04 10 09
SIENNA ROOT- Different Realities
http://www.sienaroot.com
Transubstans Records
Suède
Track list:
A: WE
1. We Are Them -10:36
2. In The Deset - 03:13
3. Over The Mountains -07:42
4. As We Return - 04:00
B: THE ROAD TO AGARTHA
5. Bairagi - 04:04
6. Bhairavi - 03:28
7. Ahir Bhairav – 03:44
8. Bhimpalasi - 01:24
9. Shree – 02:27
10. Jog - 10:27
Band:
K G West: guitar, keyboards, sitar
Sam Riffer: bass
Love Forsber: drums
Anna Sandberg: flute, voice
Janet Jones Simmonds:voice
Peace, frère, love pour toi et les tiens...
On est resté dans les campagnes scandinaves, seulement troublées par
l'appel sporadique de quelques rennes, et on reste adossé au madrier de
bois qui soutient le palier de notre maisonnée. Dehors, un ciel orangé
annonce le commencement du très long froid.
A l'intérieur, des effluves d'encens tendent langoureusement leurs bras
en volutes sensuelles..
Passez le seuil: vous voici projeté à Katmandou!!!
Vous êtes en 1968, Deep Purple ouvre le bal, et les déferlantes des
amplis à lampes vous cinglent la poitrine et le crâne de leur assauts
électriques. Un Orgue Hammond se charge de souffler dans le four
à laminoir... le batteur de Belzébuth en personne a pris place, au
dessus des suppliciés aux cheveux sauvages, qui acclament à leur
supplice. La guitare tranche des rondelles incandescentes de vinyle,
indécemment hantée par le blues le plus ravagé. Une décadence
délicieuse règne impitoyablement sur votre salon tenturé de motifs
orientaux, pourpres et sombrement écarlates.
Votre jeans moule honteusement votre bas ventre, vos amis ont le torse
nu, tout juste couvert d'un boléro improbable, ramené par l'un des
leurs, d'une caravane épuisée par des milliers de kilomètres en
sandales et bottes de moto. Carlos, Richie, Jimi et Jimmy, Pete T, les
deux Steve H, Jim M., Janis J. et bien d'autres ont accepté votre
invitation et tirent sur le tchalice qui s'offre à eux...
Les contreforts de l'Himalaya, Benarès, le Maroc et la lointaine Chine
se côtoient dans votre salon, au sein de discussions
fraternelles et adultes, au sujet du vivre ensemble, tandis que
les enfants nus dorment non loin, dans des lits improvisés...
Voilà...j'ai tenté de décrire le 4 ème album de Sienna Root, dont le
propos jaillit de façon immédiatement éclatante, dès les
premières notes.
Ce 4 ème album a choisi d'enfoncer un peu plus le clou des 70s, voire
carrément en fait...
Deux morceaux en composent la teneur, d'égale longueur, à savoir
25 minutes (le temps d'un vinyl donc)d'un rock en fusion ,
explosif, en acier trempé, fort teuton dans son ensemble (on sent les
coups de hache, sans jeu de mots...), et l'exotisme halluciné d'autre
part, distillé aux psychotropes naturels que sont le sitar et les
percussions gnawi, les congas et autres tambourins...
Grâce à Emile Berliner, inventeur du gramophone, Le Pourpre, Le Floyd,
Le Zeppelin, Le Générateur, Le Papillon, L'Aéroplane, Les Portes, n'ont
JAMAIS disparu, et leurs silhouettes magnifiques se découpent au dessus
des dunes, dans l'azur le plus ébloui, à vous en faire péter les
rétines...
Nous marchons, les yeux plissés, aux côtés de choeurs féminins
irrésistibles, rituels, et la musique populaire du 20 ème siècle
déploie, sous nos pieds, ses infinies tentacules, dont le blues est la
sève d'origine...
Les défenseurs de la fin des années 80, des années 90, et des tubes fm
(il en reste?) passeront sans doute leur chemin...
Devant nous, les fondations de la musique qui nous environne s'offrent
à nos claquements de doigts, à nos talons, et nos balancements de
têtes...oui...mes frères, et les chaînes des esclaves noirs brûlent
encore nos poignets, et du coton s'accroche toujours dans nos
cheveux savamment disciplinés en pétard, à la cire capillaire...
C'est un voyage de haute volée, au cœur des montagnes sacrées et des
chakras de la pensée inconsciente...Initiation pour certains, paysages
familiers mais lointains dans le temps pour d'autres, voici de
quoi décoller totalement, à fond les manettes, pour le seul plaisir
assumé de chausser les semelles des highways 61, les chemins de pierre
du Larzac, la moiteur du Mississipi, les rizières lézardées de sang, et
les parfums poussiéreux de la censure, avec son costume étriqué de
haine et de peur .
Peace en Irak, Love en Afghanistan.
CHFAB
4/4