SKE- 1000 Autunni
http://www.myspace.com/skegroup/stream
label : FADING Records,(ALTROCK)
Italie, Europe
Track list :
1- Fra Guglie (6 :05)
2- Denti (5 :10)
3- Carta E Burro (4 :27)
4- Scrupoli (4 :11)
5- Delia (5 :05)
6- Scogli1 (2 :12)
7- Sotto sotto (5 :34)
8- Mummia (5 :23)
9- Scogli 2 (2 :32)
10- La Nefezia Di Multatuli (6 :28)
11- Scogli 3 (1 :30)
12- Rassegnati (7 :08)
Line-up :
Paolo « Ske » Botta : Compositions, organs, Electric piano, Synthesisers, string machines,effects
Fabio Ciro Ceriani : Sansula, Percussions
Valerio Cipollone : Clarinets, Saxophones
Enrica Di bastiano : Harp
Maurizio Fasoli : Pianoforte
Elia Leon Mariani : violin
Nicolas Nikolopoulos : Flute
Giuseppe Jos Olivini : Theremin, percussions, effects
Roberta pagani : Voice
Valerio Neth reina : Voice
Mattia Signo : Drums
Markus Stauss : Saxophones (1,2,
Fabrice Toussaint : Idiophone, trombone, percussions (xylophone, vibraphone)
Pierre Wawrzyniak : Bass
Francesco Zago : Acoustic and electric guitars
« les milles merveilles de l’automne »
Attention, mesdames et messieurs, damoiselles et oiseaux, laissez-moi
vous présenter le cirque incroyable, mirifique, mystérieux et magistral
du Seigneur BOTTA, Paolo de son prénom, et grand SKE désormais devant
l’éternel. L’hiver approche ? Et bien, réjouissez vous ! Car
l’automne le précède, de son manteau aux milles chatoyances, aux filles
parées de son infinité de jaunes-soleil, rouges-couchant, ocres-d’or,
et terres de Sienne !!! Admirez, admirez ces plumes de faisan, ces
fourrures de renard, ces corolles de champignons bigarrés !
N’est-ce pas la plus spectaculaire des saisons qui éclate ici sous vos
yeux de spectateurs frissonnants ? Entendez-vous le chant de la
pluie ? Humez-vous les exhalaisons magnifiques de la terre en
forêt ? Courbez-vous parfois la tête sous les rafales et
bourrasques ? Alors pas de doute, vous êtes en train d’écouter le
premier album de SKE !
Qui que quoi ? Qui est donc ce monsieur ? Donc PAOLO
« SKE » BOTTA…Et bien, il s’agit du claviériste de YUGEN,
groupe italien et peut être chef de file d’une certaine mouvance
Avant-Prog (entre velléités progressives et inspirations atonales), aux
exigences mélodiques et techniques particulières. Entendez par là le
besoin d’aller bien au-delà des canons « classiques » et
populaires de la musique actuelle.
Dans ce 1000 ANTUNNI, BOTTA s’adjoint le concours de pas moins de 14
larrons (dont quelques complices de s formation de base), afin de
tisser devant nos oreilles ébahies une tapisserie instrumentale
formidable, de couleurs, d’éclectisme, de chutes et ruades, de courses
effrénées dans les bois, à la poursuite d’un bestiaire extraordinaire.
Et les mille automnes prévus dans cet album ne semblent pas suffire à
contenir toutes les trames du métier à tisser qui nous est présenté là.
Imaginez (je vais faire de mon mieux pour vous le décrire) des motifs
mille fois renouvelés de dentelles atmosphériques ou claudications
espiègles façon GENTLE GIANT, aux perles précieuses (sublimes) de
quelques vibraphones et autres xylo-électric piano, des fulgurances de
flûtes frétillantes, des feuillages tantôt celtes, tantôt klezmer
(harpes et clarinettes), du jazz contemporain sous des ciels très
hautement symphoniques, mellotron en tête, des rebondissements
furibards, tourbillonnants, des sonorités d’orgue à en pleurer votre
enfance (pour ceux nés entre fin 60 et début 70), des enchaînements
harmoniques à tomber par terre, des vocalises féminines d’une beauté à
vous en faire perdre la Santé Nationale (traduisez en anglais), des
accents d’angoisse altiers, des apparitions miraculeuses de guitares
très Hacketiennes (early GENESIS évidemment), des ambiances très
retenues, impalpables, des tentations « free » ça et là, des
violons soudains, des ruptures très funky, bref, un bouillonnement de
séquences vraiment passionnantes, autant que passionnées, pour une
musique qui se veut complètement analogique (les sonorités), et
profondément chaleureuse donc (la production est splendide de clarté et
de rondeur).
Mille automnes, vous a-ton promis ? Oui oui, au moins mille, et
leurs attributs se déclinent ici avec une maestria exceptionnelle (mais
bon, connaissant ceux de YUGEN, on ne pouvait pas s’attendre à moins),
tout y est d’une précision, d’une nuance et d’un feeling a-hu-ri-ssants…
Bien sûr, il en faudra du temps, et du plaisir (pas donné à tout
l’monde ça !), pour éplucher ces sous-bois, grimper à ces troncs,
découvrir ces innombrables canopées, ces paysages lointains au soleil
d’un orange oblique, à nulle autre pareille (la pochette !)… Et
les plus frileux encore en maillot de bain préfèreront toujours les
contemplations un poil apathiques et non productives (et je suis
gentil !) qu’offrent un transat en bord de
« Plage-Center ». Je peux les comprendre, tant la vie semble
leur apparaître comme…éprouvante. Qu’ils aillent donc se rassurer en se
reposant, l’aventure et l’étonnement, c’est pas pour eux, mais plutôt
la tranquillité d’une vie bien tiède, ni trop chaude, ni trop froide,
« comme on aime » quoi…
Pour les autres donc: vivement l’automne !!!
Une dernière question : c’est progressif donc ? Indubitablement !
Une splendeur.
4/4