HERD OF INSTINCT – Same
http://www.wix.com/herdofinstinct/herdofinstinct
label : Firepool Records
 USA

Track list :
1- Transformation  (2 :01)
2- Room Without Shadows  (4 :49)
3- Road To Asheville  (5 :40)
4- Hex  (4 :35)
5- Blood Sky  (5 :01)
6- Anamnesis  (5 :50)
7- Vibrissa  (4 :47)
8- Possession  (4 :22)
9- S. Karma  (4 :43)
10- The face Of Another  (4 :20)

Line-up :
Mark Cook : Warr Guitar, Fretless Bass, Fretless Guitar, Ebow, Synth, Acoustic & Nylon String guitars, Chunk Guitar, Programming, treatments, Loops, Keyboards
Mike Davison : Guitar, Guitar Synth, Space Guitar Chords, Nylon string Guitar, Spastic Guitar, Sitar
Jason spradlin : Drums, Marimba, Camel Bells, Low Synth Drone

Guests:
Gayle Ellet : Mellotron & guitars (5,7)
Bob Fisher : flute (3,9)
Gavin Harrison : Drums (7,8)
Jerry Marotta : drums & percussion (5)
Pat mastelotto : Drums, Electronics & Percussion (6)
Martin McCall : Percussion (3)
Mike McGary : Keyboard Solo, Additional Synth Treatments (7)
Markus Reuter : Touch Guitar , Solo & Loops (6,8)
Dave Streett : Warr Guitar (3,5), Bass guitar (6,7)
Kris Swenson : Vocals & lyrics (5), Vocal samples (8)

« L’instinct en troupeau »
Avec une pochette comme celle-là, je me suis dit qu’on n’allait pas se marrer des masses… ! Forcément, avec un fœtus en cour de gestation, dont le crâne et ce qui semble être ses pensées dévoilent un brasier infernal aux arbres sauvagement calcinés…on va pas être chez Disney… ! Tant mieux, d’un côté, mais enfin, si c’est pour se farcir un énième groupe d’agressif speed trash grind metal en colère, ben ch’uis pas hyper client..!
D’ailleurs l’intro du disque ne dépareille pas avec mon pressentiment ;  piano martial, vibraphone tendu, tambours du Bronx, descente chromatique toute en angoisse, accalmie sourde, inaugurant du pire… (ceci dit, je ne m’attendais pas à ces sons là…). La suite m’attrape par le paletot pour me filer une de ces mandales façon…métal bien méchant, double grosse caisse de rigueur, claviers de film d’horreur, et guitares acérées…
Mais aussi il faut avouer que j’y perçois bien autre chose…des contrepoints de six cordes très KING CRIMSON dernière mouture (90-2000), des synthés plutôt prog, du Chapman stick (ah ben oui, en effet), et bon nombre de ruptures. Le tout ne respirant pas franchement la joie de vivre…Bon, c’est pas si mal, mais si toute la galette est sur le même ton, j’vais souffrir…et vous avec, chers lecteurs…
Et bien, une fois d’plus, me voilà puni de mes préjugés, car je n’aurai désormais de cesse d’aller de surprise en surprise. Nous voilà en Inde pour le troisième morceau ! Tablas, Frippertronics et flute planante, ensuite séquence puissamment rythmée, puis de nouveau une flûte, virevoltante cette fois. Batterie très jazz, programmations et boîte à rythme, et c’est très clairement maintenant à DJAM KARET que je songe (ben tu m’étonnes, l’un de ses fondateurs apparaît deux fois dans l’album !)…très bon morceau qui se finit…à la guitare classique !
La suite reste du même tonneau (et du meilleur !), nous baladant d’un univers à l’autre, entre expériences planantes et modernes, pop crimsonnienne en diable (4), cassures métal (Porcupine Tree en tête), ambiances post prog, et digressions école Robert FRIPP à foison…On a vu pire comme références, et malgré les citations plutôt nombreuses, on y ressent quelque chose d’éminemment singulier, avec ces claviers- synthés-analogiques-percussifs, et puis, au détour d’une pièce, on tombe sur une voix féminine, assez bienvenue. La flûte réapparaîtra également, plus tard, sans prévenir, et avec beaucoup de bonheur. Et puis cette formidable warr guitar (5) dont on pense encore qu’elle n’est que l’apanage des TONY LEVIN et autres TREY GUNN !... Que nenni mes agnelets !
Bon, vous lavez bien capté, HERD OF INSTINCT reprend là où le Roi Pourpre c’est arrêté, depuis un bon moment déjà (et c’est pas son dernier « Scarcity Of Miracles » qui me démentira, parce que je le trouve assez…comment dire…ennuyeux et plat), et l’on jurerait  que nous vient d’arriver un « POWER TO THE CONSTRUCTION OF THRACK 2 » dans les bacs !... parole ! Comme une légitime évolution de cette formation majeure du progressif tonal, du rock et de la musique en général.
En plus d’un niveau technique excellent (la liste des invités est à pleurer, voyez qui tient les batteries, par exemple! Tu m’étonnes !), nous voilà face à un album incroyablement inspiré, que ce soit au niveau des compositions ou des arrangements, de la palette sonore (très éclectique), des séquences qui se succèdent avec un agencement et une attention sans cesse renouvelés, distillant une musique tout bonnement passionnante. Quand aux impressions très sombres et oppressantes du début, elles vont bien vite faire place à des morceaux absolument contemplatifs, imprégnés de beauté cyclique et prenante, représentant à mon sens l’indéniable réussite de ce groupe. Alors, on ne criera pas (encore !) au génie à tout (les circonvolutions vénéneuses et torturées du début, la première partie du dernier morceau), mais presque, je vous assure…
Laissez-vous étonner par HERD OF INSTINCT, formation (trio en fait) américaine, aux idées fort  nombreuses, au bras visiblement fort long, aux détours toujours inattendus, pour des traversées en sommeil paradoxal tout à fait fascinantes.
Suivez ce troupeau !!!
Très prometteur.
3/4






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