THE PINEAPPLE THIEF – All The Wars - © K-Scope 2012
« Un voleur de haute volée »
Le voilà de nouveau, l’enfant prodige du post prog (c’est comme ça qu’on appelle le prog d’aujourd’hui), rentré enfin(!) dans la cour des grands, chez les miraculeux de K-scope (Porcupine Tree, Anathema, Anekdoten, Blackfield, Gazpacho, Riverside !...n’en jetez plus !!!), après un interminable anonymat de huit (!) albums officiels, pourtant quasiment tous célébrés par la sphère spécialisée. Pour ceux qui ne connaissent pas encore (les fous !), THE PINEAPPLE THIEF (pour les non anglophones, prononcez : ze païnapeul cif) distille, grâce à Bruce SOORD (ex Vulgar Unicorn), depuis 1999, une pop symphonico-rock à la production ultra léchée, sophistiquée, psychédélique et mélancolique à souhait, avoisinant Radiohead et Porcupine Tree (tiens tiens !).  Voici donc All The Wars, qui enfonce un peu plus le clou préfiguré par Someone Here Is Missing (2010), le précédent, injectant un son plus brut aux guitares, dont les riffs sont devenus plus carnassiers, plus tranchants (plus punk ?), le propos encore un peu plus bluesy (il y a maintenant deux guitaristes aux commandes, et les claviers symphoniques sont davantage en retrait), allant un peu plus à l’essentiel, et faisant fi du long morceau de bravoure, comme on nous en avait habitué jusque là. Autant dire que cet album est une totale réussite, à la production toujours aussi époustouflante, un peu moins psyché qu’auparavant, plus électro et donc plus rock (les compositions allant déjà dans ce sens). Ici, aucune faiblesse, point de ventre mou, et il est bien difficile de mettre en avant tel ou tel morceau, tant on y sent  une sorte d’équilibre entre force(2) et douceur (8). Leur meilleur album ? Certainement, bien qu’un poil plus efficace qu’auparavant ; à l’image de beaucoup de formations, les instances de l’épure commerciale ont souvent tendance à éroder le talent des artistes, au nom d’une plus grande « popularité ». Il n’en est rien ici (merci K-Scope !), tant le talent de SOORD et de ses acolytes transpire, dans la finesse des arrangements que l’on découvrira au fil des écoutes (cordes superbes, sans être envahissantes, pas comme Blackfield donc, contrastes, enluminures nuancées, arpèges ici ou là, ruptures dépouillées, grande variation de tempos d’un morceau à l’autre), autant que dans les mélodies. Et en effet, impossible de ne pas fondre devant un tel bijou de puissance et de sensibilité, tout public confondu. Pour terminer, je dirai que la voix de SOORD se fait moins plaintive, traine moins en longueur, et s’est dépouillée d’artifices, s’étant définitivement rangée au service des mélodies, qui (je le dis et le répète !) sont splendides. Une seule chose peut être reste à craindre, c’est qu’à l’avenir la pente du simplisme l’emporte sur celle de la simplification… Pour le moment, néanmoins, rien à craindre (mais alors rien du tout !). L’édition spéciale révèle un second CD, présentant la version acoustique de six des 9 morceaux de l’album, plus deux autres. Je n’ai pu écouter ce disque bonus, mais je gage qu’il ne dépareillera pas du reste, ayant déjà vu quelques magnifiques interprétations unplugged par Bruce SOORD  sur le net. Je vais m’arrêter là, tant vous aurez donc compris que » All The Wars » est une véritable splendeur…
 Et pour les plus chanceux ou mieux organisés d’entre nous, sachez que THE PINEAPPLE THIEF passe en terres de France (Bordeaux et Paris, 28 et 29 novembre 2012!); après un déchirant loupé l’année dernière, il serait totalement dément de ne pas y aller ! En tous cas, j’y serai.
CHAB
4/4

Line-up :
Bruce Soord - Guitars, Lead & Backing Vocals
Wayne Higgins - Guitars
Steve Kitch - Keyboards
Jone Sykes -  Bass
Keith Harrison - Drums

 1. Burning Pieces (4.10)
2. Warm Seas (3.56)
3. Last Man Standing (5.09)
4. All the Wars (3.35)
5. Build a World (3.53)
6. Give It Back (6.58)
7. Someone Pull Me Out (3.58)
8. One More Step Away (3.05)
9. Reaching Out (9.43)

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