08 05 10
MASAL_ Glagal
2009
http://www.myspace.com/masalmusic
labal : Purple Sheep, Musea Records
France
Track List :
1- Banzaï (05 :27)
2- Galgal I (06 :09)
3- Galgal II (07 :01)
4- Intergalactic Tango (05 :46)
5- Prélude et Fantaisie espagnols (02 :36)
6- Talitha Coumi (14 :49)
Line-up :
Jean-Paul Prat : piano, SH101(1), bass(1), guitar(1,2,3,4)
Jean Prat : drums
Julien Sarazin : bass(2,3,4,6)
Richard Héritier : Saxophones(1,2,3,4), baritone sax(6)
Alain Deblossat : tenor & soprano saophones(6)
Olivier Louvel : Guitar
« …l’éclat de la chrysolite… »
Jean Paul prat, vivant dans le sud de la France, compositeur par
excellence, pianiste somptueux (mais pas soliste donc) et
guitariste-bassiste à ses heures (sur cet album en tous cas), nous
avait déjà fait partager ses compositions talentueuses en 1982 ( il y a
28 ans donc !), pour une musique emprunte de jazz et de classique
plutô début 20ème. Sa musique est d’une profondeur et d’une
éléganc e rares, logiquement orchestrée par un piano harmonique,
altier, tout en arpèges soyeux ou inquiets, déclinant les sensations
troublées d’un Bartok, Stravinsky, Satie, Coltrane, mais pas seulement.
Lui-même avoue être comme traversé par des flots d’influences qui lui
échappent.
Il a écumé les scènes de France, ouvrant pour MAGMA, GONG, SOFT
MACHINE, et le rapprochement avec les uns et les autres semble
assez évident. On pensera énormément aussi à un confrère contemporain,
en la personne de Patrick FORGAS (FORGAS BAND PHENOMENA), dont la
démarche est très similaire.
L’album ici présent est le fruit d’une œuvre très écrite, faite
d’accents inquiets (1,3), démotions en demi teinte, de lumières
et d’éclats fugaces, dont les litanies sinueuses sont développées par
des guitares et des saxophones (souvent à l’unisson) splendides,
impériaux, syncopés à souhait.
La section rythmique est très enlevée, jazz dans l’âme, superbe de
précision, variée, claudiquante ou funky, nuancée ou apaisée, offrant
un écrin idéal aux accompagnement pianistiques.
Le piano, seul maître-clavier à bord, égraine ses accords sophistiqués
avec une grâce et une régularités admirables, sans la moindre
ostentation, humblement au service des œuvres.
La production est d’une clarté confondante, comme souvent celle du jazz
sait l’être, et le mixage est exemplaire (gros travail lorsqu’il s’agit
de prises acoustiques).
Les amateurs de ZEUHL et autre ROCK IN OPPOSITION y trouveront
certainement leur plaisir, tout en invitant aussi ceux qui recherchent
l’harmonie et les belles mélodies (6), car son travail semble opérer
essentiellement sur le fil des choses, entre les frontières des
domaines reconnus, comme une sorte de funambule ou d’architecte
incertain. La couverture du disque illustre assez bien cette
impression ; on y voit un objet, un volume, fait de matière
fragile et à demi transparente, dont les couleurs hésitent à apparaître
ou s’effacer…
Une splendide respiration dans le paysage si virtuose, parfois
tapageur, et ébouriffé, du progressif actuel.
Pour des journées oisives, d’un soleil au balcon : superbe.
CHFAB
4/4