QUORUM- Klubkin’s Voyage - 2011
http://www.quorum.su
label : MALS/ MUSEA Records
Russie
Track List :
1- Overture (03 :52)
2- Klubkin’s Voyage, Part One (04 :00)
3- Books And Dreams (05 :06)
4- Beginning (04 :14)
5- Geographic Community (05 :41)
6- Insanity (01 :59)
7- Confusion (03 :06)
8- Non Accidental Meeting (03 :44)
9- Decision (04 :02)
10- Klubkin’s Voyage, Part Two (08 :41)
11- My Land, Where Are-You ? (08 :17)
12- Discovery (07 :10)
13- World Is Mocking At An Innocence (03 :40)
14- So Tired (07 :36)
15- Klubkin’s Voyage, Part Three (02 :37)
16- Voyage Goes On ! (05 :08)
Total running time : 79mn 01s
Line-up :
Pavel Barabanov : Guitars
Sergey Niconorov : Drums
Elena Kanevskaya : Backing Vocals
Dmitry Drogounov : Flutes, Voices (5, 12)
Dmitry Shtatnov : Keyboards, programming, Bass, Vocals,
Percussion, Theremin(2, 06), Charango (10, 14), Guitars (16)
« Le voyage et la croisière »
Voici le premier aboutissement d’un quintette russe, initié il y a déjà
de cela 9 ans (2002) par Dmitry SHATSNOV, clavier et multi
instrumentiste, et Pavel BARAVANOV aux guitares, puis enfin
étoffé et stabilisé depuis 2004. Un album conséquent, haut en couleurs,
franchement flamboyant, à la pochette et aux visuels splendides, à
l’énergie très positive, aux musiciens et à la production
époustouflantissimes, mais dont je ne parviens pas cependant à vraiment
me satisfaire…cas d’école.
Rien ne semble manquer dans ce copieux disque; Claviers sublimes (piano
et orgue Hammond en tête) aux soli formidables et planants, aux
sonorités vintage délicieuses, également des guitares classieuses,
volubiles, ultra précises, électriques, planantes ou classiques, façon
flamenco (08), des interventions jouissives d’une flûte bien rock et
groove, une section rythmique de rêve, d’une efficacité redoutable,
variée, contrastée, pour de fort nombreuses digressions instrumentales,
souvent très réussies, et le tout avec une mise en son exceptionnelle
de clarté, d’espace…Alors, il est où le grain de sable ? Ben vous
allez voir.
Bon, une partie du mystère est dévoilée dans le fait de proposer une
musique d’obédience plutôt néo-progressive, non pas de par la pauvreté
de ses orchestrations, ni par ses arrangements (on sait les slaves
hyper doués dans ce domaine), mais plutôt de par son inspiration pour
le moins…schizophrénique. A l’instar de leurs chefs de file (Foreigner,
Toto, Flower Kings, Spock’s Beard, Moon Safari, je vais forcément en
oublier…), et comme c’est souvent le cas aujourd’hui, avec eux, on a le
cul entre deux chaises, on cherche à ménager chèvre et choux, ambition
créatrice et discours fédérateur, art sans contrainte et impératif
commercial…
Louable cependant de tenter d’assumer le second afin d’ouvrir sur le
premier (vous me suivez ?).
Pourtant chez QUORUM, la richesse de tons et le talent brillent à
chaque instant, enfin quasiment, par intermittence je dirais. Oui,
parce que en fait, c’est là que le bas blesse : en plus d’une voix
un peu énervante, mixée très en avant (en plus !), un poil FM dans
son expression (cherchant à faire des manières, si vous voyez ce que je
veux dire…), et assez pauvre dans ses mélodies(je parle du chant
hein !), le meilleur, que dis-je, le brillant musical (01, 05, 10,
11, 15) le dispute au cliché particulièrement éculé (les intros très
souvent similaires, les plans mille fois entendus), et à une humeur
positiviste un peu con-con, un peu boy-scout-catho (Yes aussi parfois,
alors c’est vous dire...!) qui, je dois bien l’avouer, m’exaspère, à
force d’être artificielle, la vie et nos émotions étant pourtant loin
d’être binaires.
Bon, au-delà de cette digression, le plat ici proposé s’avère aussi
particulièrement roboratif, et les accalmies ne sont pas toujours
forcément identifiables, tant on sent que le groupe a voulu combler le
moindre espace de musique. Un peu de dépouillement aurait été
nécessaire, peut être moins de chant aussi…et moins de musique en
gros (syndrome « Rois Fleuris»)! Tous les instrumentistes
jouent en permanence en même temps, du début jusqu’à la fin...Plus que
le jus du citron, QUORUM a aussi voulu refiler la pulpe, l’écorce, le
verre, le soleil, la fille qui cueille, le camion qui achemine le
cageot au super marché, bon et je vais m’arrêter là… Trop c’est trop,
et du coup la question de l’honnêteté finit par se poser, certain que
l’on est pourtant du plaisir que chacun a éprouvé à la réalisation de
ce disque.
Le voyage est conséquent ? Certes. La croisière est longue, les
paysages nombreux ? Oui, mais du coup on ne les aperçoit que du
hublot de notre cabine, entre robe du soir et machine à sous, cocktail
et duty free…dommage.
Mais ce que j’évoque là est récurrent et un peu systématique dans le
paysage progressif (dans le néo surtout, avec des tonnes de nappes et
de claviers).
Donc, une prière, pour l’athée que je suis: messieurs, mesdemoiselles,
mesdames, s’il vous plaît : moins de notes, moins de tout,
redécouvrez la beauté et la force des choses subtiles, nuancées,
élégantes! Et puis que diable, affirmez les contrastes !
Quoi qu’il en soit, après plusieurs écoutes, on peut sans nul doute
affirmer qu’il s’agit là d’un groupe qui pourrait (j’insiste sur le
conditionnel) devenir formidable…
Pour les inconditionnels des groupes précités, vous allez sûrement vous
jeter dessus.
Les autres peuvent patienter…
CHFAB
3/4