13 10 09

GONG- 2032
http://www.planetgong.co.uk
label: G-Wave
Angleterre

Tracks:

1. City Of Self Fascination (6:04)
2. Digital Girl (4:23)
3. How To Stay Alive (8:06)
4. Escape Control Delete (7:58)
5. Yoni Poem (2:09)
6. Dance With The Pixies (4:37)
7. Wacky Baccy Banker (8:21)
8. The Year 2032 (5:39)
9. Robo-Warriors (3:00)
10. Guitar Zero (4:55)
11. The Gris Gris Girl (6:29)
12. Wave And A Particle (2:05)
13. Pinkle Ponkle (4:359
14. Portal (7:08)




Band:

- Daevid Allen / vocals, guitars
- Gilli Smyth / space whisper
- Steve Hillage / guitar
- Miquette Giraudy / synthesizer, vocals
- Mike Howlett / bass
- Chris Taylor / drums
- Theo Travis / saxophone, flute



Invité:
Didier Malherbe



                                               We Are A Global Family... « One great family in a conscious humanity »

Miracle! Miracle, mes amis magnifiques! Vos têtes de figurines vont à nouveau se réjouir dans l'Ether!... Chaussez vos soucoupes et théières volantes; la troupe des cosmos multiples est revenue de sa gigantesque parabole, elle est de retour! Et son équipage est au complet! Il ne manque pas un astronaute, pas un je vous dis!!!
Vous n'allez pas en croire vos yeux déjà hallucinés, bien que fortement bouffis par:
 
A:  le déferlement permanent de ces ondes radio-actives dont vous vous bombardez la tronche, moi                                                                 avec, par le biais du tube cathodique...ou plasmique...

B: les téléphones portables désormais sans antennes externes (plus aucun) dont vous semblez avoir oublié la fonction de répondeur, prêts que vous êtes, à interrompre toute activité en cour, y compris déjeuner en compagnie d'un de vos semblable

C:  l'hyper-caféine matinale (et pas que) réchauffée à coup de micro-ondes
D: le récepteur Wifi de   votre pc portable, dont l'efficacité se révèle sans faille 24h sur 24

E: le Blu Tooth-kit main libre qui vous permet d'être en contact avec vos1725 amis de Facebook,  et  ainsi vous planter régulièrement de route parce que vous êtes en pleine conversation (ça c'est pas  moi, j'ai pas de voiture, et pas de permis... Oui oui, vous pouvez me toucher; je suis vrai, et vivant...), et puis ça donne du boulot aux infirmiers, en réanimation par exemple...
BREF:
Steve Hillage et Mike Howlet ont rejoint la caravane merveilleuse, celle-là-même qu'ils avaient quittée il y a de cela des milliers, des millions d'années, et leurs semelles fleurent à nouveau l'emprunte minérale de Stonehenge, les particules quantiques, la masse perdue, les singularités et la beauté des supernovas...
J'en ai rêvé, Daevid Allen l'a fait.
Et ma jeunesse montpelliérenne de ressurgir en un flashback totalement psychotrope, et le 18 avril 1992, de me rappeler que dans la salle (modeste) du Rockstore, je me consolais de l'absence de Hillage (guitariste majeur de l'histoire du rock, au côté de Hendrix, pas moins), en me réjouissant de pouvoir écouter la musique de Gong, un groupe créé 3 ans avant ma naissance...

Passée la surprise magnifique de la reformation, la musique présente dans ce disque ne cesse de dérouler ses vertes formidables à mes oreilles attentives...Rien n'est laissé au hasard, et, bien au delà d'une synthèse de ce que le groupe savait faire le mieux(ils auraient pu s'en contenter), c'est bien à des compositions, des climats, et des textes tout à fait modernes, emprunts de toute leur personnalité propre, avec un écriture et une cohésion d'ensemble tout bonnement admirables... la théâtralité n'est pas en reste, incarnée par Allen lui-même, vraisemblablement le capitaine de ce vaisseau cosmique (saluera-ton un jour son génie à la hauteur de ce qu'il mérite?) dont le verbe se plaît à emprunter régulièrement la voie du rap ou du slam (ah ah... voilà une belle idée de rencontres stylistique! Si ça pouvait faire école!...soupir), mais aussi sa compagne, à la diction onirique hallucinée, ainsi que des chœurs espiègles. Un parfum de fin des années 60 à tendance psyché imprègne toute la galette, non pas dans le son ou la production, mais bel et bien dans l'écriture et lez harmonies; ces montées ou descentes chromatiques chères aux premiers albums de Pink Floyd, par exemple...on pense souvent aussi à Syd Barret(et pour cause), entre autre.
Les glissandos de guitare(inventés par Allen lui-même, consistant à effleurer en continu les cordes d'une électrique au moyen d'un objet métallique, à l'instar du bottle neck, sur un effet de sustain et de reverb, donnant ces accords tenus et parfaitement planants) ne sont pas de reste, les ondulations synthétiques des claviers non plus, les interventions à vent de Theo Travis (The Tangent, No-man, entre autre) et de Didier Malherbe  en invité(Gong, Adouk Trio) nous plongent dans les délices délétères de l'orient, la basse de Howlet remonte les sources du groove le plus sensuel, la précision du batteur faisant le reste, et puis, et puis: les lancés de couteau , les caresses, les arabesques, les dentelles, les stridences, les riffs, les mélodies de Monsieur, que dis-je, du maître (les fans comme moi avaient pu le suivre au côté de Rachid Taha ces 15 dernières années, ainsi que chez The Orb, dont il fut le co-créateur) Steve Hillage, totalement au service de cette musique magique au parfum puissant d'éternité.
Rock, alternatif, Jazz , funk, cabaret, techno, la palette exprimée par  cette authentique tribu est toujours aussi large, répandant son enthousiasme et son regard aigu à nos pieds dansants de lutins désorientés...Le miracle a lieu de nouveau.
Le concept de l'album, vous l'aurez deviné, est un essai d'anticipation à tiroir, une projection pertinente du monde terrestre, et plus particulièrement humanoïde, dans un futur fichtrement proche(lisez les textes, apprenez l'anglais, ou faites vous traduire le tout sur internet, si ce n'est pas déjà fait) : « how to survive without killing the planet? ».
Bien plus qu'à s'évader dans l'oubli et fuir nos sociétés si froides, aux ambitions si médiocres, et si homogènes,  et là je m'adresse tout particulièrement à mes camarades mélomanes dont la recherche des musiques progressives semble être la motivation première(je parle du refuge dans l'évasion), Gong semble nous inviter plus que jamais à l'examen de conscience, à la question de notre place et de notre responsabilité individuelle et collective, au sein du système sociétal que nous partageons.
Qui suis-je, sur quoi est-ce que je ferme les yeux, et ainsi de quoi suis-je complice, dans quelle mesure est-ce constructif de constater les dégâts de notre présent,  et en quoi j'agis dans la vie  pour défendre les idéaux d'une humanité à laquelle j'appartiens?  

                                     CHFAB

4/4

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