ENNIS TOLA- Seed
http://www.ennistola.com
label: Anon Islet Records
Australie
Track list:
1- Back To Dreaming (03:36)
2- Lucifer’s Dance (04:14)
3- Empty Thoughts (01:46)
4- 58th Harmonic (04:41)
5- Enchant Me (03:23)
6- Turn My World Around (05:00)
7- Intro (02:29)
8- Passage (02:38)
9- God’s Lament (03:40)
10- The Life You Have Been Given (06:10)
Line-up:
Tomas Fitzgerald: Vocals, Acoustic and electric Guitars, Piano FX,
Percussion
Karen Heath: Bass clarinet, Clarinet, Flutes, Koto, Piano
Chris Hitch: Bass
Thom Mann: Drums
Ryan Mc Cobb: Electric Guitars, Atmos
Guests:
Richard Heath: Vocals (Passage introduction)
George Karas: Drums (The Life You Have Been Given)
Luke Richardson: Double Bass (Introduction)
Amarina Waters: Vocals (Empty Thoughts)
“ Une bar mitzvah dans le bush ?…”
Amis des kangourous, bonjour! Si je vous disais qu’il existe un chemin
certain entre du heavy acoustique (!!!) et le souffle lancinant et
sensuel de la musique KLEZMER, vous ne me croiriez pas ? Et bien
vous auriez tort, mes p’tits walabis ! J’en veux pour preuve les
tous derniers albums du très vénérable JETHRO TULL, qui, déjà, avait
ouvert cette voix entre rock symphonique de chambre et parfums
d’arabesques byzantines…Et ce, avec une certaine réussite, notamment
pour leur dernier CD en date : Jethro Tull.COM
Avec l’album ici présent la relève semble absolument évidente, et la
filiation indubitable, nous provenant d’un continent pourtant sacrément
lointain, je veux parler de L’Australie…
Voici donc le premier effort de ce groupe, emmené dès 2008 à Melbourne
par TOMAS FITZGERALD, homme à tout faire( composition, écriture, chant,
guitares, claviers, percus), splendidement épaulé par les instruments à
vent de KAREN HEATH. Le chant en anglais du maître est nuancé tout
autant que puissant, soul, et plaintif à souhait, pétri de ce blues
hébreu magnifique (tradition du cantor), évoquant CHRIS CORNELL (ex
Soundgarden) comme RICHIE HAVENS (02, 06), et mazeltov, ça c’est des
pointures !…Bref, y a de l’âme et du grain au fond des cordes…Déjà
un très bon atout.
Mais la véritable pâte d’ENNIS TOLA (il faudra traduire ce que signifie
ce terme) provient des interventions de la demoiselle (madame ?),
aux forts effluves de clarinettes, en plus de flûtes mélodiques (mais
pas trop, on est pas tout à fait dans la verve d’un IAN ANDERSON), et
c’est au fond le travail d’un DAVID JACKSON qui nous vient à l’esprit,
tantôt fondant les interventions dans la masse mélodique, tantôt
rythmique, tantôt tenant la place des leads. Remarquable travail
d’arrangements, opérant entre les enluminures acoustiques (magnifiques
arabesques de guitares) et riffs plombés, pour notre plus grand bonheur
(06, 08, 09).
Dès l’ouverture, on envoie le bois entre mélopées lancinantes et
contrastes néo funk rock (Quelque chose des Red Hot…), pour ensuite
osciller du folk au métal en un claquement de doigts, sans oublier les
litanies (07) et entrelacs de ce moyen orient nomade, ayant marqué la
musique de tant de peuplades. Les rythmiques se veulent plutôt
occidentales, parfois plombées, ou enlevées, jazz ou rock
binaire, tout cela se déroulant avec une très grande classe.
L’esprit Progressif, bien qu’un peu absent au début (l’album gagne
vraiment de l’intérêt au fur et à mesures des écoutes), s’exprime
finalement pleinement, offrant une grande variété de séquences, des
contrastes saisissants, des ambiances calmes splendides et différentes
(07, 10), bref, tout ceci transpire un grand talent.
La production est excellente, claire, chaleureuse et puissante, à
l’image de la musique proposée. Le design de la pochette en digipack
est très classique mais très soigné, évoquant un enième combo de métal;
âge du bronze, mandala, parchemins, éclairages sombres, couleurs sépia…
(il devra peut être se distinguer à la prochaine occasion, rendant un
peu plus justice à la fibre orientale, réellement absente en visuel sur
ce CD)...
Le seul réel bémol, à mon sens, dans cette musique, proviendrait des
compositions elles-mêmes, dont les choix harmoniques s’avèrent parfois
un poil systématiques (Klezmer oblige…), et finissent par donner une
impression de déjà entendu. A l’avenir, des accords en majeur (pour
ceux qui font de la musique) seraient les bienvenus, ainsi que des
influences plus diverses, peut être.
Ceci dit, pour la suite, on pourra presque espérer un sans faute.
De la bonne graine.
CHFAB
3/4