NEMO- R€volu$ion (2011)
http://www.nemo-world.com
label : autoproduction France
Track list :
1- Liberté, Egalité, Insurrection (2 :23)
2- Je Suis Un Objet (5 :43)
3- R€volu$ion (5 :08)
4- Aux Portes Du Paradis (2 :21)
5- Seul Dans La Foule (9 :36)
6- Chiens En Laisse (5 :35)
7- Loins Des Yeux (Barbares parties VIII à XII) (24 :30)
8- Notes Pour Plus Tard (6 :43)
Line-up :
JP Louveton : Guitars, Vocals
Guillaume Fontaine : Keyboards, Backing vocals, Gaita
JB Itier : Drums
Lionel B. Guichard : Bass
David Zmyslowski : Backing Vocals, Guitar (6,8)
« Debout sur les barricades »
Citoyens, frères, camarades ! Vous n’êtes pas seuls ! Nemo
est en marche avec vous !
Voici donc son nouvel effort, sa nouvelle utopie sonore, étayant un peu
plus les fondations d’une œuvre déjà riche, largement acclamée dans nos
rangs de France, et du reste du monde progressif (cercle somme toute
hélas très confidentiel). On connaissait déjà le brillo de ces
versaillais, emmenés par le prolifique JP LOUVETON (guitares,
voix, textes, compos…). Et voici que cet album (7ème en date) enfonce
encore un peu plus le clou de son marteau militant et social (toute
proportions gardées, puisqu’il s’agit de création artistique, chacun
restant à sa place donc), pour une musique splendide, puissante, très
hautement inspirée (comme jamais à vrai dire), enfin pratiquement
dépouillée de ses oripeaux démonstratifs, de même que pour les textes,
resserrés, et plus efficaces que jamais. Il ne s’agit évidemment pas de
proposer le programme politique de demain, of course, ni cette nouvelle
vision dont le monde a pourtant tant besoin, mais bel et bien de
laisser parler avec justesse et émotion le désarroi des laissés pour
compte, les innombrables sacrifiés du pouvoir financier, dont nous
grossissons la liste de jour en jour(les paroles ici se déclinant
souvent à la première personne, choix très judicieux du subjectif,
permettant une réelle identification chez l’auditeur). Bon, voilà pour
le propos. Chapeau donc au livret et aux voix (JP Louveton chante comme
jamais, franchement en état de grâce, vocalises de toute beauté).
Et ça ne fait que continuer ! Musicalement, c’est…comment
dire…formidable ? Excellentissime ? Réussi ? Très
actuel ? Et bien tout ça à la fois !
Jamais le rock symphonique de NEMO n’a vibré avec autant d’à propos, se
rapprochant d’une pop et d’un rock de luxe bien dans son époque
(« Je Suis Un Objet », superbe), avec des structures
couplet-refrain très bienvenues, une sorte d’Art Rock aux tentacules
nombreuses et maîtrisées, offrant tour à tour: atmosphères
spectaculaires et lyriques(« Seul Dans La Foule », montée
irrésistible, très Pink Floyd dans l’esprit), progressif typique et
jazz-rock (« Chiens en Laisse » : bien cadencé, superbes
vocaux, montées façon Yes), hymne héroïque (« R€volu$ion »)
tutoyant les cimes de Trust (si si !), métal(« Loins Des
Yeux », le pavé dantesque du CD, un peu moins ma tasse de thé car
hard très agité et pompeux, ceci dit j’en connaît qui adorent), enfin
accalmies méditatives (le morceau d’ouverture et « Aux Portes Du
Paradis » sont magnifiques), j’en passe et des
meilleures … !
Les guitares sont absolument implacables, habiles, diaboliques, comme
planantes et atmosphériques, mais je ne vous apprends rien n’est-ce
pas ? Le reste du combo est plus qu’à la hauteur, impérial même,
et une fois de plus au service de compositions dans l’ensemble
exceptionnelles (pour la bonne première moitié du disque en tous cas).
Tout commence et finit avec un très beau piano, et des nappes
somptueuses accompagnent toute l’œuvre. Batterie et basse sont
hallucinantes et vous laissent sans voix. La mise en son est à tomber,
bref, on navigue une de fois de plus dans les meilleures eaux du genre…
Le truc, avec NEMO, c’est que je n’arrive que rarement à aller au bout
de leurs disques, car je les trouve trop souvent roboratifs, et un poil
bavards (musicalement parlant, surtout), bien que cela demeure souvent
un grand plaisir de les écouter.
Alors, cette révolution, un chef d’œuvre ? Pas encore, mais on en
est vraiment plus très loin. Le morceau de 24 minutes n’était peut être
pas indispensable, bien que très honorable, et aurait gagné en
concision. Et puis, nous le savons tous, il est bien difficile,
n’est-ce pas, lorsqu’on vénère le prog, de retenir ses chevaux…
Quoiqu’il en soit, ceux de NEMO ont vraiment très fière allure, et ils
viennent incontestablement de nous livrer ici le meilleur album du
groupe, de très loin à mon avis. Allez, messieurs, une marche de
plus avant le sommet!
Quand à nous, nous nous tenons debout, à vos côtés, droits sur les
barricades.
Excellent.
4/4
CHFAB