DREAM THE ELECTRIC SLEEP – Lost And Gone Forever (2011)
http://www.dreamtheelectricsleep.com/band.html
http://www.myspace.com/dreamtheelectricsleep
Label : autoproduction
Etats Unis
Track List :
1- Lost And Gone Forever (06 :28)
2- Coal Dust And Shadows (06 :29)
3- Canary (06 :59)
4- The Joneses (08 :06)
5- Roots And Fear (06 :00)
6- Stay On The Line (05 :28)
7- Hold Steady Hands (05 :08)
8- Listen To Me (08 :12)
9- Echoes Chasing Echoes (04 :02)
10- Sundown (06 :19)
11- No Air Left (01 :36)
12- Feel My Way (01 :21)
13- This Is This (06 :42)
14- What Will Be (03 :52)
Line-up :
Matt Page : Vocals, Guitars, Keyboards
Joey Waters : Drums, Vocals
Chris Tackett : Bass
« Un début en fanfare »
Vous aimez les power trios d’obédience rock ?
Guitare-basse-batterie ? Vous aimez donc les guitares ?
Toutes les guitares ? Vous aimez les chants clairs et
haut-perchés, entre Geddy Lee (Rush) et Daniel Gildenlow
(Pain Of Salvation), avec un grain à la fois soul et red neck, les
refrains et couplets bien accrocheurs, sans pourtant vendre leur âme ?
Vous aimez le rock mélodique et héroïque, la folk dans tous ces états,
derrière des pluies de cordes électriques, des dentelles de tungstène
nu, de douze cordes amplifiées, des jets de lave heavy, des riffs
puissants et racés, mais toujours avec un souci de l’émotion (un poil
trop peut être) ? Alors ce disque est forcément pour vous !...
Reprenons : donc tout ça est tenu à bras le corps depuis 2009 par
trois p’tits gars, vivant à Lexington, dans le Kentucky, avec un
certain Matt PAGE aux textes et au chant héroïques (on n’est pas obligé
d’aimer évidemment, comme c’est un peu mon cas), au timbre à la fois
aigu et forgé dans l’acier trempé lors de quelques emportements (et il
y en a !), sans oublier des chœurs à tout va, façon hymne de
chaque instant. Ce jeune et turbulent barbu manie également les
guitares comme autant d’arbalètes et d’arcs de tout bois, contribuant
au son résolument électrique, rêche et tranchant, psychédélique
aussi, finalement, mais qui aurait chaussé des bottes un poil
« mainstream »…
Il est en fait assez difficile de résumer (et c’est tant mieux pour
eux !) le style abordé par DREAM THE ELECTRIC SLEEP (chouette
acronyme) tant il se veut protéiforme. Dans cette étiquette fourre-tout
qu’est l’appellation « rock », vous y décèlerez, outre les
groupes déjà évoqués, du Pink Floyd, de la country, du doom(!!!), du
led Zep, dur rock garage, du Genesis, j’en passe et des meilleures, et
d’autres séquences encore que j’ai sans doute ratées…Tout ceci y
apparaît par petites touches, et somme toute, avec une certaine
intelligence, au sein d’un disque conséquent (1heure 15 !). Quoi qu’il
en soit, on y décèle indubitablement une identité américaine ;
cette énergie, ce volontarisme en étendard (on sent que chaque mesure
contribue à mouiller sa chemise), cette essence folk (instruments,
motifs choisis, chant simple), qui font de chaque morceau une chanson
qui tient parfaitement la route sans batterie, ni basse, ni ampli,
comme ça, avec une guitare pourrie, manches à carreaux retroussées sur
manches longues, la voix très en avant, les yeux évidemment fermés,
sous un arbre, ou n’importe où, avec des potes.
Bon, c’est un peu too much à mon goût, mais c’est compter sans la
capacité d’arrangements du trio, sa sincérité indiscutable, le travail
impressionnant du mixage (des murs, que dis-je, des remparts de
guitares !), et la richesse du propos. Ce premier album (Donc il
ne faut pas s’en faire) dépeint la vie d’un couple de mineurs et leurs
conditions sociales (banjos et mandolines). La pochette, superbe et
très 70s dans le style, en dévoile assez long sur ce sujet.
Donc voilà une œuvre assez colossale, pensée de la première à la
dernière note, et ayant su frapper les esprits (la critique fut
dithyrambique) l’année passée. Il me paraissait donc normal d’en
relayer l’existence.
Pour ma part, j’ai trouvé la galette trop en sur-énergie, et un poil
sentimentaliste, et trop rempie. Ça n’engage bien sûr que ma propre
sensibilité, mais je ne peux m’empêcher de comparer « Lost And
Gone Forever » à « Octopus », de Amplifier, 100 coudées
au dessus, à mon sens, et nageant définitivement dans des eaux qui me
vont mieux, plus sombres, et peut être plus virtuoses, bien que double
album… Ceci dit, il y a fort à parier que ce groupe soit promesse de
chefs d’œuvre à venir, tant il fait preuve de potentiel, et
d’énergie…si si si…Alors...? DTES ? Je crois que ça va vous plaire.
Gros boulot…
A suivre…
CHFAB 3/4