BEARDFISH - The Void - ©Inside Out Records - 2012
Ecrit par CHFAB
20-09-12
« Le plein dans Le Vide »
Rikard SJÖBLOM (prononcez Houéblome) l’avait annoncé lui-même : Tu
va voir, le prochain album enfonce encore plus le clou du précédent, il
sera particulièrement heavy ! Et il avait raison le bougre, du
moins en entrée !!! Le septième album de BEARDFISH,
intronisé tout d’abord par la voix d’Andy Tillison (The Tangent) dans
la peau du compteur mystérieux, démarre à fond les gamelles, sur un
titre absolument dévastateur, entre hard et métal, voire death, growls
de rigueur à l’appui !!!! La suite, bien que plus mélodique, ne
dépareille pas… On se dit rapidement « ça va être à cette allure
jusqu’au bout ? »… pas évident, lorsqu’on commence très fort,
de faire monter les vumètres jusqu’au bout du disque… A moins qu’on
choisisse de varier les ambiances (choix peut être plus
judicieux)… C’est l’option choisie ici pour THE VOID par son
mentor (cité plus haut). Et nous nous retrouvons dès la troisième plage
en terrain plus connu, entre rock 70s et chant très soul (un régal).
Puis des effluves folky, syncopées, cool s’ensuivent, chœurs à l’appui…
Gentle Giant en filigranes (They Wisper)… Les compositions se
succèdent, dévoilant chacune sa force (5), son charme (7), ou son
incommensurable beauté (11)… Les paroles sont toujours aussi acerbes et
mélancoliques, énumérant à coup de tranches de vie les espaces vides
(d’où le titre du disque et la pochette, si j’ai bien compris), laissés
par des relations humaines compliquées et des sentiments
incommunicables. Les espaces instrumentaux sont légions (6), pour
le plus grand bonheur du progster, développant à plusieurs reprises un
thème en particulier, celui de « Note », qui ne manquera pas
d’occuper pour longtemps un coin de votre mémoire. Les guitares sont
triomphantes (remarquable David ZAKRISSON), assassines, stoner,
hard, Hendrixiennes, blues, heavy, bref, tout le catalogue du rock y
passe avec une jubilation et une maîtrise qui vous laisse tout
bonnement pantois (Avez-vous VU le groupe sur scène ?). La voix de
Rikard SJÖBLOM est toujours aussi captivante, dans les growls comme en
fausset, rauque, soul ou folk façon Ian Anderson, ce garçon a vraiment
quelque chose en plus… Ses claviers ne sont pas en reste non plus, et
dévoilent toute une gamme de mélodies et rebondissements au piano, au
Hammond et au Rhodes(8), conférant toute la chaleur nécessaire aux
nombreux assauts de BEARDFISH. La section rythmique est de nouveau au
premier plan, sans pourtant être démonstrative, sachant se faire tout à
fait indispensable. THE VOID s’achève sur Ludvig & Sverker
aux piano et voix, pour un sommet de délicatesse (que n’aurait pas
renié Kate Bush !), histoire d’ouvrir un peu plus l’espace déjà
très large de ce groupe incroyable, dont la gloire ne fait
qu’attendre. Plus pour longtemps, semble confirmer cet excellent
album, du moins on l’espère avec ardeur. La Suède, on l’a dit, redit et
répété, est une grande terre de progressif depuis déjà deux
décennies, et ce n’est pas avec ces poissons à barbe que ça va
changer ! BRA-VO !
4/4 Chroniqueur : CHFAB
Line-up
Rikard Sjöblom : Vocals, Guitars, Keyboards
David Zakrisson : Guitars
Robert Hansen : Bass
Magnus Östgren : Drums
Guests : Andy Tillison (voice on 1)
Track list
01. Intro (0 :30)
02. Voluntary Slavery (6 :33)
03. Turn To Gravel (5 :30)
04. They Wisper (6 :06)
05. This matter Of Mine (7 :06)
06. Seventeen Again (7 :44)
07. Ludvig And Sverker (8 :06)
08. He already Lives In You (6 :38)
09. Note (15 :50)
10. Where The Lights Are Low (5 :41)
11. Ludvig And Sverker (Solo Piano Version) (6 :34)
Site officiel :
http://beardfishband.com
Pays :
Suède