Artiste: Amphetamin
Album : Flood Of Strange Sensations
Sortie : 2016
Page : https://www.facebook.com/Amphetamin-50730478732/
Label : autoproduction
Page du label : https://amphetamin.bandcamp.com/album/a-flood-of-strange-sensations
Mouton-note: [ :-) ]
Support : CD
Auteur : CHFAB
Lien pour la pochette :
Mots-clés pour catégorisation : post rock, atmospherique, gothic prog
2ème album officiel pour ce combo rhémois (Subsitute, EP en 2010, et le
LP At The Dawn Of Twilight en 2013) réduit désormais à un projet solo,
car seul un certain Sebastian (Sébastien Laurent) y demeure, officiant
partout; compositions, textes enn anglais, chant, guitare, basse,
claviers, arrangements, programmations rythmiques, ingénieur du son,
mixage et mastering, enfin design et production...! Voilà encore un
exemple d'artiste autonome, autoproduit, conservant toute liberté de
maîtriser (ce qui n'est pas forcément induit) et choisir de bout en
bout les moindres aspects de son travail. <br><br>
Quid de ce <i>Flood Of Strange Sensations</i>?
Sebastian propose ici un album plutôt agréable, même si loin d'être
renversant. On y navigue en des eaux ultra mélancoliques,
atmosphériques assurément, capiteuses, aux références très clairement
identifiées, sinon revendiquées. La chant de son auteur s'avère d'assez
bonne tenue, empruntant à Mikael Åkerfeldt (difficile de ne pas y
penser) et Rhys Marsh pour le souffle maniéré et les aigus caressants,
puis épisodiquement à Dave Gahan, pour les choeurs notamment. La langue
de Shakespeare y est prononcée suffisamment correctement pour ne pas
attirer l'attention (rappelons qu'Amphetamin est un projet français).
Les textes, comme souvent, se font à l'idée que ce genre de musique a
des codes très rarement transcendés. Et puis comment se distinguer des
romantiques britanniques du 19ème, Byron, Keats, Wordsworth,
Coleridge?... indépassables. Pourquoi d'ailleurs ne jamais choisir de
les adapter? Les intéressés répondront en majorité que le chant ets un
vecteur de musicalité plutôt que de sens, ce qui est une constante
assez déplorable, il faut bien le dire. Mais ceci est un autre débat,
qu'il serait bon d'aborder enfin sérieusement un jour... passons pour
aujourd'hui. <br><br>.
Dans l'ensemble les morceaux sont intéressants, les ambiances variées
et captivantes, alliant post rock, métal mid tempo trouble, fiévreux ou
mélodique, et planeries gothisantes. Il s'y dégage une vraie élégance
et les arrangements sont suffisamment travaillés pour que l'attention
et le plaisir s'installent. Comme un fait recherché, les compositions
s'améliorent et se complexifient au fur et à mesure du disque,
rejoignant à plusieurs reprises les rangs du progressif, pour de belles
ruptures de ton. Un soin extrême porté aux sonorités, en particulier
pour les guitares, participe fortement à l'intérêt du CD. Quand
au mixage il est exemplaire, tutoyant un professionnalisme de classe
internationale. <br><br>
Alors évidemment on pourra reprocher un certain sentiment de longueur
parfois à l'album. Onze pièces pour une heure c'est un peu trop, et il
aurait grandement certainement gagné en force avec trois morceaux de
moins, disons ceux qui semblent faire un peu doublon, ou preuve de
faiblesse tout simplement. Enfin un certain manque d'originalité et
d'audace pourront être mis en avant, et nul doute que cette
musique ravirait davantage en tirant vers des rivages un peu plus
surprenants. L'usage des claviers, à chaque fois judicieux, y est par
trop pracimonieux par exemple. <br><br>
A conseiller certainement aux amateurs du genre, ou à quelques
néophites bienveillants, mais ne saura convaincre les mélomanes les
plus aventureux et exigeants. Sans doute n'en demandait-il pas tant, et
saluons tout de même cet effort plus qu'honorable, ne serait-ce que
pour encourager son auteur à évoluer encore.