EVIL WINGS- Kaleidoscope     2011
http://www.evilwings.com/site.htm
label : Fuel Records ( ?)
Italie

Track list :
1- Kaleidoscope  (3 :58)
2- Here And Now  (7 :21)
3- Farewell On Planet F19  (3 :58)
4- More Than reality  (3 :46)
5- Rygma 12 The Wisdom Of The Sea  (12 :38)
6- Filthy Invaders Dawn (6 :44)
7- The Oak Tree (4 :54)

Line-up :
Franco Giaffreda : Vocals, alla guitars
Walter Rivolta : Drums
Ricky Zanardo : Bass
Joseph Ierace : keyboards
Guests :
Maggie Giaffreda : Backing Vocals (5,6)
Rick Ostiditch : First Organ Solo (7)
Giovanni Bellosi : Stick Bass (7)
Carlo Guidotti : Violin & Last Voice (7)

EVIL WINGS a commencé sa trajectoire en 1989 en Italie, quatuor emmené par le plutôt talentueux et versatile  guitariste Franco GIAFFREDA, honorable chanteur de surcroit, même si pas parfaitement anglophone (ça s’entend un peu)…un premier album éponyme, en 1994, dévoilait un métal brillant et technique, traversé de velléités progressives, qui avait fait sensation… Un second opus en 1998, «Brightleaf », confirmait ces tendances ( le groupe participant au passage à un double album hommage à DREAM THEATRE), mais s’affirmant davantage vers le hard rock. Puis « Colours Of The World » (1999), toujours orienté 70s, et plus mélodique. Deux ans plus tard, « Kite », plus dur et heavy, enrichissait ses compositions, mais en étant moins prog !... Enfin un double CD-DVD live en 2002. Et voilà que nous tombe tout chaud leur 6ème parution. Pour ma part, je découvre le groupe avec ce nouvel album.
Bon, l’esthétique des pochettes ne fait pas très envie, il faut l’avouer, ça sent l’amateurisme de marché de nuit le long des plages… ! Pardon aux « artistes » mais…hein…la déco pour touristes…
Côté son c’est très correct, côté inspiration, on est en plein 70s, textes y compris, côté interprétation, là, il faut avouer que c’est la classe ; exécution impeccable et guitares triomphantes. Le chanteur se la donne franchement à la six cordes ; incisif, très véloce, connaissant son dico du hard par cœur, du heavy, du blues, en passant par Hendrix (2), Deep Purple et consort… Un diable de bougre de sacré grateux, même si j’suis pas très hard années 80 !... Le batteur n’a rien à lui envier, assise rythmique excellente (la basse un peu discrète peut être), claviers variés (piano, nappes, orgue et sons vintage) bien que parfois absents.
Alors, que du bon ? Et bien pas complètement, car EVIL WINGS choisit bien souvent la carte du plan catchy, efficace, et parfois un peu bateau, surtout pour la première moitié du skeud. Il  s’offre bien sûr quelques petites digressions prog (1), mais le reste de cette première partie ne s’aventure guère au-delà d’un boogie(1), Heavy(2), Beatles-Eloy(3) et con-con-FM (4), sans grande originalité. Bon, comme je l’ai dit : professionnalisme et classe de chaque instant, mais est-ce assez ?
Bon, KALEIDOSCOPE a tout de même pour lui d’évoluer en qualité d’un morceau à l’autre (à part « Farewell On Planet F19 » que je zappe désormais, trop plat à mon goût), laissant au finish une impression somme toute positive finalement.
Non, il faut vraiment  attendre les trois derniers morceaux pour mesurer le potentiel formidable qui couve sous la semelle de nos quatre italiens. Là, on passe à un  niveau nettement supérieur, et bien plus…prog ! « Rygma 12 The Wisdom of The sea » est un vrai bijou, de finesse, d’ambiances, d’harmonies, alternant arpèges splendides, chants façon Finisterre et Pfm, et cassures puissamment zeppeliniennes, en passant par du jazz rock à la Zappa !...La suite est tout aussi excitante, explorant des eaux beaucoup plus dingo, très nerveuses et très Megadeath dans le style…il y règne une folie bien furieuse, bien que très construite, les gars sachant très bien retomber sur leurs pattes. Le morceau final est une merveille de ballade à la guitare classique, glissant d’une harmonie à l’autre, où l’on entrevoit les rivages d’un Genesis pas si loin que ça, effleurant un Latte E Miele délicieusement délicat. D’ailleurs, si vous observez bien, la voix de GIAFFREDA se gabriélise à l’envie, son timbre de voix s’avérant finalement assez multiple, sachant évoquer ailleurs Robert Plant ou Ian Gillan. Alors, pas mal ? Ouais, pas mal…Et c’est aussi sur ces derniers morceaux qu’apparaissent quelques invités, entre clavier solo, stick, violon et deuxième voix, du meilleur goût.
Donc dommage pour la moitié, mais vous l’aurez compris, ce disque gagne au fil des écoutes, et c’est définitivement dans la fibre prog qu’EVIL WINGS s’épanouit pleinement. Il leur manque juste un peu d’unité, augurant d’albums futurs plus réjouissants de bout en bout.
CHFAB
3/4, pour l’impression finale




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