DRUCKFARBEN – Druckfarben (2011)
http://www.druckfarben.ca
Autoproduction
Canada
Track list :
1- Dead play Awake (06 :47)
2- ELPO (02 :35)
3- Influenza (05 :26)
4- Nat Nayah (05 :43)
5- Nonchalant (07 :33)
6- Seems So Real (04 :32)
7- Smaller Wooden Frog (4 :41)
8- Sons Of Anakin (03 :59)
9- Walk Away (03 :06)
Line-up :
Phil Naro : Vocals
Ed Bernard : Guitars, Violin, mandolin, Voice
William Hare : Keyboards
Troy Feener : Drums, Percussion
Peter Murray : Bass, Voice
« Quel jet d’encre !»
Attention, amis d’Europe et d’outre atlantique, voici venir en cette
finissante année 2011 un album très réjouissant, pour un groupe de
première classe ! Voici DRUCKFARBEN (« encre » en
allemand), amorcé dès la moitié des années 80, dans quelque illustre
école de musique à Toronto (ah, donc pas en Allemagne !), par ED
BERNARD, étudiant en guitare (9ème année d’étude !), initiant TROY
FEENER, batteur de même niveau, aux ultimes délices de la musique de
YES et GENTLE GIANT (la bible du progster façon Nouveau Monde
quoi… !)…Inutile de préciser que cette rencontre fait des
merveilles, et va entraîner tous ceux qui graviteront autour,
jusqu’à…aujourd’hui (25 ans, facile !). Chaque équipier (William
HARE aux claviers, Phil NARO au chant, Peter MURRAY à la basse) venant
d’univers déjà marqués et fournis, ajoutant un peu plus de force et de
talent à l’expression musicale…Il suffit de lire leur parcourt
respectif sur leur site officiel. Ils finiront d’ailleurs par être
repérés par Nick D’Virgilio (Spock’s Beard, entre autre) lors d’un
festival d’impro prog, c’est dire…
Donc après ça, oui, le niveau de jeu de chacun est franchement
ébouriffant… ! Quand à leurs compos, plutôt concises (mais très
riches), elles font la part belle à des harmonies très travaillées (ben
oui, YES [1,3] et GENTLE [6,8], les gars !), souvent d’obédience
jazz rock (et soli d’usage), avec un chant puissant (on pense, outre
Jon ANDERSON, à Bret DOUGLAS, du très regretté CAIRO), des rythmiques
bondissantes (YES et G…ah merde, je l’ai déjà dit !). On pense
souvent à HIGH WHEEL, pour les chœurs et les passages tourmentés [2,7],
avec aussi une couleur positive très… américaine (KANSAS, RUSH ,
et BLUE SHIFT, groupe très similaire, d’un seul disque), et donc une
énergie parfois (LE bémol) un poil envahissante.
La gratte (impressionnante, souvent héroïque, entre HOLDSWORTH [2] et
PETRUCCI !) et les claviers (volubiles à fond, avec mellotron
splendide, nappes 80s et piano superbe) se taillent la part d’un lion
omnipotent, pour des soli terribles, à l’unisson comme séparément. Le
violon sait également faire montre d’habileté sur le morceau 5, et il y
a également de la mandoline (6)…
Un petit mot en passant pour la pochette, que je trouve réellement
magnifique (une ancienne gravure noir et blanc, française, fin 19ème,
et colorisée aujourd’hui).
D’entrée, le groupe frappe très fort, avec une compo géniale,
ambitieuse, avec refrain ascendant (accrocheur mais pas trop), et des
parties instrumentales incroyables. La suite ne dépareille pas, et n’en
finit pas de scotcher son auditoire, pièce après pièce. Au beau milieu
de tout ce talent oscillant entre technique et format pop song (le
chant), apparaît enfin une plage de calme (c’est le morceau le plus
long), folk, rêveuse, aux vocaux toujours puissants cependant,
suivie d’une ballade (toujours aussi travaillée), en guise de
respiration quasi genesissienne (12 cordes, mandoline, violon), mais
sans pourtant atteindre le niveau du reste…On repart pour des
tourbillons nerveux et amers, puis le morceau final achève l’album sur
une note plus consensuelle (le chant, la mélodie principale, mais
certes pas les arrangements !)…
Bon, alors c’est pas encore le sans faute…
Il est vrai que ma première impression, passée l’enthousiasme
instrumental, fût d’avoir eu droit à un menu plutôt copieux… mais
c’était sans compter sur les promesses des nombreuses réécoutes à
venir, qui, à n’en pas douter, ont presque gommé les défauts de ce
disque (sur-énergie à la Cairo ou Bue Shift, quelques facilités de
refrain, peu de temps morts, un son et des harmonies un peu datés, très
fin 70s début 80)…faisant de DRUCKFARBEN, au final, un groupe très
attachant, bourré de talent, et archi prometteur ! Un grand coup
frappé d’entrée !
En ce qui me concerne, un peu d’accalmie et de dépouillement musical,
doublés d’une ambition d’inspiration plus constante, feront de ce
groupe LE groupe à suivre. La claque assénée ici n’en sera que plus
durable.
Pour les amoureux de musiques positives et triomphantes, et pour les
autres aussi !
CHFAB
3/4