KAUKASUS - I - © Burning Shed Records 2014
Ecrit par CHFAB
03-05-2014
« gazoil, narcotique et fin de monde »
KAUKASUS est un tout nouveau trio, formé par des gens pas si nouveaux,
eux, et en dehors de ce fait, ce tout premier effort présente des
atouts très réjouissants. Il est d’ailleurs conseillé (comme pour tout
autre découverte d’ailleurs) de ne pas se préoccuper du line-up, ni du
label à l’avance, histoire d’avoir le moins de préjugés possibles, et
d’être surpris, s’il nous est encore permis de l’être (tant d’albums
sortis, pour si peu de retenus, une fois la découverte passée… !)
« I », c’est le nom de ce premier opus, pratique un rock
particulièrement atmosphérique (4,7), très crépusculaire (mais pas
doom !), envoutant et vénéneux, apocalyptique comme
mélancolique(7), et le tout d’un équilibre assez rare, avec une vraie
personnalité qui plus est. Premier atout : la présence d’une
flute, splendide, jamais Tullienne, ce qui a le très grand mérite
d’être signalé ! Elle y est pourtant reine, avec un son souvent
saturée, ce qui lui réserve la même place qu’une guitare électrique par
exemple, planant souvent bien au dessus de la mêlée, un vrai régal…
Deuxième atout : différents styles traversent ce premier KAUKASUS,
parfois franchement contrastés, ce qui fait aussi sa force, son
renouvellement au fil des écoutes ; stoner altier, puissant et
funèbre (1), kraut (4, psychotrope au dernier degré, avec une flute
totalement nébuleuse !), post rock, ou même cold pop (2), voire
free jazz psyché (7)… Chaque composition mettant l’autre en valeur, en
une sorte de catalogue ininterrompu. Le chant est très présent, sur
chaque pièce quasiment, pris en charge par Rhys MARSH (The Autumn
Ghost, The Opium Cartel…), voix hybride entre Tim Bowness et Mickael
Akerfeldt, toute en suavité et puissance, même si parfois très
maniérée, toujours est-il que la plupart du temps il colle
parfaitement aux ambiances proposées. Les guitares sont somptueuses,
stratosphériques ou hard, pesantes ou stoner mid tempo, lysergiques à
souhait. Les deux autres têtes chercheuses du combo ne sont pas en
reste non plus (et c’est là qu’on aborde le troisième gros
atout) : Ketil VESTRUM EINARSEN (Jaga Jazzist,
Motorpsycho !), pour cette flute si magique, et Mattias OLSSON
(Änglagård, White Willow), tout le monde s’échangeant les rôles un peu
partout, et ce pour un résultat très cohérent et bien live! La batterie
est inventive (incroyable Mathias OLSSON !), plus jazz ou free que
rock, même si martiale au possible à l’occasion, offrant à
« I » des passages vraiment prenants physiquement, et de
formidables montées en puissance (7). La basse est reptilienne comme il
se doit, et de nombreux passages sont digressifs et hypnotiques…
Le digipack, superbe, lunaire au possible, annonce l’espace que se
disputent le vide sidéral et la lumière des astres… Les compos sont
plutôt simples, donc très lisibles, mais pas simplistes, et les
norvégiens s’y entendent merveilleusement à étirer l’espace et le
temps, pour nous faire perdre pied, dans une jubilation toute
électrique et synthétique . Difficile de ne pas résister à une telle
sensualité, à de tels voyages aux confins de l’esprit et du corps…
bref, vous l’aurez compris, ce disque est une promesse très attirante,
si tenté qu’une suite y soit donnée, du moins pour les amoureux des
groupes précités. Bref, la Norvège, encore la Norvège, avec un disque
abyssal et fascinant, et l’idée que le meilleur reste à venir !
Sans doute dans le futur palmarès 2014…
4/4
Tracklist
01. The Ending Of The Open Sky (5:34)
02. Lift The Memory (8:53)
03. In The Stillness Of Time (5:57)
04. Starlit Motion (5:21)
05. Reptilian (9:10)
06. The Witness (4:18)
07. The Skies Give Meaning (8:06)
Line-up
Ketil Vestrum Einarsen - Keyboards, Flute, Tenor horn, Hulusi
Mattias Olsson - Guitar, Bass, Drums, Mellotron, Moog Taurus
Rhys Marsh - Vocals, Guitar, Bass, Keyboards, Mellotron
Site officiel:
http://kaukasus.no
Pays:
NORVEGE