MOTORPSYCHO and STÅLE STORLOKKEN_ The death Defying Unicorn  (avril 2012)
http://motorpsycho.fix.no
http://www.myspace.com/motorpsychopage
Label : Stickman Records
Norvège (Trondheim)

Track list :
CD I
1- Out Of The Woods  (02 :41)
2- The Hollow Lands  (07 :36)
3- Through The Veil, part I  (16 :01)
4- Through Th Veil, part II  (03 :07)
5- Doldrums  (10 :22)
6- Into The Gyre  (01 :33)
CD II
1- Oh, Proteus – a Prayer  (07 :34)
2- Sculls In limbo  (02 :21)
3- La lethe  (07 :52)
4- Oh, Proteus – a Lament  (01 :04)
5- Sharks  (07 :55)
6- Mutiny !  (08 :32)
7- Into The Mystic  (07 :04)
Line-up :
Kenneth Kapstad : Drums
Hans Magnus Ryan : Guitars, Vocals
Bent Saether : Bass, Vocals
Ståle Storløkken : Keyboards
Featurings :
Ola Kvernberg : Violin
Kåre Chr. Vestrheim : Mellotron, Sonic mayhems, Gongs,
Trondheim Orchestra and Trondheimsolistene: Clarinet, Bass Clarinet, Saxophones (bariton, alto, tenor), trumpets, trombones, Violins, Violas, Cellos

« Longue vie aux licornes »
17ème parution ( !) pour ce fabuleux groupe proto stoner norvégien, débuté en 1989, dont je vénère (le mot est faible) les velléités tout aussi jazz que psyché, et ce depuis déjà trois albums, dont le dernier, « Heavy Metal Fruit » (2010) fut, et reste encore, une véritable pierre angulaire à mes oreilles…Comment, avec, le disque suivant, égaler ainsi un tel monstre de force et de réussite? Après un tel cap, que proposer de neuf ? Et le faut-il ? La réponse est encore oui, comme je m’en doutais, tant il est urgent de diffuser très largement le talent sidérant de Motorpsycho.
Cette fois-ci, ce power trio de base a choisi de s’adjoindre la complicité d’un compositeur et joueur de clavier : Ståle Storløkken, co-créditant même sa paternité pour ce « Death Defying Unicorn » ici présent.  Et en effet, le rock viscéral et possédé, dont fait constamment preuve Motorpsycho, a su ici se faire plus sous-jacent (ce que préfigurait déjà heavy Metal Fruit).
Pour ce double album (double cheese !), les norvégiens ont choisi la voie pleinement symphonique (orchestre à l’appui), ajoutant à leur heavy, une inspiration atonale, jazz et free, faisant surgir les sirènes hallucinées d’un vieux King Crimson (eux aussi !), conférant à leur heavy multi directionnel des vertus plus progressives que jamais, et le tout servi, comme à l’accoutumée, par un esprit de transe absolument dévastateur (le diptyque « Through The Veil » vous laissera à genou !).
Côté jazz ; des cuivres à tout crin, avec une clarinette très expressive (intro de l’album), entre jazz et klezmer, et un ensemble de cuivres du plus bel effet (une mention pour l’intro percussive aux sax du 3)…
Côté symphonique ; des vagues de cordes fascinantes, partout, offrant à l’orchestre (classique comme jazz) une place absolument prépondérante, puisant large dans l’héritage du 20ème siècle, allant jusqu’à explorer des univers de comédie musicale martelés de doom (!), envolés par des voix radieuses, avec une maestria et un sens de la démesure totalement renversants. Pour les aspirations modales ; de forts penchants pour le early King Crimson (une fois encore !), avec ses motifs entêtants, sachant créer hypnose et tension.
A peine déplorera-t-on une ou deux maladresses (le trop plein se fait quelquefois sentir, mais c’est sans compter sur la force globale du disque, qui l’emporte indubitablement au fil des écoutes). Donc, pour conclure, rarement on aura entendu une musique si forte et si singulière dans l’univers du rock, et qui plus est du stoner…pour faire court : The Death Defying Unicorn est donc une œuvre incroyable, d’une audace, d’une puissance et d’une beauté sans pareils.
Décidément, ce mois de mai, hormis sa météo déplorable, est rempli de chefs d’œuvres !
Et celui-ci est une énooooorme bombe !
Extra ordinaire.
Donc indispensable.
4/4
CHFAB

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