09/03/09


MATHEW PARMENTER - HORROR EXPRESS
http://www.myspace.com/mathewparmenter
http://www.strungoutrecords.com
USA

1. In The Dark   (9:22)
2. O Cesare   (3:41)
3. Escape Into The Future   (4:47)
4. Kaiju   (3:51)
5. Snug Bottom Flute And Starveling   (3:41)
6. Golden Child   (3:51)
7. Monsters From The Id   (7:53)
8. Polly New   (10:07)
9. All Done (Horror Express)   (7:19)
10. The Cutting Room   (5:41)                                                                                                                                                                  


Mathew Parmenter - Vocals, Keyboards, Guitars, Violin, Saxophone, Bass, Drums (avec un certain Henry), Effects.



Quel bonheur, quelle joie immense (pour moi) que de devoir présenter le nouvel album d'un artiste aussi majeur, à mon sens, que Mathew PARMENTER, auteur, compositeur, interprète et multi-instrumentiste de surcroit. Sans doute faut-il rappeler aux nouveaux venus qu'il est également le mentor de feu ( mais bientôt rejaillissant de ses cendres selon ses dires...?) « DISCIPLINE », groupe tout aussi remarquable.
On marche quasiment depuis le début, avec lui, dans les pas de KING CRIMSON et VAN DER GRAAF GENERATOR, en une sublime fusion d'une mélancolie toute lumineuse (quel beau ménage...), traversée de fièvres et de répits poignants.
 
Voici donc la deuxième parution en solo de notre homme à la créativité magnifique, tout autant que sa voix et sa présence scénique (j'en ai pas fini avec les superlatifs...), souvenez-vous en effet (ceux qui ont cette chance) de « ASTRAY », 1er effort en solitaire; collection formidable de chansons admirablement inspirées, toutes de folk habillées, aux arrangements superbes car simples et incroyablement mélodiques ( c'est son talent le plus certain ), chansons à l'humanité sincère et renversante, conclues par une vraie pièce progressive, un feu d'artifice sidérant de beauté et de puissance, à mettre( selon mon cœur ) au panthéon des plus beaux joyaux de la couronne prog, toute époque confondue (si si si...).
Alors après un tel choc, l'attente fut concentrée, recueillie,bien que finalement languissante.
D'emblée, on a de nouveau affaire à un autre chef d'œuvre avec « HORROR EXPRESS »;  
la totale sincérité du bonhomme fait encore ici merveille, mais dans une tonalité néanmoins très sombre cette fois-ci, et c'est tout d'abord avec la place qu'occupe le piano dans tout l'album, instrument si complet, si riche (ah ces arpèges...), que finalement peu d'autres sons viendront embellir, tant il saura distiller angoisse, mystère, mélancolie, tendresse, tension, mélodies trainant parfois chez SATI, dans le blues, et même vers les BEATLES...(cherchez bien...). Oui, la plupart des arrangements ont choisi la nuance, la sobriété, voire la discrétion, pour ne pas surligner un propos au demeurant déjà très fort  émotionnellement.

 Et puis cette voix si expressive qu'est la sienne (PETER HAMMILL évidemment n'est pas loin, mais on peut y déceler les accents lancinants de THOM YORKE dans l'intention tout du moins, avec un timbre propre à PARMENTER, sans équivalent sur toute la galaxie progressive) ne cesse de captiver nos carcasses étonnées.

.Le violon s'invite sur une ou deux pièces , avec tout autant de maîtrise et d'à propos,  on s'invite même du côté d'un funk (Escape Into The Future) technoîde aux accents fantômatiques, rafraîchissant, bien que pas aussi réussi que le reste (c'est peut être le seul bémol de l'objet).
La section rythmique est également tenue par le maître, simple, ténue, présente, sobre, intervenant chaque fois avec pertinence.
Les chansons se succèdent avec tranquillité, fortes de leurs charges émotives, comme tout autant de chapitres en pointillés; on pourrait croire à un seul et même opus. Quelques pièces instrumentales, courtes, en ponctuation, puis les 3 ou 4 derniers morceaux deviennent plus substantiels.
Et l'on se voit saisi, tout au long de cette oeuvre sombre (bien plus que l'opus précédent, son titre , pour la faire courte, en dit long), par cette torpeur incroyable, ces lancinances venimeuses( Golden Child, The Cutting Room, Kaiju), submergé par tant d'intensité. Attention, ici intensité ne rime pas avec virtuosité, ni pompiérisme.
On tient vraisemblablement dans ces mains, avec un tel album, un diamant beau et brut, sans démonstration( les compositions se suffisent presque à elles-même), sans bling-bling (suivez mon regard) , à taille humaine, même si on y explore les aspects les plus inquiétants de nos existences.
Un album qui se veut sans nul doute le reflet de son époque.
Monsieur PARMENTER merci , et bravo.

REVENIR À LA LISTE