Écrit par CHFAB
01 01 2014
Nous avions eu le plaisir de découvrir ce trio psychédélique, installé à San Francisco (ça ne s’invente pas !), 60s et 70s en diable (forcément !), avec son premier album « Time To Get Up », sorti en 2010,et toute une palette de plans space d’excellente tenue, entre guitares et flutes stratosphériques, le tout habillé par les meilleures explorations claviéristiques du genre… Qu’en est-il trois ans après, avec RELATIONS AT THE BORDERS BETWEEN ? On prend les même et on recommence ? Sachez que, de mon point de vue, ce deuxième effort enfonce le clou, et magistralement même, améliorant encore le son et la production, sachant insuffler beaucoup d’émotion et de mélancolie dans son psyché(5), tutoyant, dans le désordre : Midlake, Grizzly Bear, mais aussi Talk Talk (période finale), Popol Vuh, Heavy Waters Experiment, Steve Hillage ou encore Neil Young doppé à l’électronique Floyd (faramineux travail de synthèse !), j’achève : Motorpsycho (bigre !), dont les chevauchées adopteraient une nonchalance toute personnelle, elle !… excusez du peu ! Veine pop, lente, très lente, luminescente, imparable, long poison hanté, chant et down tempo ravageurs, hyper sexy! La claque! BEYOND O MATIC, l’air de rien, c'est-à-dire dans un anonymat aussi tenace que déconcertant, s’avance comme un groupe franchement incontournable ! RELATIONS AT THE BORDER BETWEEN, bien que bâti sur des jams successives, est un album maîtrisé de bout en bout malgré ses 75 mn au compteur et ses dilatations parfois jusqu’à l’extrême. Alors, bien sûr, point de cassures (quoique !) ni changements incessants d’ambiances, ni démonstrations techniques telles qu’on les apprécie parfois dans le prog, mais l’aventure en vaut clairement la chandelle, tant le propos saura se parer de mille éclats et interventions captivantes. BEYOND O MATIC nous convie donc à un très majestueux festin de grands espaces : claviers kraut au possible, riffs obsédants, couplets-refrains et voix glam à damner, basse féline (en invité), et batterie hypnotique. Ouf ! Les textes (il y en a, et plutôt inspirés) abordent les questions cruciales de l’existence; la vie, la mort, les relations entre humains, les quêtes de la pensée … Avec ça vous ne pourrez plus hésiter sur la nature ou la qualité de cette musique ! C’est bien simple : ce véhicule s’avère absolument idéal pour la route, la marche, la transe, ou tout déplacement immobile, seul ou à deux(mmmh), avec ou sans psychotrope !… Je considère vraiment ce disque comme un des tous meilleurs jamais entendus dans ce domaine, pas moins (et je ne dis pas ça souvent !), vous aurez donc compris que nous nous devons absolument de le faire sortir de l’ombre !... Evidemment je n’ose imaginer le résultat sur scène, s’il arrive toutefois à ces californiens de s’adonner à quelques concerts… Les voir en France, ça m’étonnerait, mais… Bienheureux ceux qui pourront y être, puissent leurs groles poussiéreuses ne pas retomber trop vite… !
Get that trip, man!
4/4 chroniqueur: CHFAB
Tracklist
1. In The C (5:13)
2. Tick Tock Rock (2:29)
3. Wish (15:40)
4. In Two Os (12:56)
5. Turn, Switch, Trust (10:42)
6. But The Love (10:02)
7. Out The C (15:52)
Total Time 72:54
Line-up
- Peter Fuhry / guitars, vocals, flute, electric harp, melodica, effects
- Kurt 'Stenzo' Stenzel / synthesizer, delays, effects
- Anthony Koutsos / drums, cymbals
Guests:
- Edward Dahl / guitar (6)
- Michael 'Seven' Harris / bass, bass synthesizer (1)
Site officiel :
http://www.beyondomatic.com
Pays :
ETATS UNIS