DAAL
http://www.myspace.com/daalband
daalmusic@gmail.com
label :Agla Records
Italie
Track list :
01 - Redroom (02 :30)
02 - Anarchist (06 :45)
03 - Noises From AN Interlude (02 :07)
04 - Level 6666 (05 :20)
05 - The Dance Of The Drastic Navels Part II
(16 :35)
06 - Cry Hologenic (04 :07)
07- Aglatarium (04 :15)
08 - Destruktive Actions Affect Livings (10 :00)
09 - Memories Of Old Pictures (07 :00)
Line-up :
Davide Guidoni : Percussive, samplers
Alfio Costa : Grand piano, Mellotron M400Sm, Minimoog, Hammond
Organ, Synthesizers, samplers
Guests :
Riccardo Paltanin : Electric Fiddle
Guglielmo Mariotti : Bass, Vocals
Ettore Salati : Sitar
Pensiero Nomade : Oud
Alessandro Papotto : Horns
Bobo Aiolfi : Bass
« Au Cœur Des Ténèbres »
Daal est un duo initié en Toscane par le batteur Davide GUIDONI (Aries,
Nuova Era,Taproban, ozone Player…), et le claviériste Alfio Costa
(Tilion, Prowlers, Colossus project), dont le passé musical n’est plus
à démontrer (on vient de le voir donc), donnant corps à de nombreuses
collaborations aussi variées que complémentaires, repoussant sans cesse
les frontières de l’expérimentation, aux confins du progressif et de
l’électronique. Une sorte de KRAUTROCK transalpin ? On pourrait
dire ça. « Destruktive Actions Affect Livings » est leur
second album, deux ans après « Disorganicorigami » (2009).
Je ne connaissais rien de ce groupe, et à peine plus de leurs
expériences passées, et je dois dire que la première écoute fut, il
faut bien le dire, une épreuve… ! Je ne suis d’ailleurs pas allé
jusqu’au bout ! Et oui, ça arrive… intellectuellement frileux que
fus (ouh c’est pas bien ça !)!!!
Il est vrai que les dispositions dans lesquelles on se trouve parfois,
au moment d’une découverte, ne s’accordent pas toujours avec ce qui
nous est proposé… J’étais frai et dispos, enjoué même, et voilà que se
dessine devant moi un gouffre affolant d’obscurité, un précipice aux
ambiances particulièrement vertigineuses, inextricables et sombres, en
bref : les enfers tout entiers s’entrouvraient sous mes pieds…Bon,
la pochette n’augurait pas non plus d’un dimanche au bord de l’eau.
Il ne s’agissait pourtant pas de déchaînements sauvages de violence
électrique, non non, pas de métal ici, pas de coups de hache assassins,
ni de hurlements gutturaux à en tuer net la reine d’Angleterre… mais
plutôt de l’atmosphérique hallucinant, combinant spleen poisseux et
grouillements de détails électro (samples à tous les étages), au fond
de quelque océan affolant d’immensité désespérée. Autour, des montagnes
de tôles tordues par des millions de tonnes de pression, d’improbables
Titanic éventrés, de gigantesques monstres antédiluviens raclant le
fond des mers et avalant à pleine gueule des monceaux de noyés sans
âge… Ah ben ouais !... J’imagine déjà vos têtes, et
bien la mienne n’était pas mieux !
Alors, forcément, j’ai planqué le CD au fond, bien au fond de la pile
qui jouxte mon poste de travail… Et puis…Et puis, j’y suis revenu,
parce qu’il fallait bien la faire, cette chronique ! Pas vrai
patron ?! Et bien, cher Denis, je te remercie !!!
En effet, passé le premier palier, un monde d’une insoupçonnable
richesse m’attendait, voire même des mélodies !!! Il suffit de
dresser la liste des participants pour se rendre compte qu’il devait
bien avoir de la matière à moudre, dans ce satané album (Banco Del
Mutuo Soccorso, The Watch, Tillion, Soulengine…)!
Bien sûr, ce disque ne se joue pas en musique de fond lors de votre
apéro dinatoire préféré, à moins de régler le sort de quelques
relations disons : incompatibles ! Mais par contre, si vous
aimez lâcher prise, à l’instar des EMBRYO, KING CRIMSON ( version impro
scéniques 73-74 par exemple), et autres découvertes si prisées durant
les 70s, vous serez comblés (1, 3, 6, 8). Sonorités planantes à
souhait, synthétiques en diable (ELP, KRAFTWERK), rythmiques et
percussions hypnotiques…Soyez patients, car au bout de chaque tunnel,
se cachent des merveilles ; progressif inquiet et solo
halluciné de guitare (2), piano sombre (avec sitar) façon giallo
italien(4) ou mélancolique (9), jazz superbe (7), volutes d’instruments
à vent ; sax (7), flute et clarinette (9), violon (5), erhu
(violon chinois,6), digeridoo…splendides. Tout cela apparaît comme une
sorte de récompense, ouvrant grand un portail fascinant sur toutes les
formes de beauté, celles de l’ombre, de l’étrange, des peurs, et la
chaleur fugitive mais vivifiante de la lumière. Le tout étant servi par
une production exceptionnelle, ample, spacieuse, effarante…La
quintessence de ce disque, et donc de la musique de DAAL, s’exprime
parfaitement sur « The Dance Of The Drastic Novels Part II »
(5), longue suite alternant passages mélodieux (avec un chant fort
réussi) et transitions éthérées, symphonisme entraînant et voyages
ultimes aux destinations incertaines, cérébrales, planantes, psyché ou
mystiques à souhait.
Peut être tout ça à la fois. Ce disque de DAAL a décidément quelque
chose d’unique.
Tel est pris…
3/4