30 10 10
FONDERIA- My Grandmother’s Space Suit
http://www.fonderiamusic.com
Label: Burning Shed
Italie

Track List:
1- Moebius Onion Rings  (04:33)
2- Istanbul  (06:43)
3- Loaded Gun  (06:23)
4- Gravity Wave  (05:43)
5- Liquid  (06:39)
6- A Billion Electric Sheep  (06:48)
7- Gojira  (06:51)
8- I Can’t believe This Is Just A Pop(E) Song  (03:27)
9- Doctor’s Hill  (05:57)

Line-up:
Emanuele Bultrini: Guitars
Federico Nespola: Drums
Luca Pietropaoli: Trumpet
Stefano Vicarelli: Keyboards
Claudio Mosconi: Bass
Barbara Eramo: Vocals on( 03)
Emmanuel Louis: Vocals, guitars (08)
Cristiano De Fabritiis : Vibes (01)

« Espace en première Classe »
Qu’est-ce que c’est que cet insolent talent italien ?!!... outre l’école symphonique 70s et son perpétuel renouveau, tel un magnifique phénix  transalpin, voilà déjà une nouvelle école, mariant  jazz, musiques nouvelles, post rock et pop, à l’instar de ROHMER, ou CHANCE : RISIKO (en plus complexe cependant), pour moi LA révélation de révélation de 2009. Il y avait TORTOISE, ou bien  ALGERNON pour  les Etats Unis (Chicago), RADIOHEAD pour l’Angleterre…pas des moindres n’est-ce pas ? Je n’ai cité là que ceux que je connais, et j’ai hâte de découvrir les autres…
Et bien il faudra désormais compter avec FONDERIA, dont c’est déjà le troisième album. « eh! réveille-toi! » me disent déjà ceux qui connaissent, et ils ont bien raison. Je suis donc passé à côté de ça ! Heureusement, Régis de PROGPULSION (analyses concises et judicieuses) était là et veillait au grain. Merci Régis !
FONDERIA existe depuis 1994 et est composé de quatre gaziers rompus aux arts délicieux du jazz et de la pop, bientôt rejoints par de nombreux camarades. Guitare, batterie, claviers et trompette. Aaah la trompette… rarement utilisée dans le prog, et pourtant divinement employée chez GENTLE GIANT, ANEKDOTEN (si si, au début), FROGG CAFE, AFTER CRYING…etc.
J’ai toujours considéré que cet instrument était merveilleusement évocateur d’émotions lumineuses comme mélancoliques. Et c’est bien le cas sur ce splendide disque. Mais ce n’est pas le seul secret de cette musique miraculeuse.
01 : Dès l’ouverture, c’est l‘enchantement, et vibraphones et orgue Hammond annoncent la teneur de débats. Puis guitares aux arpèges délicats et solo superbe de beauté simple, avec bien sûr la sourdine de la trompette, ou encore ses mélopées tenues, pour une pièce toute en émotion, dépouillée, profondément humaine, pop et… jazz bien sûr.
02 : La suite est du meilleur tonneau ; rythme sec et funky à mort (on tape du pied), bidouillage électro, tension et basse à la MAGMA, trompette impériale et mellotron !... Ce dernier apparaîtra régulièrement, et je peux vous le dire: ça plane sec…
03 : Ensuite c’est le Fender Rhodes, calme et aérien, une voix féminine très délicate (on dirait ANNEKE VON GIESBERGEN), dans un anglais parfait, guitare ouatée et claire. Beaucoup d’espace, de plenitude. Batterie feutrée façon  « Set Controls For The Heart of The Sun” de qui vous savez, puis ça décolle dans le miel et la lumière du matin, en un post rock éthéré…Les arrangements sont de toute beauté.
04 : On passe à une pulsation plutôt « Club », élecro soft en bandoulière, rif de guitare en boucle aux accents funky. Idéal pour marcher longtemps dans les rues nocturnes de votre ville préférée, ou rouler dans une campagne douce et luxuriante…ça y est, on a compris, on a envie d’être en vacances, ou bien tout simplement disponible au temps qui passe, comme ça, tranquille.
Je ne vais pas vous faire le décorticage exhaustif de ce CD car chaque intro, chaque apparition des instruments, des mélodies, des rythmiques, sont un enchantement (05, 06), ou presque. Il faudra préciser que la musique est essentiellement instrumentale, que la harpe apparaît ça et là, par petites touches, et que ce n’est pas la virtuosité qui est de mise, mais uniquement l’effort porté aux ambiances, toutes très réussies, même si pas toujours hyper renouvelées, et parfois « lounge ». Et puis KING CRIMSON y apparaît ça et là(02,06). Le morceau numéro 8 quand à lui est une sacrée déconnade , maniant émotion et autodérision, très 80’s.
Les puristes rétorqueront que les compositions ne brillent pas par leur complexité, mais on a bien compris depuis déjà longtemps que l’art de faire du beau avec du simple et du court était parmi les plus nobles, donc il n’y a aucune raison de bouder son plaisir. Tout est beau, calme, inquiet ou contemplatif, très équilibré, et alterne avec bonheur. Le dernier morceau est particulièrement fantastique. Ça doit jouer grave sur scène…Bon, je crois que j’ai tout dit, et le tout peut aisément se résumer au dernier mot de la dernière phrase.
Bonheur.
CHFAB
4/4

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