
beaucoup, dans le genre, après avoir extrait tout leur jus, se sont
trouvés à sec, ou presque, ne sachant que recycler à l’infini…
Alors, ce deuxième pavé… ? Dans la mare ? Un peu mon
n’veu, et il éclabousse sévère !
Pourtant le propos ne s’est pas avéré concis, avec près de 80mn de
zique ! Et on ne connaît que trop les tentations du remplissage
qu’a suscité le format CD depuis sa création. J’en connais
personnellement qui n’en finissent pas de nous noyer de doubles albums
raz la gueule, nous laissant comme une sensation de triple crème au
beurre-trois chocolats à la limite de la gastro…
Y aurait-il donc du déchet dans A DYING MAN’S HYMN ? Pour ma
part non. Nullement. Ces p’tits gars sont impressionnants. Toujours
cette sonorité 70s, sans nostalgie aucune, cette soif d’aller de
l’avant, vers des contrées parfois très indie rock, avec des guitares
qui tirent parfois vers le grunge (harmonies, son rugueux, riffs
acoustiques, passages ultra dépouillés), des jaillissements rythmiques
tout bonnement diaboliques (5,7), des espaces de pure beauté,
totalement planants et mystiques, des cassures à vous en faire tomber
la mâchoire, une puissance de feu comme rarement, des montées à vous en
faire péter la moelle épinière (6, un must), des tapis d’arpèges
splendides, le tout servi par un sens de l’architecture
(justement !) vraiment bluffant…Hormis quelques baisses de régime
(infimes) par ci par là, on détient avec cet album un bijoux à mille
facettes, aux reflets noirs et changeants. Oui car ce disque, comme
l’affiche très clairement sa pochette, aborde les rivages de la
démence, la chute, l’anxiété, la mort… !
Du death dans SKY ? Ah non non non non! Mais l’inspiration
s’est faite pour l’occasion plus tourmentée (mais au grand jamais
absconse !), tutoyant régulièrement les saccades d’un Van Der
Graaf Generator, pour ne citer que lui. Les autres références ayant été
mille fois décelées par mes confrères (vous avez qu’à les lire, ça vous
fera pas d’mal !), je ne m’y attarderai pas, tant elles ont été
plus que digérées.
L’album, après deux ou trois écoutes, apparaît comme très cohérent,
déployant un thème central sur plusieurs chapitres. Et puis une fois de
plus, le niveau d’interprétation est ébouriffant (batterie de folie,
basse exquise, claviers redoutables, bien que peu solistes, pianos et
clavinets en tête), peut être encore supérieur au CD précédent, et les
espaces d’impro sont loin d’être rares… Je ne m’épuiserai pas à vous
faire le détail des styles déployés, tant ils sont innombrables et pour
le coup fusionnés…Non, vraiment, aucun doute là-dessus, SKY ARCHITECT a
créé sa propre musique, et définitivement tournée vers son époque.
Un prog paraissant décidément inépuisable, délivré par des p’tits
jeunes qui semblant vraiment capables de tout! Tant mieux !
Formidable !
CHFAB
4/4