JACK DUPON – Bascule A Vif (avril 2012)
http://www.jackdupon.net
label : Musea Records (Transit Music Group)
France
Track List :
CD1
1- Intropression (06 :12)
2- Le Château De L’Elephant (07 :00)
3- La Marmite Du Pygmée (09 :25)
4- Jeudi Poisson (13 :19)
5- Le labyrinthe Du Cochon (09 :28)
6- La Cousine Du Grand Mongol (09 :12)
CD2
1- Le Secret Des mouches, Le sacre De La Reine, Mille Millions De
mouches molles (31 :32)
2- Cravate Sauvage (09 :25)
3- Oppression, Dépression, Les valeurs du Cool (13 :44)
Line-up :
Arnaud M’Doihoma : Bass, Vocals
Grégory Pozzoli ; Guitar, Vocals
Thomas Larsen : Drums, Percussions, Vocals
Philippe Prebet : Guitars, Vocals
« Basculez, les mouches, basculez ! »
Premier témoignage live de ce groupe auvergnat (vive la France!), au
propos déjà abordé en ce site, aux allures foutraques, turbulentes et
jouissivement ironiques, dont le rock avant-garde avait su déjà nous
secouer les neurones autant que les boyaux. Vu le niveau des
interprètes, leur versatilité et leur plaisir manifeste à travailler en
studio, la scène n’augurait que du bon, gage d’un joyeux bordel
pourtant très maîtrisé. Une crainte pouvait se faire sentir cependant,
l’épreuve du live, et la difficulté possible de ne pas tenir la route
sur des compos diablement touffues, biscornues, et pleines de
rebondissements … Examen réussi haut la main, tant il est confirmé que
l’univers de Jack Dupon s’est construit dans le travail répétant,
jusqu’à ce que chaque morceau coule de source. Et je peux vous dire que
ça coule ! Quelle claque, quelle aisance, quelle performance,
parce qu’il faut se les enfiler, tous ces monuments (« Le Secret
des mouches… » décroche le pompon) ! Et on y retrouve la même
excitation que sur CD, avec quelques débordements en plus, évidemment.
Le dernier album est particulièrement bien servi (Démon Hardi, 2011),
proposant 6 compos sur 7, le concert culminant avec les 31 minutes de
la trilogie des Mouches (l’Echelle Du désir, 2008), n’en jetez
plus !!! Tout est là, la verve, les sarcasmes, le groove, les
chants atones, les psalmodies, les ruptures, la folie, les montagnes
russes, les envolées de manche, la dramaturgie, le tout servi par un
son excellent (même le public est là) et une exécution tout bonnement
épatante. Ça tient la partition avec mordant et ça improvise avec une
réelle jubilation.
Alors, bien sûr, une telle quantité de séquences et de tensions en fera
fuir certains, abasourdis qu’ils seront par tant de boulimie
musicale…On peut les comprendre, et à n’en pas douter, ce double live
résonne comme une œuvre plutôt copieuse…On pourra aussi regretter
l’absence visuelle de ce concert, qui, sans doute, ajouterait un
intérêt supplémentaire à cette heure et demie de scène… Ce n’est sans
doute pas un album que l’on remettra immédiatement sur Play, après
l’avoir écouté, et on préfèrera attendre le moment et l’humeur choisis
pour le remettre, mais il serait vraiment dommage de ne pas faire cas
d’un groupe pareil. Les séquences mélodiques ne manquent pas et la
force live de ce groupe est indiscutable. Entrez donc dans le délire
bariolé (la pochette en témoigne !) de ces cadavristes exquis,
vous ne le regretterez pas. De plus, Bascule A Vif s’avère être une
excellent introduction à la discographie de Jack Dupon. Enfin, on peut
imaginer aussi qu’une étape est franchie pour eux désormais, un
enregistrement public représentant souvent une sorte de synthèse.
Est-ce l’annonce d’une évolution lors de leur prochain album ? On
pourrait le souhaiter, si l’on espère de leur art qu’il soit un poil
plus dépouillé (parfois), et si l’on attend qu’il s’en dégage un peu
plus d’émotion (mélancolie ? tendresse ? sérénité ?). En
attendant, on peut s’éclater à l’envie avec « Bascule A
Vif ». Et si leur style ne choisit pas de changer à l’avenir, j’en
connais qui ne s’en plaindront pas !
4/4
CHFAB