19 04 10
MIRIODOR – Avanti!
http://miriodor.com/wp/
http://www.myspace.com/miriospace
label: Cuneiform Records
Québec, Canada
Track list:
1. Envoutement (9:16)
2. Bolide Debile (8:44)
3. La Roche (9:17)
4. Ecart-Type (6:39)
5. A Determiner (10:29)
6. Avanti! (8:18)
7. Reveille-Matin (7:54)
Total Time 60:37
Line-up:
- Bernard Falaise / Guitars, Fretless Bass, Mandolin, Banjo, Keyboards,
Turn Table
- Pascal Globensky / Keyboards, Synthesizers, Piano
- Rémi Leclerc / Drums, Percussions, Sampler
- Nicolas Masino / Bass, Keyboards, Piano
ans!...
Guests:
- Pierre Labbé / Tenor Saxophone, Baritone Saxophone
- Marie-Chantal Leclair / Soprano Saxophone
- Maxime St-Pierre / Trumpet
sur les chemins de traverse..
30 ans!.....Trente années que cette formation existe au Québec (initiée
en 1980!...), et dont je n'avais encore jamais entendu parler (à peine
le nom, et encore...). Il a fallu que j'aille gratouiller sur nos
sites-confrères, en quête (incessante... avides humains que nous
sommes...) de nouveautés, et que je tombe sur un article
alléchant, au sujet de la sortie de leur nouvel album.
En effet, MIRIODOR en est déjà à son dixème album (dont deux live!),
son talent semble s'être confirmé déjà depuis bien longtemps, apparenté
RIO, et ce malgré de nombreux remaniements au sein du groupe (seuls
GLOBENSKY et LECLERC sont restés à la barre depuis le début,
respectivement aux claviers et percussions).J'ai donc insisté auprès de
notre cher Denis afin de découvrir bien vite les univers fabuleux
de ces gars là (pas de fille).
Je n'ai fichtrement pas été déçu; amoureux du GENTLE GIANT le plus
ambitieux (exigence des compositions, atonalité régulière, sonorités
typiques des claviers, clavecins et autres sonorités goguenardes en
tête), et du contrepoint d'un King Crimson (par exemple), chaque
mouvement vous captivera de par ses motifs (tricotés en canon, entre
basse, clavier et guitare), ses atmosphères étranges (parfois
déroutantes mais sachant si bien retomber dans les sentiers de
l'harmonie), nous projetant à l'envie dans des séquences
cinématographiques et autre génériques de la période 70s, ciné comme
télé (qui se souvient de la musique fantastique de VIDOCQ?), pour une
musique totalement instrumentale.
Le niveau d'exécution de tout cela est tout bonnement admirable, il ne
s'agit pourtant pas d'en foutre plein la vue, et les solis sont ici
très sobres, mais non dénués d'intérêts, tant ils font corps avec la
matière du disque. Les séquences sont dans l'ensemble assez
intriguantes, empruntes d'une certaine majesté(le morceau d'ouverture),
d'un bein de mélancolie début vingtième, d'un mystère distillé avec une
grande classe, inquiétant comme apaisé. Les machines ou ce qui s'y
apparente y sont aussi convoquées à mainte reprise.
Les claviers offrent tout un festival de sons analogiques,
(vibraphones, moog, LFO, orgues, et autres sons pincés ou aigres)
samplés ou non, sans oublier le piano. Parfois, trompette (splendide
solo sur "Bolide Débile", très MILES DAVIS), et saxophones,
interviennent lors de rythmes funkisant à souhait (une fois de plus, ce
sont les Gentils Géants qui donnent le ton), mais ces instruments à
vent savent également serpenter à l'unisson, pour de splendides
digressions façon CANTERBURY SCHOOL (on peut penser à NATIONAL HEALTH
notament).
La batterie est exemplaire de précision, fine et nuancée, jazz, rock,
funk, groove, bossa, polyrythmique, bref, variée à l'envie, et la
palette des percussions y est tout aussi honorée.
La guitare est souvent saturée et acide, dans la tradition d'un
ROBERT FRIPP (école désormais appelée MATH ROCK), sachant tisser de
belles enluminures, de délicats ou bondissants motifs rythmiques, de
superbes arpèges, et même le blues s'y fait sentir au détour de "A
déterminer" (05).
La basse fait un travail tout aussi convainquant; à la fois mélodique
et rythmique, contribuant sans cesse à la texture dense des entrelacs,
dans des canons très imbriqués, où bien souvent, le même phrasé est
partagé par tous les instruments, insufflant à la musique de MIRIODOR
une vitalité incroyable.
Au sein même des tensions dramatiques ou harmoniques du disque,
l'humour et la légèreté apparaissent souvent au détour de séquences
contrastées, fait suffisament rare pour être mentionné (les voix
moqueuses de "Meeting Point").
La basse est excellente, à la fois mélodique et rythmique. Elle est
totalement partie prenante de l'album, et dialogue sans cesse avec ses
comparses.
Voilà donc tout juste une heure de temps consacrée à un ouvrage
admirable, portant haut et fort le flambeau de leurs ainés, ayant
miraculeusement digéré leur héritage, RIO mais franchement pas trop,
pour en ressortir singuliers et splendides. Pour achever de vous
convaincre, allez visiter le superbe site du quatuor. Alors, AVANTI!
Splendide....
CHFAB
4/4