04 11 09
BEHIND THE SUN- Behind The Sun
http://www.myspace.com/behindthesunmusic
Israel
Tracks:
01- Second December ( 06:22 )
02- Wishfull Thinking ( 04:13 )
03- Nothing But A Stain ( 03:49 )
04- Prelude ( 1:10 )
05- Still ( 05:02 )
06- Running Water ( 05:24 )
07- The Professionals ( 05:28 )
08- Fifteenth Dawn ( 04:59 )
09- Sour Days ( 05:21 )
10- October 77 ( 3:22 )
11- Brother ( 05:19 )
12- Strong Wind ( 08:35 )
Band members:
Saar Gur: Drums
Yoram Allouche: Guitars
Aaron Lieber: Vocals , Guitars
Gad Erez: Lead Vocals
Dan Levy: basses
Derrière le soleil, mais tout près quand même...
On connaît tous la tragique destinée d'Icare, ambitieux notoire,
responsable de ses propres malheurs, tout comme Faust, dont le refus
éperdu face à la résignation de ses semblables et leur incapacité à
s'affranchir de l'espace et du temps (l'un veut s'envoler, l'autre,
être éternel), a mené à la folie et à la destruction. Et c'est le
soleil et sa température implacable, qui firent fondre les ailes
prototypes de notre évadé légendaire, que la chute précipita
(c'est le moins qu'on puisse dire)vers une mort certaine, à l'image de
ces dangereux visionnaires, qui perpétrèrent l'horreur, d'une manière
comme d'une autre, tout au long de notre histoire pourtant très
courte...
Les cinq de Behind The Sun avaient-ils ce récit en tête lorsqu'ils
fondèrent leur groupe? Peut être que non, ou bien alors ils se sont
peut être inspiré de cette chanson de Eric Clapton, qui porte le même
nom ( j'ai trouvé ça sur internet)? En poussant un peu plus mes
recherches, j'ai fini par découvrir que ces musiciens ont vécu (et
c'est peut être encore le cas) aux portes du désert du Neguev, en
Israel, ceci expliquant en partie cela... Et de nous expliquer que leur
inspiration est insufflée par cet espace géographique, aussi
paradisiaque que rugueux.
Douze dunes, douze joyaux musicaux vous attendent dans ce nouveau et
néanmoins premier album (mazel tov !!!)...On pourra comparer chaque
écrin de ce CD, plage après plage, à la beauté et la force, la
douceur et la puissance, du sable. Qu'il ondoie sous les alizées,
qu'il se moule aux aspérités du sol, qu'il se déchaine dans les
tempêtes fulgurantes, qu'il s'échappe si doucement de nos doigts, ou
qu'il assèche insupportablement nos puits, il semble, écoute après
écoute, se confondre avec la musique formidable et concise de Behind
The Sun, dont chaque oued ne fait que révéler des trésors de réussite
(c'était long mais ça valait le coup...!).
Il s'agit incontestablement là d'un groupe de guitares, même si
parfois, au détour de quelques passages, on peut s'abreuver à la source
salutaire d'un Mellotron, ou de quelques nappes parcimonieuses. Le
propos est à dominante électrique, et se veut tout aussi renouvelé que
l'aube, le zénith et le couchant, dans le désert (avez-vous vécu
l'expérience?).
Un talent inouï se dévoile ici, de la première à la dernière note,
déployant des guitares de feu, plutôt américaines, très arpégées,
s'entremêlant ou se distinguant, tantôt folk (sur pas mal d'intros, et
surtout sur « Brother », de toute beauté), ou blues, ou
mélodiques, doublées, au son soit grunge, soit 70s en diable, jamais
vraiment hard ou métal. Le jeu est très syncopé, qu'on soit dans le
groove ( un peu comme Wishbone Ash) ou dans les riffs façon Heep,
Purple ou Sabbath (excusez du peu...). Parole, ces petits gars
sont très habiles, et absolument bourrés de talents.
Le chanteur convient à merveille à ces ambiances rock à souhait, et son
timbre se rapproche assez fortement de celui de James Hetfield
(Metallica) dans ces moments tempérés. Les chœurs ne sont pas en reste
non plus.
La basse est volubile, et ajoute régulièrement à l'unisson des deux
grattes, enfonçant un peu plus le clou du rock-blues lapidaire cher à
Hendrix, Zeppelin et consorts, c'est dire...
Le gothique et donc l'humeur mélancolique sont convoqués assez souvent,
au beau milieu des incantations, oscillant dans un même titre (tous
assez courts dans leur format) d'une rythmique à une autre, en un
maelström totalement jouissif. Là est la fibre franchement progressive
de cette formation. Également, elle réside dans la richesse des
mélodies égrainées, loin des standards fm (ah ça c'est bien ça....),
qui ne dévoileront leur évidence qu'au fil des écoutes. Encore un gage
de réussite...Pour preuve supplémentaire, le morceau final
« Strong Wind » (8 minutes) est un modèle du genre, de
l'intro à la basse jusqu'à la dernière séquence finale, le tout d'une
élégance atmosphérique rare.
La batterie fait un travail proprement admirable; très expressive, sans
être bavarde, très jazz, exprimant toute sa ferveur à travers des
cymbales très précises, chauffées à blanc aussi bien que caressées,
mais on n'oublie pas non plus d'employer la double pédale de
grosse caisse, et comme ça vous serez vraiment convaincus de la
chatoyance dont fait preuve ce jeune ( !!! )combo.
Un Talent inouï, je vous dis!...
Les passages instrumentaux sont nombreux, et le niveau d'inspiration
n'a d'égal que la superbe qualité d'enregistrement du disque; en effet,
la production est tout bonnement excellente, spacieuse, claire,
touffue, et la stéréo s'en tartine jusque là...On croit rêver...Les
béotiens du prog en auront aussi la mâchoire suspendue. Pour une
fois...!
Pfffffffffouh!!!...
Entre le nouveau Gong, Devin Townsend (la suite), Aranis, le Shady Lane
et celui-là, n'en jetez plus les gars, j'ai devant moi des musiques qui
continueront à me ravir dans10, 15, 20 ans encore, et plus!!!
FAN-TAS-TIQUE!!!!
CHFAB
4/4