DEWOLFF- Orchards/Lupine
http://www.myspace.com/dewolff
label :
Pays Bas

Track list :
1- Diamonds  (06 :08)
2- Evil And The Midnight Sun  (03 :00)
3- Everything Everywhere  (07 :19)
4- Who Are You Or The Magnificence Of Loving A Million Strangers  (02 :49)
5- Love In C Minor  (05 :02)
6- Higher Than The Sun  (04 :06)
7- Pick Your Bones Out Of The Water  (03 :17)
8- Seashell Woman  (04 :56)
9- Fever  (04 :10)
10- The Pistol  (09 :45)
11- Poison  (04 :25)
 
Line-up :
Robin Piso : Organs, vocals
Luka Van De Poel : Drums
Pablo Van De Poel : Guitars, vocals


« Trois loups sur les amplis »
Deuxième réalisation pour ce power trio (power, c’est le moins qu’on puisse dire !) batave emmené par les frères VAN DE POEL, aux effluves early 70s particulièrement incandescentes. Amoureux d’un rock transpirant énergie électrique, souffre et moiteur féline (toutes proportions gardées mais quand même), voyages dans les méandres vénéneux de l’esprit : cet album excellent est pour vous !
Les cheveux seront longs et indisciplinés, les torses nus et exposés aux light shows, le blues, l’orient et le jazz s’entremêleront en un coït sans fin, et tous les invités seront là, parmi eux : KING CRIMSON(« In The Court… »,1), DEEP PURPLE(les orgues !), PINK FLOYD (« Meddle » en bandoulière), PROCOL HARUM (les slows mélancoliques), LES BEATLES(les harmonies pop rock et les effets de voix), JETHRO TULL (ce heavy jazz), JONESY, et même les DOORS (10 : rrrrrrahhh !)…Ils sont tous là, je vous dis ! Vous voyez déjà le tableau ?
Alors, vous allez me répondre : encore !?! Mais il en pullule tous les mois, des comme ceux-là, et des bien meilleurs !
Et bien, chers fans du stoner prog, je peux vous garantir que vous allez remettre le couvert, et plutôt deux fois qu’une ! Ces trois hollandais ont du talent à revendre. Pas forcément pour l’originalité de leur propos, mais plutôt par la formidable vivacité de leurs arrangements, de leurs compos et cette façon assez classieuse de se renouveler à l’intérieur du même programme, de vous surprendre aux détours de leurs cassures, entre jets de laves incandescentes et ambiances lascives, reptiliennes, vénéneuses à vous en faire suinter l’épiderme.
Le chanteur et claviériste fait preuve d’une voix plutôt riche en couleurs (voix de fausset, chœurs discrets, feulements, plaintes, clairons bluesy, voire gorges en métal) malgré ce manque de grain alcoolisé dans la voix, pourtant souvent de mise dans ce genre.
Ses orgues sont rois, dominent finalement les débats, se nomment Hammond et s’appellent « Revient ! », ils soulignent l’harmonie des compos, mais savent aussi joindre les plans de voix, ou guitare (super unissons), décochant quelque fois de belles saillies éructées sans aucune espèce de retenue(7,10), ils savent aussi devenir clavecin (1), piano saloon(9) ou accordéon(3), lorsqu’ils ne sont pas mellotronissimes(rrrrahhhh !). Ils tiennent aussi l’intégralité des basses (tiens tiens tiens), et ça ne se remarque même pas !
Les guitares dans ce registre sont impeccables, bien que sans virtuosité démonstrative, classiques finalement, mais aux sonorités jouissives, quasi exhaustives, bourrées de riffs géniaux ; blues à fond, distordues aux amplis à lampe(évidemment), wah wah en veux-tu en voilà, et puis jazz, ou folk (6,11, superbes)…
La batterie est un marteau de forge, sachant extraire de fines étincelles de la hache la plus chauffée au rouge. Ses effets de son sont admirables (chambres d’echo) et rappellent les plus belles trouvailles du genre…
Donc, récapitulons : On est en pleine charnière 60s-70s (la pochette sublime : folle, cruelle, sobre et psyché à souhait), cet album est frais (ils sont jeunes), taillé dans l’asphalte fondu, émaillé de moelleux, d’ambiances fascinantes (retenues comme folles furieuses), d’interludes mélancoliques, offrant des compos pas si cliché que ça, loin s’en faut, et s’achevant dans une vague fin de cabaret brechtien… Et au fond: si ces mecs c’est pas les Speedy Gonzales du manche (oui oui, y’en a qui jouent plus vite), ils auraient largement trouvé leur place aux côtés de leurs ainés, sans rire !
 Alors, c’est en 2011 ? Justement : tant mieux, ça existe encore !
Je parie donc sur le prochain CD de ces DEWOLLF, en tant que chef d’œuvre.
Là on était pas loin.

CHFAB
3/4


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