19 04 10
CITADEL – Textures Of The Impact
http://www.wearecitadel.com
http://www.myspace.com/sitecitadel
production: NW MUSIC
distributeur: Bruit Blanc
France
Track list:
01- Apophis Opening (01:26)
02- The Procedure OF Electro-choc Therapy (03:40)
03- Obedient City (03:31)
04- A Lapse Of Confusion (04:49)
05- Switch to Gravity (04:41)
06- Deceased Illusionist (05:15)
07- The Rise Of The Bugs (04:24)
08- Blind Rhinoceros (04:38)
09- Dinorider (07:02)
10- Samurai Katagi (01:37)
11- Samurai 3054 (03:53)
12- Memoria (Short Motion Theme (05:55)
13- Final Expiation (05:42)
14- Credits (04:42)
Line-up:
Frédéric Martin-Bouyer: Guitar/vocals
Julien Zordan: Bass guitar
Michel Galand: Drums
C'est l'oreille curieuse (la lecture plutôt, en fait...) qui m'a poussé
à fouiller une fois de plus dans les archives instantanées de la toile,
du côté de nos collègues francophones et progophiles. Et donc c'est
CITADEL qui est sorti haut la main du chapeau, ni pigeon, ni lapin,
mais très largement aigle foudroyé et flamboyant, dont les serres
restent encore, longtemps après, bien enfoncées dans mes tympans
ahuris...
C'est depuis Versailles, terre O combien fertile pour le prog français
(il faut préciser aussi que des sous, là-bas, ça ne manque pas,
et pour faire de la musique, quoi qu'on dise, il en faut, des sous...!
et de l'instruction aussi, bref...à Sarcelles, du prog, yen a moins...)
que nous serait apparu ce power groupe (entendez formation classique
guitare-basse-batterie) pour délivrer un power rock pop trash prog de
très haute volée s'il en est.
Quatorze chapitres pour vous asséner de la furie en barre, des mélodies
imparables (Muse en bandoulière, mais en plus radical), survitaminées,
saturées à donf, sans jamais oublier de nous prendre à contrepied (du
coup, la lassitude est quasi absente du disque), sans jamais s'éloigner
de l'émotion. Parceque c'est quand même ça le talent (entre autre) de
ce trio infernal: vous asséner des claques stupéfiantes, des giclées de
hurlements électriques, des électrochocs meurtriers à la louche, des
lames de rasoir incessantes, sans jamais (quasiment) cesser de vous
toucher la moelle, la fibre épidermique, le coeur de l'âme du tréfond
de vos tripes à vous...et pas de sentimentalité à deux balles hein!...
Il faudra pour cela saluer les prouesses vocales de FREDERIC
MARTIN-BOUYER, délivrant un timbre plutôt écorché mais
chaleureux, juste avant de cracher sa haine et sa colère, pour des
grunts à la limite de la rupture ligamentaire vocale (je me fais bien
comprendre?), et c'est lui en plus qui balance la purée dans les
amplis, et je peux vous dire que ça dépote grave...
Mais tout cela ne sera pas exempt d'accalmies, de nappes (guitar
synthé?) mélodieuses, voire même (la dernière plage) de digressions
symphoniques, certes inattendues mais fort à propos.
Basse et batterie ont tout autant fondu leurs derniers fusibles, pour
mieux vous reprendre à rebrousse poil (crâmés bien sûr, vous avez qu'à
humer cette odeur de cochon grillé!), et s'élancer sur des changements
de rythmes effreinés, quoique pas perpétuels non plus. Le propos est de
surprendre et surpasser, pas d'asphyxier. Il y a de la double grosse
caisse dans l'air, bien sûr, mais c'est la classe et l'élégance qui
prévalent, assez loin des teutonneries du genre, et l'on se sent plus
voisin d'un Muse ou d'un Placébo croisés avec Korn (!!!) et Sonic
Youth, si vous voyez un peu le truc...Bref, c'est un rock diablement
actuel qui s'agite à vos esgourdes, et rien que ça, c'est réjouissant,
non?
Alors, oui c'est pas du progressif typique pur jus de claviers dedans,
loin s'en faut, mais les voiles d' un CRIMSON ou OPETH y ont été
régulièrement sorties (ils sitent aussi WE INSIST!), et propulsent
souvent ce fier vaisseau de bataille. Et puis inutile de vous dire que
ça joue grave, tranchant, précis, inspiré...
On dirait plutôt en fait que c'est L'ESPRIT progressif qui est de mise,
constament, celui-là, dans la volonté de se renouveler, triturer,
chercher, casser les shémas, ouvrir large les écoutilles et les
palettes. Il n'y a qu'a admirer le design de la pochette (superbe), car
c'est bien à un voyage long et sidérant qu'on est convié. Vous
aimez les montagnes russes , les structures en acier, les carcasses
carbonisées, les ciels rougeoyant? C'est pour vous.
Et certes, si le propos textuel est à l'amertume (rien que les
titres...), placardant les echecs sucessifs soldés par notre
civilisation et notre époque (textes en anglais, il faut le préciser),
c'est sans doute pour mettre le tout en perspective avec les forces
infinies qui agencent l'univers, dont nous ne sommes peut être plus
capables de nous souvenir que nous faisons partie (c'est même pas
évident à formuler, et ça c'est un signe...).
Bon, donc, pour les plus sages et les plus retords, faites gaffe, parce
que ça secoue sévère!
Pour les autres (dont je fais encore partie), voici un disque
incroyable, talentueux à souhait, d'une énergie ahurissante (sur scène
ça doit être énorme!), où la somme des parties l'emportera sur le
détail de chaque pièce (on souhaiterait pour la suite un poil plus
d'accalmies), avec l'envie certaine d'aller vérifier encore ce qu'on en
pense.
Sans doute ce que le rock français a pondu de meilleur depuis longtemps
(ben ouais!....), et encore une pépite qui mérite le succès
(celui du talent hein!), une!
Premier album?...Messieurs, chapeau! La claque, et la classe...
CHFAB
3/4