16-07-2015
Artiste: O.R.k
Album : Inflamed Rides
Sortie : 04 04 2015
Page : http://www.orkband.com/
Label : autoproduction
Page du label : http://www.orkband.com/
Mouton-note [:-) ] :
Support : CD
Auteur : CHFAB
Lien pour la pochette : http://www.neoprog.eu/critique/o_r_k_/inflamed_rides
Mots-clés pour catégorisation :
Derrière l’appellation O.R.k se situent quatre musiciens
émérites, aux nombreux projets précédents. Jugez-en plutôt : Pat
Mastelotto (doit-on le présenter, batteur de King Crimson pour la
période 2000, entre autre), Colin Edwin (bassiste de Porcupine Tree,
pour ne citer que lui), Carmelo Pipitone (guitariste pour Marta Sui
Tubi), et enfin Lorenzo Esposito Fornasari (Chant, claviers, chez
Berserk ! et Obake), mentor principal de ce combo… En explorant
plus avant le CV de chacun, on remarquera le nombre impressionnant de
collaborations auxquelles ils ont participé séparément… On peut
donc se hasarder à penser d’emblée que cette formation s’avère
prometteuse, voire d’exception ! .
Inflamed Rides ne laissera pas indifférent, tant il se présente comme
un album aux ambiances très marquées, sombres et folles, hypnotiques (à
l’image de la pochette délirante), ou déchaînées, avec un son très
produit, et à l’inspiration ascendante. .
Une chose frappe d’entrée, c’est les similitudes très troublantes entre
la voix du chanteur et celle de David Sylvian… Le mimétisme en est à ce
point poussé que j’en ai douté : même voix feutrée, caressante,
grave et sensuelle, même tremolo dans les finales, en un mot
superbe ! Une voix rare donc, qui fera montre d’une étendue plus
vaste que prévue, autant du point de vue du timbre que de
l’interprétation. Régulièrement Esposito Fornasari pousse dans
les aigus, empruntant des chemins plus lyriques, ou plus post rock
parfois plus métal « No Need » , et le tout avec
expressivité, servant le propos résolument âpre du disque. De
Sylvian on reconnaîtra aussi le même goût pour les constructions
rythmiques soignées, capiteuses, les trous d’air, les nappes
stratosphériques et mystérieuses (morceau final totalement
céleste !), et le même penchant expérimental. Mais c’est un
versant émotionnel et mélodieux qui a été choisi ici, pour le plaisir
du plus grand nombre. Ainsi les ailes fascinantes de Rain Tree Crow
« Bed Of Stones » se font sentir, ce qui n’est pas
une mince référence ! .
Les guitares sont très proches, lorsqu’elles se font électriques, de
celles de Robert Fripp, avec ce son aux interventions tranchantes, ou
ses notes tendues de fil d’or… Les arpèges acoustiques sont de toute
beauté «Pyre», rappelant parfois même le Tchapman stick et ses motifs
entrelacés… .
La basse, dont on connaît en principe l’aisance et la sensualité de son
auteur, renforce la touche ensorcelante de cette musique, le savoir
faire et le groove de Colin Edwin faisant une fois de plus
merveille. .
Quand aux rythmiques du sieur Mastelotto, inutile d’évoquer leur
ampleur, leur précision, leur nuance, bref, tout est bon dans ce
cochon !!!
La palette est plutôt variée, offrant nombre de séquences, tantôt
furieuses, tantôt troubles, alternées avec des paysages contemplatifs
absolument magnifiques. .
Enfin pour varier un peu le menu, une trompette («Dream Of Black Dust»)
aérienne, ou un violoncelle s’invitent à la cérémonie, afin de terminer
l’ouvrage dans de la pure contemplation, et avec un bonheur
certain. .
Une fois l’acceptation de cette musique, d’évocations plutôt que
de chansons aux couplets-refrains identifiables, une fois cette teneur
sombre, trouble, violente et un peu froide d’apparence, une fois la
couleur désespérée et mélancolique apprivoisées, on constatera que le
niveau d’inspiration s’accroit au fur et à mesure du disque. Alors
difficile de mieux commencer ! .
Amateurs de fusion néo métal moderne, flirtant avec Tool, King Crimson
période 2010, Rain Tree Crow, Queensrysche et au-delà, sachez-le:
ce premier disque est une réussite !
Pour les autres, ici point de néo, ni d’hymnes accrocheurs, ni
angélisme ensoleillé… Il en faut parfois, mais ce ne sera pas pour
cette fois-ci ! .