Artiste: Big Hogg
Album : Big Hogg
Sortie : août 2015
Page : https://bighogg.bandcamp.com/
Label : Neontetra Music
Page du label : https://www.facebook.com/NeonTetraRecords/
Mouton-note: [ <3 ]
Support : CD
Auteur : CHFAB
Lien pour la pochette : https://bighogg.bandcamp.com/
Mots-clés pour catégorisation : jazz rock canterbury psyché
Voici un groupe que personne n'a remarqué, dont le premier et
unique album à ce jour est sorti en 2015, celui-ci n'ayant figuré dans
aucun des moindres top 10 de l'année. Et pourtant!... Big Hogg, septuor
installé à Glasgow, a bel et bien offert un premier album de tout
premier ordre, inscrit très brillamment dans l'inspiration des
éternelles 70s. Comment a-t-on pu passer à côté? Il semblerait que rien
ne résiste à ce collectif, de plus épaulé par une poignée
d'intervenants, appuyant la section des vents déjà présente, et
incluant des parties clavier. <i>Big Hogg</i>, oeuvre
éponyme donc, a décidé d'explorer tout un panel de styles propres à
intéresser tous les amoureux du travail vintage. Canterbury (le morceau
d'ouverture est un classique instantanné en plus d'une excellente mise
en jambe), soft jazz, blues rock, psyché pop, ballades country, pop
vocale, poésie rock. Point de canons symphoniques prog cependant. Mais
ça n'a aucune espèce d'importantce, tant la diversité musicale produit
ici de relief. D'aucun pourront qualifier cette musique de nostalgique,
sans doute à tort, car la qualité et le renouvellement sont bien au
rendez-vous. Voici une musique bel et bien vivante, et assez peu
mélancolique au final. <br><br>
La section cuivre et flute sont l'atout récurent tout au long du
disque, apportant dynamisme et chaleur. Un régal de nuance, de finesse,
d'harmonies. Tous les morceaus sont chantés, par trois des membres,
avec trois identités vocales bien marquées; la beauté simple et très
canterbury de la chanteuse-flutiste (on songe aussi à un ou deux
moments aux Mammas and the Pappas), la gouaille rocailleuse et
déclamatoire du second, sur les mêmes terrains que Captain Beafheart,
et le style blues rock du troisième. Tous trois sont excellents dans
leurs registres, justes et suffisamment modestes pour convaincre. La
guitare n'est pas en reste, enfonçant le clou vintage, aussi à l'aise
dans le registre rock que folk ou classique, ajoutant encore de la
réussite à ce cocktail déjà bourré de charme. Certaines de ses intros
ou accompagnements sont vraiment splendides. Les claviers sont
splendides, Hammond ou Fender Rhodes, bien que faisant figure
d'accompagnement la plupart du temps. Leurs sonorités et effets sont le
résultat d'un travail d'orphèvre. Basse et batterie enrobent le tout
dans une couleur souvent jazz pop, très enjoleurs. Chaque pièce de cet
album est un bijou, de swing, de groove, ou de douceur bucolique. Ce
disque fait du bien, tout bonnement, et semble filer à toute
allure, malgré ses dix morceaux au compteur. Une sorte d'évidence va
s'installer à chaque écoute, contagieuse assurément. En faire le détail
serait un brin fastidieux et ne rendrait sans doute pas justice à cette
perle. Le son est aux petits oignons, clair, chaleureux, immersif. Pour
avancer quelques références on évoquera l'école de Canterbury, pour les
claviers et le jazz, Beafheart pour la voix et le groove, Zappa pour
l'orchestration des vents, les Beatles pour les structures chanson et
les harmonies vocales, et puis la folk et le sychédélisme, dans ce
qu'ils savent proposer de plus beau ( « For
R.W. » qui clos ce disque est une merveille de délicatesse
planante). <br><br>
Bien au dessus du lot des groupes <i>revival</i> 60s-70s,
ces écossais ont d'emblée posé une pierre dans un jardin absolument
séduisant, semblant déjà compter parmi les nouvelles figures du genre,
comme Amoeba Split (espagnol), Homunculus Res (italien), ou The
Winstons, pour ne citer qu'eux. Leur musique, bien que plus dépouillée,
affirme la même volonté de prolonger la créativité d'une certaine
esthétique, bien au delà du temps et des modes. Pari absolument réussi.
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Vivement la suite.