28 12 09

POOSTOSH- HERBARIUM
Untime Records
http://www.myspace.com/poostosh
Russie

Track list:

01- Overjoyed To Hear The New Poostosh Album  (02:00)
02- Life As We Forgot It  (04:23)
03- Rain Autumn DPRSSN  (02:54)
04- Sasha  (04:54)
05- Leprechaun's Gang  (05:02)
06- Birthnight  (04:51)
07- Swallowed By Untime, Vol2 (live)  (05:09)
08- Corneal Abrasion  (03:18)
09- Information Pressure Doesn't Affect An Eagle  (03:01)
10- La Storia di un ragazzo che trovo' l'amore ma perse la testa(03:00)
11- The Meadow Of My Infancy  (03:54)
12- Dreamers Who Are Brooders  (05:27)
13- Frequency Domain Of Love And Parting  (05:57)
14- We'll Be Back  (04:05)

Band Members:

Mikhail « Mox » Salnikov:  piano, keyboards, melodica, bass,
Andrey Kovalenko: composition, solo-guitars, samples, process, mix
Andrey Gavrilov: piano, keyboards, bass, solo-guitar, bells, atmospheres,
Vitalyi Chaplin: percussions on « Dreamers Who Are Brooders »

                                         
                                Une belle et douce terre en friche,

Jachère, plantation non cultivée, ou bruyère, voilà à peu près la traduction du patronyme qu'a choisi cette formation russe, existant depuis 2002, emmenée par trois multi-instrumentistes fort inspirés. Le nom de l'album,  ainsi que l'imagerie soignée de la pochette confirment  un peu plus leur penchant pour les manifestations protéiformes d'une nature calme et magnifique (feuilles, vieux bois, leprechauns, pré, pluie d'automne, aigle...), une nature aimée, contemplée , dont on s'attache ici, semble-t-il, à esquisser les multiples beautés.
À mille lieues des lamentations actuelles quand à son massacre orchestré par la main forcément ignoble de l'homme.

Et c'est bien la contemplation et son apesanteur qui nous convient tout au long de ce splendide disque (première oeuvre).
Guitares dépouillées ou fantomatiques, vibrations fluides et aériennes, rythmiques trip hop et mid tempo, enveloppées d'une mélancolie dépourvue de tristesse (ce qui tranche de surcroit avec le ton général des musiques à tendance POSTROCK et (ou) PROG si en vogue par les temps qui courent).
Parfois, un délicat mélodica (un piano-flute; on soufle donc dedans) vient délivrer de douces mélodies, flirtant avec les intonations tranquilles d'un accordéon ému.
D'un morceau à l'autre, les trois compères (entourés d'une flopée de camarades, comme en témoigne leur site myspace) s'échangent guitares, basses, programmations et créations sonores, pour nos rêveries les plus apaisées.
Pas de chant principal à l'horizon, hormis quelques chœurs féminins synthétisés du plus bel effet, passant au loin.
C'est aussi une formidable respiration au milieu des cadences surchauffées (formidables aussi) des rivages rock-métal-frénétiques qui nous environnent à l'envie, et avec le talent qu'on leur connaît.
Revenons aux membres du groupe, qui ont volontairement brouillé les pistes quand au rôles de chacun, et vous verrez que sur HERBARIUM, les solis, rythmiques ou basses se passeront le relai sans qu'aucun intervenant ne semble se mettre particulièrement en avant. Ainsi, c'est tout à la musique que l'auditeur sera convié dans cet ouvrage.
Et ici les séquences cinématographiques pleines d'émotions se succèderont, en miroir avec l'état d'esprit du moment, selon qui les écoutera, et à quels moments de sa vie. Une réelle invite au voyage, physique ou immobile, ou à un sommeil très doux (la musique, pour s'endormir, c'est aussi très bien). Vous marcherez ou léviterez dans une forêt bien vaste, survolée par toutes les saisons, peut être bien même tout cela en même temps...
Voilà donc en somme une vision bien nécessaire d'une nature et d'une humanité bien belles et bienfaisantes.

D'ailleurs, à ce propos, j'en profite pour manifester (moi aussi) mon agacement, voire ma colère, face à l'espace omniprésent qu'occupe la question écologique aujourd'hui, de celle qui, sous le couvert d'actes soit disant citoyens (puisque écolo-sensibles) dédouane tout véritable individualiste des premiers gestes humanistes (humanitaires?); je parle de ceux de première urgence dont nos sociétés (et surtout la notre au fond, puisque c'est celle au sein de  laquelle nous pouvons réellement agir, puisque ça se passe là, en bas de chez nous...) ne sauraient se passer.
Je m'explique: ce n'est pas en faisant son tri sélectif, en tirant moins la chasse d'eau ou en baissant la lumière(pendant ce temps là, les usines d'épuration d'eau et les centrales nucléaires continueront de toutes façons à travailler ou à fournir la même énergie...ben oui...elles ne s'arrêteront pas comme ça hein...) qu'on redonnera un peu de dignité et (ou) un logement à ceux qui dorment et finissent par crever dehors, ou sont logés dans des conditions insupportables, afin de poursuivre leurs études, ici,  dans notre rue, ou celle de nos voisins!...si être écolo c'est se donner la bonne conscience de sourire aux arbres et pas aux pauvres, et ben non merci...
Alors, si l'on veut réellement faire quelque chose pour l'avenir, notre avenir, il faudrait d'abord commencer par accorder un peu de son temps (pas de son argent) à ceux qui ne nous ressemblent pas (plus?), ou (et) connaissent les difficultés du mal logement, du mal emploi, et de l'isolement.
Mais là je sais bien qu'il n'y aura pas grand monde pour se ranger derrière cet avis, n'est-ce pas?
On veut bien faire des efforts, mais faudrait pas non plus avoir à quitter son fauteuil hein?
Aimer notre planète, c'est avant tout aimer les humains!
Merci d'avoir lu jusqu'au bout.
Nous pourrions aussi acheter ce très beau disque.
                                                                 CHFAB

4/4

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