SEVEN IMPALE – City Of The Sun  ©  Karisma Records - 2014
Écrit par CHFAB

“Promesse tenue”
Après une entrée en matière fracassante dans le paysage un peu sage du prog actuel, avec tout juste un EP en guise de carte de visite (et quel  EP! Chroniqué ici soit dit en passant), en 2013, toutes les oreilles étaient suspendues, dans l’attente du premier album de ce sextuor norvégien (encore des scandinaves !)… Et les efforts ont été récompensés ! SEVEN IMPALE propose donc 5 morceaux conséquents, toujours aussi inventifs et libres, tissant des ponts enthousiasmants entre 70s et rock plus actuel ; (1) : Influences King Crimson, symphoniques comme free jazz (partie centrale incandescente), (2) : psychédélique et planant (très régulièrement), alternant avec guitares fracassantes, et new jazz, (3) : Rio, Gentle Giant, pauses  jazz rock, puis métal jazz (riffs tranchants et groovy) ivre de furie, (4) : rythmique composite bondissante, chant désespéré très « The Wall », complainte façon Led Zep, marimba Zappa, final métal jazz prog, (5) : particulièrement harmonieux, aérien, psyché, mélopée entêtante, allure nonchalante, chant délicat en plainte monotone, hymne poignant, solo de guitare très Fiskien, et final dantesque en accords telluriques…  Un disque d’une richesse et d’une force remarquables. Les innombrables qualités de CITY OF THE SUN résident en plusieurs points marquants : Tout d’abord la voix du  chanteur Stian ØKLAND, rappelant fortement la beauté angélique et traînante d’un Jeff Buckley, ensuite le saxophone, instrument quasi central contribuant à l’originalité de la musique, sans jamais tomber dans la digression bluesy des 80s (intro du premier morceau notamment), et du point de vue rythmique comme soliste. Les guitares (il y en a deux, dont l’une est tenue par le chanteur) sont  très habiles, avec un son bien 70s, pour des saillies assassines (on pense à Panzerballet), ou des arpèges,  enfin des claviers rythmiques et très ambiants (pas de solo) hyper vintage école nordique actuelle (un régal donc)…L’assise rythmique est parfaite et bien nuancée. Les compos sont plus posées, peut être plus construites (et moins barrées ?) que sur le premier EP éponyme, tout en demeurant imaginatives, avec des thèmes et ambiances renouvelés, développés, et avec un soin très particulier pour de splendides arrangements presque improvisés (d’où l’esprit jazz finalement). Chaque plage (pourtant conséquente) défile avec un naturel déconcertant,  et le temps ne se laisse pas sentir. CITY OF THE SUN est aussi une invitation à la réécoute, augurant à chaque fois de nouvelles promesses. Le niveau d’exécution est exceptionnel, et l’envie de voir SEVEN IMPALE sur scène devient très vite irrépressible. Bref, c’est un sans faute, qui fera sans doute date cette année, voir au-delà. Pensez donc : un coup de maître pour un premier album, proposant un prog résolument contemporain. On en avait sacrément besoin !
Indispensable
4/4



Line-up
Fredrik Mekki Widerøe- Drums
Erlend Vottik Olsen- Guitar
Stian Økland- Vocals, Guitar
Tormod Fosso- Bass
Benjamin Mekki Widerøe- Saxophon
Håkon Vinje- Org, Rhodes, Synthesisers

Tracklist
01. Oh My Gravity  (17:07)
02. Wind Shears  (12:36)
03. Eschaton  (15:18)
04. Extraxtion  (9:32)
05. God Left Us For A Black Dressed Woman  (17:23)


Site officiel:
http://www.facebook.com/sevenimpale
Pays:
NORVEGE

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