20 09 09
PORCUPINE TREE- The Incident
Tracks (CD double) :
01 . Occam’s Razor ( 01 :58)
02. The Blind House(05 :47)
03. Great  Expectations(01:26)
04. Kneel  And  Disconnect(02:03)
05. Drawing The Line((04:43)
06. The Incident(05:20)
07. Your Unpleasant Family(01:48)
08. The Yellow Window(02:00)
09. Time Flies(11:40)
10. Degree Zero Of Liberty(01:45)
11. Octane Twisted(05:03)
12. The Séance(02:39)
13. Circle Of Manias(02:18)
14. I Drive The Hearse(06:44)
15. Flicker(03:42)
16. Bonnie The Cat(05:45)
17. Black Dahlia(03:40)
18. Remember Me Lover(07:34)
Bonus:
19. Way Out Of Here, live in Tilburg(07:49)
20. What Happens Now, live in Tilburg(08:07)
Band:
Steven Wilson: Voice, Guitars, Keyboards, programs
Richerd Barbieri: piano, Keyboards, effects
Colin Edwin: Bass
Gavin Harrison: Drums,percussions

Bon, alors moi je disais à Denis (notre saint patron à nous, plus connu sous le pseudonyme  de Priam)que j'étais très enthousiaste sur cette nouvelle production, aux vues des déceptions que m'avaient procurées  Fear Of A Blank Planet, que je trouvais un peu facile, très prévisible, très commercial(!!!!et oui  Mr Wilson, mais lui-même ne s'expliquant pas pourquoi cet album a si bien marché. Et bien sans doute parce qu'il était hyper accessible, avec des recettes hyper rabattues tout de même. Malgré tout, quelques petites pépites  et passages franchement neufs et réussis, quand on connait bien la carrière de ce groupe majeur, il faut le rappeler...)...
 Je trouve que The Incident est un album formidable, parce que tout ce qui faisait le sel et les surprises de Fear s'y retrouve avec plus de pertinence, plus d'inspiration, plus de maturité pour ce qui est immédiatement identifiable du son et des harmonies « Porcupine ». Plus d'espace aussi (l'intro!!! on laisse à nouveau résonner les ambiances, et le silence avec... cette intro apparaît ainsi comme très prophétique de ce qui va suivre tout du long de l’opus), avec de nombreuses séquences courtes, s’articulant sans temps mort comme pour une pièce ample et ambitieuse , et puis plus d'harmonies, plus de planance psychée, au fond, c'est un album TRES mélodique.
En fait, on retrouve quelque chose de The Sky Moves Sideways, et Signify.
 La dimension plus traditionnellement progressive est bien assumée, d'ailleurs, à ne pas s'y tromper: Pink Floyd hante régulièrement  le disque, avec carrément plusieurs citations  d'un morceau de Animals (l'un de mes préférés du Floyd) ; le fameux riff en ternaire, je crois que c'est sur Sheep, de puis il y a aussi cet autre riff à la douze cordes accoustique, bref...un régal en ce qui me concerne.
La voix de Wilson est de plus en plus assurée, engagée même, lui si effacé au départ, le voici en réel front man, gagnant en technique et en jeu dramatique, et la palette des émotions s’étends davantage, entre mélancolie, plaintes et colère.
Le sujet du disque est né au moment où Wilson passe en voiture devant un panneau indiquant Police-Incident, à quelques mètres d’un crash routier vraisemblablement  meurtrier. L’idée fait son chemin, avec l’envie d’essayer de rétablir un peu d’épaisseur entre le terme glacial et expéditif « incident » et les réels traumatismes qui en découlent.
D’où l’idée de s’inspirer de quelques faits divers et de la propre vie du compositeur (une première peut être chez lui, comme sur Time Flies : « In was born in 67, the year of « Sergent Pepper » and « Are You Experienced ? »). Et voici un Steven Wilson déjà plus proche de nous, plus personnalisé.
 Alors bon mais quand même, quid des autres lascars?
Il est vrai qu'on les trouve moins performants (c'était déjà le cas pour Colin Edwin, dont le jeu de basse si volubile jadis, c'est considérablement assagi sur Fear, et là ça ne change guère, voire plus austère encore.
Le truc c'est que Gavin Harrison lui-même semble en retrait (presque), assurant évidemment une rythmique absolument efficace, parfois même complexe, comme on l'a vu si bien jusqu'ici, mais...le voilà bien moins prolixe et ébouriffé qu'auparavant (il bosse chez King Crimson maintenant aussi , ceci expliquant cela, on ne peut pas courir au four et au moulin peut être...)...
Barbieri n'a jamais fait montre de virtuosité, et les costumes chatoyants et obscurs qu'il tisse avec ses doigts continuent de compléter les nébuleuses formidables de Wilson; le piano prenant peut être encore plus de place, mais là, pour le coup, qui joue quoi aux claviers?
En Attendant, on passe de très agréables moments entre ambiances courtes éthérées, plomb en fusion, clairs obscurs et délices beatlesiens sous opium…
Car en fait, point (ou presque) de soli, point d’individualités, et l’affaire devient réellement le ressort d’un véritable groupe, soudé, entier, au service d’une musique absolument cohérente, d’une grande maturité, car éloignée des tentatives de séduction (virtuose ou mercantile), au style incroyablement digéré, dont chaque pièce se découvre tout autant par elle-même que dans son ensemble, un tout, des tréfonds de l’obscur le plus inquiétant à la lumière la plus éclatante (jamais peut être PC n’aura délivré une musique aussi lumineuse)…
Deux morceaux bonus pour les collectionneurs agrémenteront le tout, deux versions transcendées en live nous donnerons la confirmation des capacités scéniques du groupe à dépasser des séquences pourtant déjà hantées sur le dernier disque…une merveille (avec toujours John Wesley, en guest indispensable).
A se demander si The Incident n’est pas à ce jour ce que le groupe a pondu de meilleur…
Est-ce que ça va continuer à tenir la route après une troisième, une quatrième écoute, et au delà?
M'est d’avis que  oui...
                                                        CHFAB

4/4

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