AFTER CRYING – Creatura  (2011)
www.aftercrying.hu
label : Periferic Records
Hongrie

Track List :
I : Nyugat/West  (10 :13)
1- Preludio Furioso
2- Játekos
3- Vagyok
II : Eszak/North  (24 :33)
4- Preludio Percussivo
5- Air Trumpet
6- Kevésbé Fontos Dolgok - Klasszikus Miniatùr
7- Goromba
8- Szemfényvestő
9- U-Shaped
10- Akkor Majd A Kövek énekeinek
11- Kettetört
12- Creatura
III : Kelet/East  (14 :26)
13- Preludio Metropolitano
14- Ne Sírj !
15- Esőisten
16- ilove Story
17- Vagy E Még ?
18- Tárogató
IV : Dél/south  (14 :16)
19- Preludio Percussivo
20- Szabadesés
21- Hajsza
22- Three Desires
23- Ne Félj, Nem Lesz Baj

Line-up :
Zoltàn Bàtky: Lead and backing Vocals, lyrics
Gabor Egervàri: Lyrics, narration, Claps, Vocals, Live Sound
Szolt Madai: Drums, Percussion, Claps, Vocals
Péter Pejtsik: Music, Cello, Violin, Bass Guitar, keyboards, Vocals, Programming
Ferenc Torma: Music, Guitars, Keyboards, Claps, programming, Bass guitar, Vocals
balàzs Winkler: Music, Trumpet, Zinc, Keyboards, Programming, Vocals

« It’s Aliiive !!! »
AFTER CRYING traîne comme une comète, depuis déjà 25 ans, son statut de secret bien gardé de la musique européenne, faisant de chacune de ses parutions (15 albums quand même, en comptant les live, au nombre de 3 + un DVD!) l’effet d’un véritable miracle. Il est vrai que cette formation à dimension orchestrale distille ses apparitions studio avec parcimonie (dernière en date : 2003), au gré des impératifs de ses composants, et j’imagine aisément que ce groupe ne leur permet pourtant pas (c’est quand même dingue !) de subsister aux impératifs de la nutrition, du logement, du sommeil, du confort économique, social, psychique, et tout ce qui s’ensuit (voire « pyramide de Maslow » sur Wikipédia)…
Je ne parle pas le hongrois hélas (bien que j’aie su le prononcer il y a fort longtemps), mais selon mes recherches, ce disque narre les observations d’un alien fraîchement débarqué sur notre bon vieux caillou, dans le but assez incongru d’observer les humeurs et les sentiments humains…quelle drôle d’idée ! Sujet usité s’il en est…Mais ?
Il en ressort une œuvre absolument magistrale, divisée en quatre parties cardinales (ouest, nord, est, sud), offrant, avec une constance toujours aussi remarquable, de somptueux prétextes au voyage, doublés de sensations fortes à tous les étages.
Ce sextet, embarqué par PETER PEJTSIK et FERENC TORMA (violoncelle et piano entre autre), a, comme à son accoutumée, choisi d’explorer toute l’histoire de la musique européenne, télescopant  inspirations classiques (piano virtuose, violoncelle magnifique), jazz, rock, bien sûr, mais aussi tango et trip hop (09), tribales et technoïdes (le morceau-titre, psalmodié, hypnotique), orientales (03 ; sitar, violon et trompette, splendide et ultra groove), et celtiques (instrument à vent et harpe, sublime)…
Chaque chapitre est introduit par une séquence orchestrale (un VRAI orchestre !) épique, percutante, extrêmement cinématographique, puis ponctué de courtes nappes calmes de toute beauté,  en fil rouge.
On y retrouve aussi la marque de fabrique de nos hongrois, tout d’abord dans le choix de leur propre langue (il y a aussi de l’anglais), mais avec également des récitatifs prégnants (17, 21), faisant partager les délices phonétiques du magyar, aux sonorités envoutantes, en plus du piano(6, 11)  de la trompette(5) et du violoncelle(10) enfin les fulgurances crimsoniennes (2, 7, 15, 16, 21, 22), bouillonnantes, planantes ou dévastatrices, enfin cette oscillation permanente entre pièces instrumentales et chantées…l va sans dire que le niveau d’interprétation est renversant.
Deux petites bluettes (9, 20) et la plage finale font cependant retomber le niveau d’un cran, mais ne parviennent pourtant pas à entacher la force et la cohérence de cet album d’exception, sans doute l’un des plus aboutis (je ne les connais pas tous) de toute leur longue carrière (en tous cas supérieur au précédent, pourtant déjà très acclamé)…
Pour conclure (puisqu’il le faut), CREATURA est un monstre fascinant, doté d’une âme folle, une œuvre d’une maturité et d’une richesse inouïe, et saura immanquablement fédérer un grand nombre de mélomanes, de tous horizons, bien au-delà du prog.
…Mais quand rejoueront-ils en France ?!? Et comment ai-je pu les louper !?!
Ma-gis-tral !

4/4
CHFAB


 

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