07 04 10


NODO GORDIANO-FLEKTOGON
http://www.nodogordiano.com
distributeur: btf.it
Rome, Italie


Track list:

01-  Theatro di Memoria  (08:08)
02-  Ozymandias part I  (03:42)
03-  Avventure di Mastarna  (30 :16)
04-  Ozymandias  (05:35)
05-  Zeitgeist  (05:23)


Line-up:

-Andrea De Luca: Bass, electric & acoustic guitars, synthecizers, saxophone, violin, santur, theremin, chau gong
-Carlo Fattorini: Acoustic drums, glockenspiel, marimba, ogororo, bodhran, acoustic & virtual percussions
-Silvia Scozzi: Vocals on 1
-Franco « Tatanka » Terralavoro: Contralto saxophone, flute


                                                 «  Les percussions qui parlent »

Alors attention, on s'accroche, parce qu'avec ce duo  transalpin (à peine épaulé), un sacré trip vous attend, lecteurs et lectrices, auditeurs et diteuses...
Depuis 1994 (et oui quand même...) cette formation romaine s'escrime à écumer les scènes et festivals de tous poils, entre covers de Genesis et King Crimson, connaissant son dico du prog, du jazz, et des musiques dites « du monde » sur le bout des amplis, ayant collaboré live avec JOHN WETTON, BANCO DEL MUTUO SOCCORSO (ben voyons...!), formation disloquée, recomposée, re-recomposée, et aboutissant à ce torrent de lave, 9 sur l'échelle de Riche Terre...

Deux multi instrumentistes agerris au possible à l'improvisation et autres expérimentations, insufflant dans nos enceintes un vent nouveau de confrontations hallucinatoires.
On se souvient des braises encore chaudes d'EMBRYO, et du KRAUTROCK en général, POPOL VUH et CAN en tête...musiques étirées et inattendues, totalement planantes, convoquant percus tribales, pulsions jazz et rock, musique concrête, montées absolument puissantes et lacher-prise en étendard.
Le rôle des percussions y étant majeur (souvent ces musiques étaient initiées par des batteurs,  exemple avec CHRISTIAN BURCHARD de Embryo), cest tout logiquement qu'on assistera aux prouesses géniales de CARLO FATTORINI, s'offrant  un morceau quasi en solo (Ozymandias part I & II), ce type est partout, gérant montées hypnotiques, habillages jazz (cymbales en tous genres, ogororo), arrangements mélodiques (glockenspiel, marimba,etc...), son partenaire n'étant pas en reste non plus, mettant la main à la pâte avec santour et gong.

Mais la partie de ANDREA DE LUCA se révèle plutôt être guitaristique, électrique, acoustique,  jouant la basse aussi, en plus de nappes synthétiques, boucles  psyché-tripantes à souhait, et agrémentant le tout d'interventions de violon et saxo...! Il sera soutenu dans ces parties par un confrère.
Ah ben on est pas des manches, semblent-ils déclarer à chaque minute.
Pourtant, la virtuosité n'est jamais (je dis bien jamais) de mise ici, et c'est plutôt le sens du temps et des étirements qui nous convie dans cet album incroyable. J'en veux pour preuve cette oeuvre au noir qu'est « Avventure di Mastarna », affichant, sans complexe aucun, plus de trente minutes!
Oeuvre somme, alternant progressions construites (écrites donc), répétitives à souhait, et ambiances totalement improvisées (on sent terriblement la fièvre du live).
Pourtant, le premier morceau déroute un peu, accompagné par une chanteuse lyrique à la technique assez douteuse, mais on s'y habitue dès la troisième écoute, et l'on y peut apprécier enfin l'excellence de l'ouvrage..
La dernière pièce est, elle, totalement construite, et se pare des fulgurances du King Crimson période 72-73-74, époque furieusement bénie pour la scène...
C'est d'ailleurs l'esprit majeur qui hantera les cinquante-trois minutes de ce très bon disque, avec les groupes cités ci-dessus, excusez du peu...

Avec Nodo Gordiano, on a réellement le sentiment que quelque chose d'urgent et d'intense se trame, là, devant soi, sur des planches chauffées à blanc...
D'ailleurs cet album semble être unaniment salué par la critique, cela ne trompe pas.
Enfin, le digipack y est absolument superbe... il vous faut donc acheter ce disque...
Somptueusement rock, diablement...exceptionnel.
CHFAB

4/4

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