ACCORDO DEI CONTRARI- Kublai
http://www.accordodeicontrari.com
autoproduction
Italie
Track list :
1- G .B. Evidence (5 :18)
2- Arabesque (12 :32)
3- Darck Magnus (9 :00)
4- L’Ombra Di Un Sogno (6 :55)
5- Più Limpida E Chiara Di Ogni Impressione Vissuta, part 1
(5 :07)
6- Battery Park (6 :37)
Line-up :
Marco Marzo Maracas : Guitar, Oud
Daniele Piccinini : Bass Guitar
Cristian Franchi : Drums
Giovanni Parmeggiani : Hammond organ, Acoustic and Electric piano,
Arp Odyssey, minimoog
Guests :
Richard Sinclair : Vocals on L’Ombra Di Un Sogno (4)
Antonio « Cooper » Cupertino : Percussions on L’ombra Di
Un Sogno (4)
« L’or des Alpes »
Gênes, capitale de la Ligurie, ville d’une histoire plus que
millénaire, deuxième port de méditerranée après Marseille, lovée entre
la mer et les contreforts des Alpes, et…berceau de ACCORDO DEI
CONTRARI…Bref, un endroit abritant du rêve à l’infini, en plus d’une
musique qui ici m’a laissé rêveur…Que dis-je, la gueule ouverte plutôt,
la mâchoire par terre, pantelant, la salive perlant sur le
macadam…carrément !
Bon, soyons constructif : deuxième album (Kinesis, 2007) du
quatuor, très fortement épris d’horizons jazz et rock sous toutes les
coutures, aux effluves 70s à vous en faire dresser les poils de votre
entière anatomie… Une classe…tout bonnement…comment
dire…italienne ! Une habileté technique ahurissante, au service de
riffs, séquences, boucles rythmiques et mélodies fan-tas-tiques !
Amoureux fous d’AREA (l’immense fantôme de la bande à DEMETRIOS STRATOS
hante littéralement ce groupe !), du dément MAHAVISHNU ORCHESTRA
(vous voyez un peu le niveau ?!), et du sublime SOFT MACHINE, vous
serez plus qu’à la fête avec ce KUBLAI, serti dans son écrin d’or et de
lapis lazuli (splendide pochette abstraite)… Et pour achever de vous
terrasser par l’envie, Richard SINCLAIR, simple chanteur-bassiste de
CARAVAN, CAMEL, HATFIELD AND THE NORTH, NATIONAL HEALTH, IN CAHOOT (oh
là là là là !), y intervient avec sa voix, si caractéristique,
douce et chaleureuse… !
Bon, maintenant, vous êtes à genou, pour les plus endurants d’entre
vous, quand aux autres, ils sont déjà tombés dans les pommes.
Que dire, que dire…à part l’immense plaisir que j’ai à réécouter encore
et encore ce disque miraculeux ? Que les unissons
guitare-basse-claviers sont totalement jouissifs(1), que l’apparition
de l’oud dès le deuxième morceau (qui mérite bien son nom!)est tout
bonnement ensorcelant, que les orgues fleurent bon le HAMMOND à fond
les gamelles, le piano(3,5), le vibraphone et autres synthétisations de
l’âge doré, que les soli sont sublimes, sans jamais frôler le
pompiérisme de l’époustouflifiance, que les riffs et plans répétitifs
sont excellents, de même que les atmosphères délétères(2,3,6), que le
heavy est de passage (3), que les boucles rythmiques sont
délicieusement trépidantes(3,5), que les cassures vous ravigotent à
souhait, qu’elles sont nombreuses mais non envahissantes, que la
guitare, en plus du jazz, est forgée dans un blues incandescent, que la
mélodie règne sans partage avec beaucoup de feeling, et que tout le
rock progressif de votre jeunesse s’y ébat avec une volupté et un
stupre sans borne…Raaaaaaaah lovely.
Et puis et puis… ! L’ultime cadeau donc: la présence de
Richard SINCLAIR sur le morceau 4, conviant la délicatesse et les
harmonies d’un Robert WYATT pourtant absent du CD (Robert, sort du
corps de Richard !!!), et croisant le fer avec KING CRIMSON !
Vous ne rêvez pas. Quand au morceau 6, c’est une véritable leçon
infligée à PFM et BANCO, entre autre, mais la liste des ténors d’Italie
est trop longue, vous le savez bien. Nous en avons rêvé ? ACCORDO
DEI CONTRARI l’a fait !!!
Tant au niveau de l’exécution que des compositions, ce groupe fait
montre d’une alchimie tout bonnement merveilleuse, et KUBLAI (titre
énigmatique à ma connaissance) en est l’extraordinaire creuset. Je vais
donc foncer me procurer leur premier CD, c’est sûr !
Avec eux, c’est toute la gloire absolue de l’Italie progressive
consacrée ici en un même lieu, une même scène, un même royaume, le
temps de 45 minutes…Toute l’Italie, je vous dis !!! Les autres
talents fleurissant si souvent depuis les années 90 vont devoir aller
se coucher, à moins de fixer la barre bien plus haut qu’à l’habitude.
Avec ACCORDO, on est passé dans la cour des très très grands.
Alors : KUBLAI ? Khan !
Chef d’œuvre.
4/4