Artiste: Moogg
Album : Italian LuxuryStyle
Sortie : mai 2016
Page : https://mellowrecords.bandcamp.com/album/moogg-italian-luxury-style-new
Label : Mellow Records
Page du label :
Mouton-note: [ :-) ]
Support : CD
Auteur : CHFAB
Lien pour la pochette : https://mellowrecords.bandcamp.com/album/moogg-italian-luxury-style-new
Mots-clés pour catégorisation : jazz rock canterbury fusion rock progressivo italiano (rpi)
2011 avait vu la naissance très confidentielle de Moogg, quatuor
italien installé à Brescia, et dont les intentions sylistiques
apparaissaient claires: un esprit jazz rock et canterbury, assumant
totalement son inspiration à la source même de ces genres. Force est de
constater que l'Italie s'illustre actuellement dans cette branche
musicale (Homunculus Res, The Winstons, Picchio Dal Pozzo encore en
cativité assez récemment ), et dont on oublie souvent qu'elle est à
l'origine même du rock progressif. Mais là n'est pas le propos. Ce
style tient-il encore la route cinquante ans après son
apparition? Eh bien la réponse est OUI! En 2017, il est tout à
fait pertinent de continuer à célébrer cet alliage si fondateur, sans
pourtant sonner daté... Improvisation et savoir faire en matière
de composition, Liberté de ton, de format, d'ambition, désintéressement
total aux contingences du succès, tout est là pour susciter l'intérêt
au fil du temps, de même que le rôle central de ses claviers, dont la
magie analogique, sonorités et effets compris (Rhodes, electric piano,
Clavinet, Wurlitzer, Hammond, et Moog bien sûr!) est plus que jamais au
goût du jour...
Revenons un instant sur 2017 donc, qui débute, et qui va résonner comme
une année anniversaire, tant 1967 (il y a un demi siècle donc!) a vu
débuter les artistes les plus importants de la fin du 20ème siècle:
Hendrix, Bowie, Pink Floyd, Les Doors, Soft Machine, Sergent Pepper des
Beatles, pour ne siter que les plus évidents...
Donc Moogg, visiblement en pleine forme, dont le poste de bassiste
vient d'être remplacé, et dont l'intention selon son nouveau titre
serait de nous faire partager un certain sens du luxe à l'italienne...
Qu'en est-il? De l'or, de la peau de zèbre, un cadre style fin 60s, du
rouge, du blanc... On jurerait discerner là une certaine ironie... Mais
peut être pas...? ça c'est très canterbury par
exemple...<i>Italian Luxuray Style</i> est un disque
énergique, à l'enthousiasme communicatif, hyper rythmé (prouesses du
batteur), s'affublant d'oripeaux particulièrement fusion, bien groove
(on pense à Weather Report notamment), et de fait pas tant canterbury
que ça. Qu'importe, le charme opère (quelques parties de chant très
typiquement <i>rock progressivo italiano</i> ou RPI), et
puis ça joue sévère, sans doute encore mieux qu'auparavant! On notera
également, et ce dès la première écoute, que ce disque offre plus de
consistence que son devancier. Variété des morceaux, sophistication,
richesse de ton au sein d'une même pièce, diversification des
influences (la Zeuhl fait son entrée sur « L'estinzione Del
Congiuntive »), sans oublier un souci mélodique permanent.
Bref, là où le premier album proposait une approche assez classique du
genre, on aborde ici, comme espéré, des compositions plus
travaillées.
Sans révolutionner sa musique, ni la propulser au sommet du troisième
millénaire, Moogg confirme non seulement l'espoir qu'il avait suscité,
mais présente même une belle marge de progression dès son deuxième
album. C'est une excellente nouvelle pour la suite. Pour tout amateur
du genre, et au bien delà.