PINK FLOYD – The Endless River ©   Parlophone (UK), Columbia (US) Rercords     2014
Écrit par CHFAB

On aurait tant aimé…
On aurait tant voulu briser cette longue chaîne de déceptions des vieilles gloires sur le retour... On aurait tant voulu confirmer et apprécier cette annonce, cet album posthume, courageux car essentiellement instrumental, on aurait tant voulu saluer l'initiative de ce travail au long cour (20 ans!), promesse d'innombrables réarrangements, de thèmes en poupées gigognes, de soli sublimes, et d'un juste retour aux sources 70s, voire psyché, on aurait tant aimé... Hélas, The Endless River résonnera pour beaucoup d'entre nous comme une suite souvent artificielle de pièces courtes et non développées, donc assez souvent ennuyeuses, parfois prometteuses, mais qui ne trouveront jamais ni montée, ni rupture, ni apothéose, le tout s'enfilant comme des perles un peu toc, et laissant l'auditeur sur sa terrible faim... Car il n'y a rien de pire que les promesses qui ne se tiennent pas. Pourtant il faut bien dire que la palette sonore y est particulièrement festive, que les arrangements sont très soignés, et que la production est, comme convenu finalement, à la hauteur du mythe... Mais du coup où est l'inspiration, elle? Et que penser de cet hyper plagiat auquel on assiste tout au long de ce testament, parfois au son et à la note prêt? Et puis, finalement, pourquoi chanter une seule fois, et en toute fin? Pourquoi ne pas l'avoir fait à au moins deux ou trois reprises? Tout aurait peut être changé, on aurait eu là un album plus véritable, plus charnu, plus construit, ou tout au moins une vision musicale réelle, un ou deux thèmes articulant le tout?... Et si Waters y avait participé? LA big question est lâchée, et demeurera désormais sans réponse, pour l'éternité... Triste fin pour un pareil destin... Un comble : il semble même qu'à force de vouloir rendre hommage à Richard Wright, Gilmour, garant suprême, initiateur du projet, en ressort comme effacé, tant il hésite à s'emparer du matériel... Il faut préciser que le tri parmi ces innombrables chutes de 1994, destinées à un album dans la foulée (The Big Splif comme nom provisoire), échut à Phil Manzanera (justement crédité dans ce disque), ami et voisin de David Gilmour. De l'aveu même de son camarade, notre guitar hero était très indécis et manqua plus dune fois d’annuler cette parution... Et finalement cela se retrouve sur l’album (mais en est-ce vraiment un ?), et il en résulte que les soli même du maître n'ont su y trouver leur place, si ce n’est lors du dernier morceau! Pire, Gilmour semble comme absent, et endosse presque le rôle de cession man, à qui l’on aurait dit « fais ci, fais ça », tant ses interventions, pourtant nombreuses, se font timides, souvent plates et répétitives !  Pour conclure, ni lui, ni Mason (dont les interventions rythmiques sous perfusion sont noyées de réverbe, comme pour faire illusion) n'auront pris les devants, livrant ici, pour la postérité hélas, un disque qui au fond n'en est pas un, et s'appréhende davantage comme une sorte de brouillon de luxe, à valeur quasi archéologique, un catalogue d'hypothétiques génériques pour émissions animalières, ou ascenseurs scientologues... Un dernier mot sur la pochette, ultra cliché, lyrique façon soap d'Amérique du sud ou imagerie de parfum de contrefaçon, ou encore prospectus de secte... ! Indigne d'un passé visuel lui aussi si illustre... ! Bon la déception n’aura pas été si abyssale, car on s’était presque habitué à un déclin passé, et à vrai ditre, on n’attendait plus rien du Floyd, à part quelques piqures de rappel commercial, de temps en temps… On avait accepté leur départ, depuis déjà 20 ans… alors ?... Les complétistes auront déjà pré commandé l'objet, afin qu'il rejoigne le reste de leur collection... Unn peu désolant… Au moins n'auront-ils pas perdu de temps à lire cette analyse... Quand à nous, rigoureux mélomanes, on continuera encore longtemps à se demander si Pink Floyd était encore sur cette barque?...
Nous nous sommes tant aimés

2/4




Line-up
Richard Wright- Keyboards, Piano, Programming
David Gilmour- Guitars, Vocals, Bass, Keyboards
Nick Mason- Drums
Guests:
Guy Pratt, Bob Ezrin- Bass
Jon Carin, Damon Iddins- Additionnal Keyboards
Gilad Atzmon- Saxophone
Durga McBroom, Louise Clare Marshall, Sarah Brown- Backing Vocals


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