13 05 10
LUMINA-Project
http://www.myspace.com/luminaproject
www.palcomp3.com.br/lumina
label : Musea
Sao Paulo, Brésil

Track list :
1- Crystal tower  (08 :21)
2- Siberia  (04 :28)
3- Sahara  (04 :47)
4- Thar  (07 :19)
5- Lonely  (05 :27)
6- Karakum  (02 :46)
7- Atacama  (04 :04)
8- Genesis  (12 :39)
Line-up :
Fabio Fernandes :Drums
Sizao Machado : bass
Johny Murata : guitar & synth

« Boys from Brasil… »
LUMINA est un projet spontané initié par un batteur et un guitariste aux velléités  jazz-rock, très prononcées, suite à deux séances d’enregistrement  en studio, totalement improvisées, dans la ville de Sao Paulo, Brésil. Le résultat fut si concluant pour eux que de là à recruter un bassiste digne de ce nom, il n’y avait qu’un pas. Le fruit de ce trio est cet album, composé de huit titres absolument jazz fusion, d’inspiration franchement free, alternant, avec plus ou moins de bonheur, logorrhées guitaristiques ,  et moments calmes et contemplatifs, laissant la parole à une basse mélodique plutôt inspirée. La batterie n’est évidemment pas en reste, et propose même un solo en introduction sur le 3ème morceau. La maîtrise technique de chacun n’est évidemment pas à remettre en question, et l’on sent dès le départ de l’album les sommes de travail que les trois compères ont dû fournir pour en arriver là, mais est-ce suffisant ?... on verra plus loin que sans doute non.
 En écoutant « Project », on ne peut s’empêcher de penser aux aînés (Allan HOLDSWORTH entre autre, Jaco PASTORIUS pour la basse)  ayant fait les beaux jours de cette fusion aux digressions débridées, mais pourtant souvent bavardes, et la plupart du temps (à mon goût) absconses…
Mais c’est aussi ce qui fait le sel de l’esprit « free », où il est essentiellement  question d’abandonner  tous ses repaires classiques et harmoniques, pour découvrir la musique des sons, des bruits, ceux de la ville (Ornette Colman, John Coltrane, Miles Davies), ceux des sentiments, ceux de la nature (Olivier MESSIAEN) nous environnant, et ce en revendiquant la liberté totale (tout est musique) qu’offre l’improvisation. Il s’agit d’un domaine musical exigeant  sans nul doute une disposition toute particulière de la part de l’auditeur (on ne va pas mettre ce genre de musique en fond musical lorsqu’on est entre amis… ! quoique…), donc  loin d’être fédérateur.
Revenons à LUMINA, et à l’omniprésence de son  guitariste, dominant logiquement la plupart des débats, mais hélas jusqu’à saturation, faisant preuve d’un certain systématisme, et comme souvent malheureusement, de virtuosité plutôt démonstrative (vous avez vu comme je joue plein de notes, et super vite en plus !!!), rarement mélodique, délaissant les atmosphères (pourtant pleines de promesses lorsqu’elles apparaissent), au profit d’une sorte de tyrannie de l’espace sonore…
On recommandera avant tout le premier et le dernier morceau, faisant écho l’un à l’autre, et recelant chacun un thème identifiable (ce sont quasiment les seuls !), ça fait peu tout de même (évidemment, ces propos sont subjectifs, car moi, vous l’aurez deviné, c’est  pas vraiment ma tasse de thé)…
En fait, je crois que je commence à comprendre : il s’agit avant tout d’une musique live, instantanée, sans filet, sans partition, que la dimension studio écrase et enferme, nous privant de la scène, lieu du coup idéal pour appréhender une telle musique, parcequ’il faut peut être les voir, les gars, pendant qu’ils jouent...
 A l’avenir (si  je puis me permettre, ignoble vers de terre que je suis), il faudra proposer quelque chose de bien plus construit, afin d’obtenir l’intérêt de la plupart d’entre nous, et en tous cas le mien .
CHFAB
2/4

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